C'est tellement énorme que cela fait même réagir de l'autre côté des Alpes: le quotidien de la CEI, L'Avvenire, et Rino Cammileri, sur La Bussola (2/4/2012)
-> Voir ici: Pas de TNT pour KTO (1)
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Article sur La Bussola: www.labussolaquotidiana.it/
France: si la télévision est catholique, pas de numérique terrestre.
Rino Cammilleri
30/03/2012
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C'est la troisième fois que l'Etat français stoppe la télévision catholique Kto .
C'est l'Avvenire (28 Mars, ndt: l'article n'est plus disponible en ligne pour les non-abonnés) qui nous l'apprend. Il s'agit d'un canal créé en 1999 par le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris à cette époque. Le télé en question voudrait avoir accès au numérique - gratuit - en haute définition. Elle a essayé en 2002 et 2005, mais à chaque fois, y compris le refus de 2012, le Conseil d'Etat a rejeté la demande pour cette singulière motivation: «Les choix ont été guidés dans l'intérêt du téléspectateur».
Maintenant, puisque les conseillers d'Etat (ndt: Rino Cammilleri se trompe: ce n'est pas le Conseil d'Etat, mais le CSA... mais le résultat est le même!) ont décidé qu'une télé d'inspiration catholique n'intéresse pas le téléspectateur français, "nisba" (ndt: il s'agit d'un terme de patois, donc du langage familier que je ne sais pas trop comment traduire, et que, dans le contexte, je traduirais par "circulez, y'a rien à voir!").
Toutefois, «afin d'enrichir l'offre actuelle», six nouvelles chaînes ont été admises en plus des dix-neuf déjà présentes sur le numérique terrestre. Ainsi, le téléspectateur français va-t-il pouvoir s'en donner à coeur joie, appuyant à gogo sur la télécommande. Il pourra opter pour l'une des vingt-cinq chanceuses, et même changer d'avis pendant le programme. Il pourra, s'il le désire, en regarder une différente chaque soir, et le vingt-sixième jour recommencer périple au début. Ou se focaliser sur une, celle qui le satisfait le plus. Pensez, il pourra même éteindre le téléviseur, renonçant à toutes ces bonnes choses. Ou passer la soirée dehors, s'il préfére. Tout, en un mot, à condition q'il s'abstienne de regarder quelque chose d'inconvenant et de sans intérêt comme un programme d'inspiration catholique.
L'administration publique française , fière de sa laïcité de matrice jacobine (ndt: "jacobine" est ici à comprendre dans son vrai sens d'"issu de la Révolution", et pas dans la litote française hypocrite, qui évoque le centralisme de l'Etat), s'inquiète du bien-être mental de ses sujets, qui n'ont pas - l'Être suprême ne le veut pas - à être contrarié en voyant, par exemple, une Messe du Pape, ou - infraction ultime - un documentaire sur les cathédrales. Il ne faut jamais que leurs yeux soient - même fugitivement, entre deux zapping - touchés par quelques images d'un film sur Sainte Thérèse de Lisieux ou les moines trappistes du «Grand Silence». Il ne faut pas les distraire de la geste de Sarko et de Carla, du grand come-back de Hollande ou du Tour de France.
Au Conseil d'Etat (ndt: CSA, donc), il ne vient même pas à l'idée que lorsqu'une émission de télé n'intéresse pas, il suffit de changer de chaîne. Non, le citoyen est un minus habens et doit être constamment éduqué, parce que seuls les administrateurs-pasteurs savent ce qui est son véritable bien. Les catholiques? Qu'ils se connectent au satellite, après avoir acquis la parabole nécessaire. Ils apprendront ainsi qu'ils ne présentent pas le moindre intérêt pour les maîtres du vapeur français.
Note
(1) Je citais la liste des nouvelles chaînes, donnant quelques indications «techniques» permettant de situer la caricature de liberté et de pluralité de l'information qu'elles représentent. Particulièrement la chaîne «Tvous la diversité» (qu'es aco??), dont le fondateur est le patron de la chaîne gay Pink TV, et l'un des actionnaires le propriétaire et président du magazine Les Inrockuptibles, actionnaire du journal Le Monde et du Huffington Post.
Les lecteurs intéressés en apprendront plus en lisant ce très intéressant livre : Ils ont acheté la presse .
Si les responsables de KTO l'avaient lu, ils auraient su par avance qu'ils n'avaient hélas, aucune chance.
