Gender: cela se passe en Croatie

L'Eglise s'oppose au gouvernement social-démocrate autour de l'introduction dès les plus petites classes de cours d'éducation sexuelle très spéciaux. Un article de la Bussola (23/1/2013)

La Croatie est un pays massivement catholique (87% de la population selon le recensement déjà ancien de 2001)

     

Il faut lire cet article stupéfiant sous la plume d'un journaliste croate écrivant sur La Bussola: il y a seulement vingt ans, il aurait passé pour un (mauvais) roman de science fiction. Aujourd'hui, il devient une réalité qui se propage dans le monde entier à une vitesse galopante.
C'est tellement caricatural que j'ai fait mes petites recherches sur Internet, pour m'assurer qu'il ne s'agissait pas d'une exagération.
Le mieux, c'est de lire le Courrier International, que personne ne peut soupçonner d'être un journal réactionnaire, et qui reproduit un éditorial du quotidienl Novi List (présenté comme un journal "critique envers le gouvernement", on se demande comment sont les autres!!), en date du 13 janvier dernier (www.courrierinternational.com):

L'article poursuit:
Vu la teneur des invectives, cette offensive aurait pu être comique si elle ne révélait pas une tentative de décrédibiliser, voire de destituer, un gouvernement [social-démocrate] légitimement élu.

     

Croazia, gli ex comunisti la buttano sul sesso
Josip Horvaticek
23/01/2013
http://www.lanuovabq.it/i
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L'Eglise en Croatie est confrontée à l'attaque la plus massive et la plus puissante contre la foi catholique du peuple croate depuis l'invasion des Turcs, une attaque encore plus grave et dangereuse que les preque cinquante ans de dictature communiste en Yougoslavie.

Incapabble de résoudre la grave crise économique qui porte le pays au bord de la faillite et de la pauvreté de masse, le nouveau gouvernement de gauche dirigé par l'ex- (mais pas trop) communiste Milanovic essaie de maintenir sa base électorale en concentrant toutes ses cartes dans un choc contre l'Église catholique et une révolution radicale des valeurs qui transforme la Croatie catholique en un pays avec une des législations les plus libérales au monde.

Depuis quelques mois, en effet, la présence publique de l'Église est de plus en plus limitée: dans certaines classes de l'école secondaire, le cours de religion a été supprimés, une mesure probablement expérimentale avant son abolition dans les écoles de tous les niveaux; on voit restreindre la liberté de l'action pastorale de l'Église dans l'armée et la police; avec le nouveau code de pratique criminelle, on a tenté supprimer l'exemption de témoignage accordé aux prêtres en raison du secret de la confession, tentative soldée par un échec en raison de la forte réaction des évêques.

La vie et la famille sont elles aussi l'objet d'une attaque très dure de la part du gouvernement. Après avoir fait de la Croatie un des pays ayant l'une des lois les plus libérales au monde dans le domaine de l'insémination artificielle, et en attente de la déjà annoncée Loi sur la Famille qui autorisera les mariages homosexuels et donnera aux couples homosexuels la possibilité d'adopter des enfants, de la libéralisation des drogues douces et de l'euthanasie, son gouvernement a imposé l'introduction dans les écoles comme matière obligatoire - à partir de la troisième année jusqu'à la fin de l'école secondaire - d'un programme d'éducation sexuelle inspirée de la théorie du genre ('gender'), avec la ferme intention d'ouvrir les portes à la pratique de la sexualité par les enfants dès leur plus jeune âge.

Nous sommes confrontés à un très grave danger, comme l'a souligné récemment, le Pape, plus grave que les idéologies qui ont ensanglanté le siècle dernier: l'imposition d'une vision du monde et d'un système de valeurs qui subvertissent les valeurs traditionnelles chrétiennes et humaines. Avec l'idéologie du genre, on essaye de bouleverser les fondements naturels de l'être humain créé par Dieu comme homme et femme, de pervertir l'âme humaine, dès l'âge le plus tendre, la rendant esclave d'une sexualité désordonnée, et on pourrait même dire perverse, dans le seul but de justifier et glorifier les orientations sexuelles désordonnées et contre-nature.

