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Réflexion de Carlota: s’il y a des coupables au Vatican, il y en a bien plus à l’extérieur. (19/2/2012)

Voir aussi:
->
Les fuites étranges du Vatican
->
Magister sur le "complot"
->
Malaise au Vatican
-> Malaise au Vatican: l'analyse de Messori


Malaise au Vatican:
Il me semble que, davantage qu’une administration devenue inadéquate par rapport aux ressources humaines de l’Église, il s’agit plus simplement d’un phénomène lié à notre époque.
Parler de revenir aux temps des premiers papes (ndlr: allusion à une remarque de Vittorio Messori, dont je précise qu'il ne la faisait pas sienne), ce n’est même pas une vue de l’esprit, c’est un non sens: cela voudrait dire que l’Église n’est pas aussi une institution (chose inenvisageable, sauf à se retrouver sur une planète complètement « décatholisée » et où il faudrait repartir à zéro comme au temps du premier siècle de l’Empire romain).
Il faut sans doute revoir un peu l’organisation, mais ce n’est sans doute pas cela le vrai problème.

Ce n'est pas d'hier que les bureaux du Vatican sont peuplés d’intrigants: c’est la réalité de toute organisation humaine et plus encore sans doute dans les administrations où le fait de rester assis entraîne un dangereux bouillonnement du cerveau, alors que lorsqu’on a un métier physique, l’on se fatigue trop pour penser en circuit fermé et dans le vide ! À l’inverse, toute administration génèrera de l’administration, ou du bruit de fond administratif plus ou moins parasite, même sans que l’on ait envie de nuire. La remarque vaut, bien sûr, dans bien des cas de notre histoire, que cela soit dans les bureaux du château de Versailles d’avant la Révolution, ou bien dans la pléthore de ministères de notre Vème république finissante. Et l’on peut même penser que lorsque nos rois capétiens n’avaient pas encore de lieu de résidence fixe et de capitale, les intrigues de palais couraient parmi ceux qui constituaient leur suite.

Les affaires récentes proviennent certes de clercs qui ont perdu la foi ou qui l’ont placée en berne par rapport à leur ambition (ce qui n’est pas nouveau non plus, et l’on rencontre sans doute la même chose ailleurs, par exemple, dans des états-majors où certains officiers aigris connaissent par cœur la liste des promus et leur année de promotion, en pensant que leurs mérites à eux n’ont pas été reconnus) mais surtout du fait que les techniques modernes donnent une amplitude beaucoup plus forte aux médisances et/ou erreurs professionnelles, tout comme l’homme préhistorique en lançant son caillou sur la tête de son ennemi faisait moins de morts que le pilote de bombardier qui appuie sur un bouton pour lâcher sa bombe nucléaire sur Nagasaki.

Par ailleurs, plus l’émetteur a de récepteurs plus le message porte, et s’il y a des coupables au Vatican, il y en a bien plus à l’extérieur…

Et nous nous retrouvons, nous-mêmes devant un choix difficile (mais y-a-t-il des choix faciles ?), ne pas en parler ou s’il nous est impossible de ne pas en parler car nous aimons très fort notre Sainte Église et le successeur de Pierre, de laisser tout cela à son juste niveau, celui d’un non évènement à l’échelle de la vie de l’Église dans les siècles des siècles.

(Carlota, 18 février 2012)

J'ajoute mon opinion personnelle: certes, cela arrange tout le monde, de faire croire que les "fuites" viennent d'influents cardinaux, particulièrement de la Curie, très mal vue de tous les milieux, et à faible risque, étant une structure de pouvoir réputée secrète, et pour cela même honnie.
Cela reste à prouver, et personnellement je n'en crois rien.
Il est tout aussi difficile de croire que ce sont les cardinaux eux-mêmes qui commencent à se battre en eux pour devenir Pape, dans la perspective d'un prochain conclave. Si le film de Nanni Moretti, "Habemus Papam" peut avoir une utilité, c'est bien celle-là: faire savoir qu'être Pape, ce n'est pas une sinécure, et que la plupart des électeurs prient pour que le couperet ne s'abatte pas sur eux!! Si lutte il y a, elle ne peut venir que de l'extérieur.

Il n'y a pas besoin de beaucoup de monde, pour organiser des fuites (un seul homme suffit, avec la complicité de la grosse presse, sans laquelle rien ne serait possible!).

* * *

Pour conclure sur une note d'humour, voici une "blague" qui circulait déjà du temps de Jean XXIII, et que me rapporte Marie-Anne. Rien qui implique d'obscures luttes intestines au sommet de l'Eglise:

Au Vatican, dit-on [j’ajouterais, comme partout ailleurs] il y aurait 3 catégories de personnes :

1) les uns qui travaillent (comme le St Père, le Cardinal Bertone, et tant d’autres),
2) les autres qui font semblant de travailler
3) mais hélas, il y a une 3e catégorie qui se contente de regarder ce que font les autres…

Et j’ajouterais : s’ils se contentaient de regarder ! ce ne serait pas un mal, mais comme dit Saint Benoît, “
l’oisiveté étant l’ennemie de l’âme” , ils ont le temps de répandre des rumeurs sans fondements pour mettre des bâtons dans les roues…