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Rétrospective 2011

Editorial de Giacomo Galeazzi, pour Vatican Insider. Il s'agit simplement du "retour aux racines", aux fondements de la foi, aux 10 commandements. (27/2/2012)

     



Je partage la belle analyse faite ici, même si elle peut sembler présomptueuse puisqu'évidemment nul ne peut savoir aujourd'hui la trace que Benoît XVI laissera dans l'histoire.
Le Pape lui-même en est conscient plus que quiconque. Car cette trace ne dépend pas que de lui, mais aussi des hommes de demain. Ce qui compte, en réalité, ce n'est pas le jugement des hommes, ce n'est certainement pas le mien (au fond de mon coeur, je suis convaincue que c'est un grand pontificat), le nôtre, mais l'autre, le grand, celui par lequel nous passerons tous, et là, on peut penser qu'il sera bon pour lui.
Il est de toutes façons le premier à se méfier des jugements à l'emporte pièce, et il l'a dit à Peter Seewald dans «Le Sel de la terre» (1)

La révolution de Benoît
Giacomo Galeazzi
(
source. Ma traduction)
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Rarement dans les médias, la portée «révolutionnaire» du Pontificat actuel est mise en évidence. En fait, en deux mille ans d'histoire de l'Église, on se rappellera l'actuel surtout comme celui du retour aux racines, c'est à dire aux dix Commandements et à l'Evangile. En somme, des mots simples, chargés de sens, avec un écho profond dans le cœur des hommes de tout âge. «Tu ne voleras point», «Tu ne tueras point». Préceptes que chacun peut comprendre et faire siens indépendamment des appartenances culturelles et sociales.

Joseph Ratzinger, plus que le 265e Pape, restera dans l'histoire comme l'un des théologiens les plus importants du XXe siècle. En tant qu'universitaire et écrivain, le Pontife théologien et pasteur a consacré sa vie à la théologie et à la prédication. Il est donc hautement significatif que Benoît XVI ait annoncé l'Année de la Foi. Aujourd'hui, le Saint-Siège a publié un document portant clairement la signature du Secrétariat du Synode (ndt: ici en italien) qui a consacré sa réunion des derniers jours à la prochaine Assemblée synodale qui aura pour thème la Nouvelle Evangélisation, et qui aura lieu en Octobre.
Le contenu, de pur moule Ratzingerien, configure presque un «mea culpa» de l'Eglise universelle, trop centrée dans sa mission sur une perspective intellectualiste et de moins en moins «évangéliquement» comprise par les fidèles. C'est pourquoi il faut repartir de la base: des 10 Commandements et de l'Evangile. Un rappel qui résonne aussi comme un appel fort à la conversion, à un moment où la Curie romaine est secouée par des conflits entre cardinaux, et par des scandales financiers.
Le document publié aujourd'hui dénonce «la stérilité de l'évangélisation actuelle, y compris en présence de certaines influences de la culture contemporaine qui rendent particulièrement difficile la transmission de la foi et représentent en même temps un défi pour les chrétiens et l'Église».
En somme, la crise de la foi qui inquiète tellement l'Eglise catholique représente «aussi une crise de la transmission de la foi elle-même».
À cet égard, l'Année de la Foi sera «une occasion propice pour approfondir le don de la foi reçu du Seigneur pour le vivre et le transmettre à d'autres. Le lieu originel de la transmission de la foi est indiqué dans la famille, où la foi est communiquée aux jeunes qui dans l'expérience de la famille apprennent à la fois le contenu et la pratique de la foi chrétienne».


Note

(Le Sel de la Terre, Flammarion Cerf, p. 113-114)

- Q: Un homme de votre stature, avec votre biographie, votre universalité, avec votre façon de penser, d'agir et de croire, il n'y en aura sans doute plus au poste directeur de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Avec vous, ce n'est pas seulement un siècle qui prend fin, mais une génération dont les racines plongent dans le XIXe siècle. « Le monde nouveau est déjà en marche », avez-vous dit un jour. Comment voyez-vous vous-même votre position dans l'Histoire ? Jusqu'à quel point croyez-vous avoir déjà ouvert la porte au monde nouveau ? Ou est-ce seulement le suivant qui le fera, qui devra le faire, celui qui viendra après vous ?
- R: Je relativiserais beaucoup tout cela et je dirais : quelle sera la stature de ceux qui viendront ensuite, attendons-le, et on verra. Ce seront des temps très différents, les personnages auront aussi un autre caractère. Et quant au poids que nous aurons dans l'Histoire, nous ne pouvons pas encore le savoir. C'est sûr, celui qui a vécu pendant ce siècle a traversé une époque de grands changements, et touche encore d'une certaine manière au passé. Il est exact que subsiste encore aujourd'hui une relation très vivante avec ce qui a entre-temps disparu. Du fait que nous avons été précipités dans un monde tout différent, il est devenu nécessaire de maintenir une continuité dans le cheminement. C'est ce que j'ai essayé de faire. Des développements historiques ultérieurs feront-ils apparaître cela comme une position clé, il faut laisser la question ouverte. On voit bien les énormes bouleversements de notre propre époque, mais les grandes perspectives qui viendront ensuite nous demeurent fermées. La tâche qui m'est incombée consistait, je crois, à demeurer dans cette continuité, à la faire avancer et l'inculquer en même temps à une Histoire qui s'accélère de plus en plus.