L'idéologie du genre est une idéologie totalitaire, comme le fascisme, le nazisme et le communisme, et elle ne peut être proposée, mais imposée; en conséquence, le gouvernement Milanovic a mis en place le programme d'éducation sexuelle dans le système scolaire croate par la ruse, la violence morale et la tromperie.

Ce programme, élaboré par l'Agence pour l'Education et la Formation du ministère de l'Éducation, a été en effet introduit par la définition trompeuse d'Éducation à la santé, caractérisée par quatre chapitres, dont les trois premiers, tout à fait partageables, concernent l'éducation à la propreté corporelle et à une alimentation saine, la prévention des comportements violents et la prévention des dépendances (drogues, alcool et jeu de hasard).
Le quatrième chapitre, intitulé «Parité des droits de genre entre les sexes et comportement sexuel responsable», se propose deux objectifs: à travers l'idéologie du genre «convertir» le peuple croate à accepter l'homosexualité et toutes les autres déviances de la galaxie LGBT, et introduire une sexualisation précoce des enfants, à partir des principes du tristement célèbre Institut Kinsey. Tâche ardue en effet, puisque les Croates, bien qu'ils se soient de plus en plus éloignés de la vie sacramentelle et religieuse catholique, ont conservé une mentalité traditionnelle sur la famille comme une communion de père, mère et enfants, au point que les Gay Pride, toujours en petit comité, nécessitent un déploiement massif de la police pour «protéger» les manifestants homosexuels de la colère populaire.

Ce programme a été introduit en violation d'une longue série de lois, ce qui montre comment la coalition de gouvernement a voulu le mettre en route immédiatement et à tout prix, avec des citations erronées des lois dans le décret d'introduction du ministre Jovanovic, en violation totale de la procédure d'introduction des nouveaux programmes, sans examen du programme par des organismes indépendants et sans formation des enseignants.

Les parents se voient refuser le droit de choisir de faire participer ou non leurs enfants à ces cours, violant ainsi l'article 63 de la Constitution de la République de Croatie, qui leur assure «le droit et la liberté de décider de façon autonome de l'éducation de leurs enfants», ainsi que d'autres lois croates et diverses conventions internationales. Il n'y a pas de manuel, mais il y a une riche bibliographie «recommandé» - c'est l'expression officielle - d'ouvrages pour la plupart publiés par des associations dans l'orbite de la galaxie LGBT, et dont une lecture attentive montre clairement quels sont les objectifs de ce programme.

Ainsi, dans le livre "Spol i rod pod povecalom" («Le sexe et le genre sous la loupe») d'Amir Hodzic, Natasa Bijelic et Sanja César en 2003, on peut lire à la page 81: «Le sexe est quelque chose qui nous a été imposé bien avant que nous ayons l'occasion d'exprimer notre opinion à ce sujet». Il s'ensuit que «certains distinguent le sexe et le genre, en disant par exemple: «Mon sexe est féminin, mais mon genre est masculin». Pourquoi, alors, «ne pas dire: Je suis un homme avec un vagin? Pourquoi ne pas démonter cet impératif biologique qui marque les organes génitaux comme masculins et feminins? ».

Mariela Castro Espin, psychologue cubaine, fille du président Raul Castro, dans "Ce qui se passe pendant la puberté" dit (p. 82 de la version croate): «Il est important de comprendre que l'homosexualité et la bisexualité ne sont pas des maladies ou des comportements immoraux, mais l'expression de plusieurs aspects de la sexualité de l'humanité ... L'orientation sexuelle commence à se façonner pendant la puberté. Durant cette période, les rapports hétérosexuels, homosexuels et bisexuels ne peuvent être que l'une des expériences que l'on vit lors de la découverte et du développement de sa propre orientation sexuelle.»

