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Rétrospective 2011

C'est un toréador, il s'appelle Juan José Padilla, et lors d'une corida, en octobre 2011, il a été gravement encorné, et a perdu un oeil. Sa grande foi lui a permis de surmonter l'épreuve. Une belle histoire, reproduite sur Religion en Libertad, et traduite par Carlota. (19/3/2012, fête de la Saint Joseph)

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Voici un texte qui concerne un homme dont les médias même hors d’Espagne, ont parlé.
Mais si j’ai traduit cet article c’est surtout pour mettre en avant son témoignage de simplicité, de rigueur, de courage et de foi qui, lui, n’est peut-être pas aussi médiatisé.
Carlota

La réapparition de Juan José Padilla

Juan José Padilla (La fiche Wikipedia en français donne quelques éléments), le torero de l’honneur et la distinction (ndt pour l’instant en castillan l’on utilise encore le mot « raza », race…), le torero qui est bon comme personne, est revenu dans l’arène, et il l’a fait comme il le méritait après sa lutte sans merci contre le découragement et la défaite: en méritant deux oreilles, l’une pour le premier taureau et l’autre pour le quatrième, et les portes grandes ouvertes, porté en triomphe sur les épaules de tous les toreros présents. Tout cela est arrivé lors de sa réapparition à Olivenza après un effroyable coup de corne qui lui avait coûté un œil, ce jour malchanceux, à Saragosse, il y a cinq mois moins trois jours.

Peu avant, alors que sa réapparition se devinait déjà dans le lointain, le 16 février [2012], Juan José Padilla, avait accordé un entretien à la revue spécialisée Opinión y Toros. Dans ses réponses, tout est à garder, et aujourd’hui alors que de nouveau la bonne fortune lui sourit, il n’est pas superflu que nous les écoutions.

Le journaliste Pla Ventura (*) lui demande ce que l’on ressent quand l’on voit la mort d’aussi près comme il l’a vue : « La souffrance fait partie de la gloire et je suis préparé mentalement pour passer par ce moment-là. Il nous a appartenu de souffrir le 7 octobre mais Dieu a voulu que miraculeusement je puisse récupérer, reprendre ma vie normale et mener à bien ma profession ».
Le torero borgne ne marchande pas ses remerciements à Dieu: « Je rends grâce à Dieu, et j’espère profiter du moment sans dédaigner l’élevage et tous les compagnons de l’équipe ».

Quand on lui demande si cela sert à quelque chose d’être une bonne personne, comme il est réputé l’être, le torero répond : « Je n’essaie pas d’être meilleur ou pire, mais d’accomplir mes obligations d’être humain et d’aller me coucher, convaincu que j’ai bien œuvré et que Dieu me corrigera ».

Le journaliste fait remarquer que les premiers phrases du « diestro » (ndt littéralement droit, c’est à dire l’homme habile, l’expert, terme taurin pour parler du torero, mais aussi autrefois le bretteur,) quand il a été malheureusement encorné à Saragosse, ont été: « Mes enfants ! Mes enfants ! ». Et il lui demande pour qui il donnerait sa vie. Le Maître (ndt toujours dans le sens du maître de l’art, donc le torero) répond tel quel : « La vie ne se donne pour personne. J’ai précisément demandé à Dieu qu’il me laisse continuer à lutter à cause d’eux et pour eux ».

Pla Ventura lui demande aussi à quel saint il s’est recommandé et Padilla ne s’en cache pas: J’ai travaillé et j’ai lutté pour de nouveau fouler les terrains de toujours avec l’aide du Très Haut et de Saint Martin de Porrès (**)

Reconnaissant pour sa récupération il ajoute encore: “Je n’ai perdu qu’un oeil et Dieu me donne l’opportunité de pouvoir m’exprimer de nouveau et me sentir un torero ». La clef de sa récupération ? Padilla n’en doute pas : « Vos prières » (***).

(Texte original de Luis Antequera ici http://www.religionenlibertad.com)

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Notes de traduction
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(*) Pla Ventrua écrit notamment dans Opinión y Toros – ici son article avec photos sur la course de taureaux d’ Olivenza

(**) Martín de Porrés (1579-1639) surnommé Martin de la Charité, était un métisse, religieux (convers) de l'Ordre de St-Dominique, né d’un chevalier espagnol qui fut notamment gouverneur de Panama et d’une servante mulâtre ou bien métisse d’indien et de noir (les textes sont imprécis), a priori libre ou libérée (là aussi manque de textes). D’abord élevé avec sa mère, il reçut ensuite une éducation soignée de gentilhomme mais refusa de suivre la carrière que son père lui destinait, et voulut rentrer comme simple frère lai dominicain (donc domestique au sein du couvent).. À sa mort à Lima, les plus pauvres, hommes libres espagnols ou indiens, mais aussi les esclaves noirs, tout comme les plus hautes autorités de la ville, et même le vice-roi du Pérou l’accompagnèrent jusqu’à sa dernière demeure. Le fait pour le torero Padilla de s’en remettre à Martin de Porrès n’est pas anodin.

(***) Qu’on soit pour ou contre la tauromachie, l’on peut imaginer la difficulté de toréer quand on n’a plus la même notion de latéralité ave un seul œil, et les « angles morts » plus que dangereux face à l’animal.

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C’est le matador du taureau suivant qui a pris la relève de Padilla pour toréer à sa place et tuer l’animal « encorneur ».