L'organe du parti communiste cubain annonce la visite du Pape. Traduction (et commentaire ironique!) de Carlota (15/3/2012)
Même si bien sûr le voyage de Benoît XVI à Cuba ne va pas être des plus simple, et l’on peut s’imaginer la façon dont bien des groupes vont vouloir tirer sur la soutane du Saint Père, pour des raisons sans doute bonnes pour certaines et moins bonnes pour d’autres : les opposants castristes de l’extérieur (notamment aux Etats-Unis), les résistants à l’oppression du régime à l’intérieur (cf article plus bas sur les dames en blanc), mais aussi le régime lui-même. Bien des groupes aussi vont profiter de l’occasion pour monter au créneau et s’opposer d’une manière plus ou moins diffuse à l’Église catholique avec évidemment l’amplification des médias pas forcément des plus neutres dans l’affaire, depuis par exemple les « patriotes » vaudous cubains jusqu’à tous ceux (« idiots utiles » ou non) qui servent le Nouvel Ordre Mondial pour l’instant à coloration encore bien anglo-saxonne.
Néanmoins je ne résiste pas à vous traduire ci-dessous l’annonce (et les consignes !) délivrée en première page du journal du Parti Communiste cubain, « Granma » de lundi dernier, 12 mars 2012. Bien sûr les esprits sans être chagrins pourront dire qu’il ne s’agit que d’une basse récupération et que le langage reste très conventionnel, mais …en dehors de la politique et de l’idéologie, réfléchissons à ce que peuvent penser aujourd’hui les Cubains de l’intérieur et les Grecs sur la souveraineté nationale (Les deux pays ont a peu près le même nombre d’habitants et la même superficie).
Carlota
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LE PEUPLE CUBAIN recevra lundi prochain 26 mars, avec affection et respect, le Pape Benoît XVI, Souverain Pontife de l’Église Catholique et Chef de l’État de la Cité du Vatican, comme invité du Gouvernement et de la Conférence des Évêques Catholiques de Cuba.
Notre pays se sentira honorer d’accueillir Sa Sainteté avec hospitalité et de lui montrer le patriotisme, la culture et la vocation solidaire et humaniste des Cubains, sur lesquelles reposent l’histoire et l’unité de la Nation.
Nous accueillerons de même, avec l’amitié qui nous caractérise, les milliers de pèlerins qui seront à côté de nous en ces journées sûrement mémorables.
Quatorze ans après que nous ayons reçu avec des sentiments identiques le Pape Jean-Paul II, celui qui, avant son départ, avait fait référence à la « profonde empreinte » que lui avait laissée son séjour et qui avait remercié pour la « cordiale hospitalité, expression authentique de l’âme cubaine ».
La visite apostolique du Pape Benoît XVI, qui s’étendra jusqu’au 28 mars, est motivée par la commémoration du 400ème anniversaire de la découverte de la statue de la Vierge de la Charité « del Cobre ». Récemment la « Vierge pèlerine » a parcouru tout le pays en compagnie des croyants et des non croyants.
Nous sommes sûrs que Sa Sainteté gardera avec affection le souvenir de cette Île des Caraïbes qui considère sa visite comme une manifestation de confiance et une expression rénovée des excellentes et ininterrompues relations entre le Saint Siège et Cuba.
Ces mois derniers, les autorités de l’Église Catholique, du Vatican et notre gouvernement, nous avons travaillé pour que la visite du Pape Benoît XVI soit un succès.
Depuis son arrivée à Santiago de Cuba, à l’Est du pays, terre héroïque et berceaux des Gestes d’émancipation pour notre liberté, nous, Cubaines et les Cubains, nous recevrons et accompagnerons le Pape.
La présence massive de la population de Santiago de Cuba et de La Havane, à côté des patriotes des autres provinces, exprimera la satisfaction que représente le fait de recevoir le Souverain Pontife de l’Église Catholique et montrera notre unité, notre civisme et notre culture. Sa Sainteté connaîtra un peuple sûr dans ses convictions, noble, instruit, impartial et organisé, qui défend la vérité et écoute avec respect.
Durant la réception place de la Révolution Antonio Maceo et Grajales, de Santiago de Cuba, et place de la Révolution José Martí à La Havane, ainsi que lors du départ, le Pape Benoît XVI trouvera une Nation qui lutte pour la dignité humaine, la liberté, l’indépendance, la solidarité et le bien commun, pour conquérir toute la justice et pour un monde meilleur, qui n’est pas que possible mais indispensable.
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Les Dames en blanc demandent au Pape qu’il les reçoive au moins une minute
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Les «Dames en Blanc », un groupe de femmes qui défendent les droits de l'homme à Cuba, ont demandé au Pape Benoît XVI qu’il leur concède « une minute », durant la visite que le Souverain Pontife fera du 26 au 28 mars dans l’île. « Nous demandons à sa Sainteté de nous rencontrer nous, les Dames en Blanc, ne serait-ce qu’une minute, pour lui expliquer notre situation et celle des prisonniers politiques qui n’ont pas été libérés (*) », a dit hier Berta Soler, porte-parole du collectif.
Mme Soler a expliqué que mercredi dernier une représentation des Dames en Blanc a été reçue à l’Archevêché de La Havane par Mgr Ramón Suárez Polcari, le secrétaire de l’archevêque, à qui elles ont demandé de transmettre cette demande au cardinal Jaime Ortega.
La possibilité d’une rencontre entre le Pape et la dissidence interne sera « très difficile » a été la réponse qu’a avancé le prélat, selon Berta Soler. La dissidente a aussi indiqué que le groupe qu’elle représente a exposé à l’Église catholique son souhait que le Cardinal Ortega intercède de nouveau auprès du Gouvernement cubain pour qu’il freine la répression contre les Dames en Blanc. Elle a insisté aujourd’hui, dénonçant ces dernières semaines « une aggravation » de la répression contre les Dames en Blanc. Elle a concrètement mentionné des actions de harcèlement, des arrestations temporaires, des mauvais traitements, des actes répréhensibles, des menaces de la police politiques à La Havane, à Pinard el Río, dans la ville du centre du pays, Santa Clara, et dans celles de l’Est, Holguín et Santiago de Cuba.
« La situation répressive s’aggrave pour que nous ne continuions pas notre activisme », a assuré la responsable des Dames en Blanc, prix Sakharov 2005 du Parlement Européen […]