Dans "With Pleasure: Thoughts on the Nature of Human Sexuality", par Paul R. Abramson et Steven D. Pinkerton, à la page 146 de la version en langue croate, nous lisons: «Malgré les attaques et les interdictions des parents, le plaisir sexuel est un élément important de l'enfance. Historiquement, l'enfance a été considérée comme un refuge protégé des soucis et des responsabilités des adultes ... une période, par conséquent, où l'on peut le mieux se consacrer aux jouissances, sexuelles et autres. Tenant compte du fait que pendant l'enfance, la reproduction est impossible, on peut profiter des plaisirs du sexe d'une manière multidimensionnelle - oral, anal, génital, etc. - sans possibilité de procréation ». Page 215, les auteurs affirment également: «La pornographie a un but didactique, car elle accroît la connaissance de la sexualité, et l'utilisation de la pornographie à des fins thérapeutiques peut réduire les inhibitions, offrir une nouvelle inspiration sexuelle, fournir un enseignement technique et améliorer la communication entre les partenaires. De plus, la visualisation, la lecture ou l'écoute de la pornographie, accompagnée ou non par la masturbation, est une forme de sexualité sans risque».

Les méthodologies de travail à mettre en œuvre durant les cours d'«Éducation à la santé» sont représentées par des "ateliers" qui nécessitent la participation active des élèves, se touchant mutuellement, représentant des scènes, faisant des exercices ptratiques, dessinant ou faisant des discussions en classe.
Voyons en détail quelques-uns des sujets abordés dans ce chapitre de «L'éducation de la santé» (à noter qu'en Croatie, les élèves vont à l'école à sept ans et que le cycle primaire dure huit ans, suivi par le cycle secondaire qui dure quatre ans).

En troisième année - donc à neuf ans - les élèves apprennent quels sont les touchers «acceptables» et «inacceptables». Les enseignants invitent les enfants à se toucher l'un l'autre dans certaines parties du corps, y compris celles «indésirables»; après quoi il y aura un débat au cours duquel les élèves seront invités à examiner si et pourquoi ils se sont sentis mal à l'aise.

En quatrième année est introduite l'idéologie du genre (gender) qui, à partir de ce moment sera traitée jusqu'à la fin de leur scolarité secondaire. Les élèves sont encouragés à reconnaître les stéréotypes sexistes et la discrimination entre les sexes et la stigmatisation des minorités sexuelles. Les filles devront apprendre à mettre des tampons (périodiques) devant toute la classe.
En cinquième année, est analysée «la masturbation comme partie intégrante de la sexualité de l'homme» ainsi que «les croyances autrefois dominantes, selon lesquelles la masturbation serait dangereuse».
Pour les enfants de douze ans qui fréquentent la sixième année, le programme prévoit l'analyse de la pornographie. Les élèves doivent «discuter de la manière dont la pornographie montre la sexualité humaine ainsi que les rôles sexuels masculins et féminins».

Selon l'une des fiches publiées par le ministère, les jeunes de quatorze ans, qui fréquentent la huitième et dernière classe du cycle primaire, seront divisés en groupes dans lesquels ils «réciteront» des situations quotidiennes. L'une de ces situations, certainement la plus scabreuse, est décrite par le ministère comme suit: «C'est vendredi soir, et Tanja participe à une fête organisée par des amis qu'elle ne connaît que de vue. Ils lui ont offert un verre, et elle a bu deux vodkas mélangées à du jus de fruit. Elle commence à danser, elle sent un flot de chaleur dans tout son corps et la salle commence à tourner autour d'elle. Elle se rend compte que Kristijan la regarde, un garçon d'à peine quelques années de plus qu'elle, et qui est très populaire dans son milieu. C'est un garçon que toutes ses amies aimeraient avoir comme petit ami. Kristijan s'approche d'elle, et Tanja n'en croit pas ses yeux. Ils dansent en se serrant très fort. Kristijan suggère qu'ils aillent à l'étage car là, il fait chaud. Tandis qu'elle part avec lui, elle se rend compte que là-haut, il fait sombre et qu'il n'y a personne. Elle demande à Kristijan de retourner là où sont les autres. Il sourit et dit: «Peut-être que tu ne me crois pas». Kristijan commence à lui toucher tout le corps et la pousse sur le canapé. Tanja dit «non» lui dit de s'arrêter, en essayant de se faufiler loin de lui. Elle commence à pleurer, mais il continue, en ignorant ses demandes. Il l'oblige à un rapport sexuel ».
Répétons le concept: cette scène doit être jouée par deux ou plusieurs élèves de quatorze ans.

A quinze ans, l'acte sexuel est présenté comme un acte physique normal, sans aucune connotation morale et sans aucune valeur. Les élèves apprendront, grâce à des exercices pratiques, comment mettre un préservatif, comment utiliser les pilules contraceptives (la question de la soi-disant «protection» est le point focal de tout le programme de l'école); ils discuteront des différentes positions existantes sur l'avortement, qualifiée par euphémisme d' «interruption de grossesse». Aux étudiants de troisième supérieure (dix-sept ans), l'acte homosexuel sera présenté comme naturel, les unions homosexuelles seront définies par le mot «mariage» et mises sur le même plan que la communion matrimoniale entre l'homme et la femme.

Tout au long du programme, il n'y a aucune éducation aux valeurs, à l'amour, à la vie qui se forme comme fruit du rapport physique entre deux personnes qui s'aiment, à la famille. Tout au long du programme, le mot amour n'est mentionné qu'une seule fois, et il n'est pas fait la moindre mention de l'acte sexuel comme un moyen de transmission de la vie.

Depuis le moment où ces programmes ont été annoncés par le ministère de l'Éducation (à la fin de Septembre 2012), les associations de parents qui font la promotion des valeurs humaines et chrétiennes, et en particulier VIGILARE et GROZD, ont lancé une campagne de sensibilisation des parents d'enfants d'âge scolaire sur le contenu de ces cours d'éducation sexuelle.

Très vite, la hiérarchie de l'Eglise a pris la tête de ce combat, où s'est distingué en particulier l'archevêque de Zagreb, le cardinal Josip Bozanic, et parmi les prêtres, l'aumônier des étudiants de l'université de Zagreb Don Stojic Damir, salésien, connu dans toute le pays parce que dans ses catéchèses il se réfère fréquemment à la «théologie du corps» de Jean-Paul II. La Conférence épiscopale croate a lancé une série de conférences pour les parents dans tous les diocèses et les paroisses, et le jour de Noël, des tracts ont été distribués dans toutes les églises, expliquant en détail le contenu de ce programme d'éducation sexuelle et fournissant des conseils aux parents sur ce qu'il faut faire pour protéger leurs enfants, y compris le dernier recours du retrait des enfants de ces cours, bien que cette absence soit sanctionnée par les chefs d'établissement comme une «absence non autorisée».

Très vite aussi, les évêques ont été été l'objet d'une campagne de dénigrement par la presse rangée du côté du gouvernement de gauche, ainsi que d'insultes et de provocations en provenance directe des rangs du gouvernement lui-même. L'Église a été avertie par l'exécutif qu'elle n'a pas à «se mêler» des programmes scolaires et a été accusée d'avoir menti. Le ministre des Anciens Combattants, Predrag Matic, a même comparé le cardinal Bozanic au défunt président serbe et criminel de guerre Slobodan Milosevic.

Objet de critiques sévères lui aussi, l'évêque auxiliaire de Zagreb Valentin Pozaic, lequel, à l'occasion d'une table ronde sur le sujet il y a deux semaines a tenu un discours courageux et fort contre la politique du gouvernement sur l'éducation des jeunes. Prenant pour prétexte l'appel de Mgr Pozaic à un nouvel Oluja (le nom de l'opération qui en 1995 a conduit à la libération des zones du pays occupées par des rebelles serbes), la presse pro-gouvernementale l'a accusé de vouloir inciter à une insurrection armée visant à renverser les institutions démocratiques, allant même jusqu'à l'associer à un déséquilibré qui, au même moment avait déclenché des explosifs à Zagreb.

Les méthodes totalitaires de l'exécutif dans la mise en œuvre de ce programme sont confirmées par le fait qu'il menace de licenciement les enseignants et des directeurs d'établissement scolaire s'ils ne mettent pas en œuvre le programme dans son intégralité, leur niant ainsi le droit à l'objection de conscience.
En Croatie d'aujourd'hui, un pays qui dans cinq mois entrera dans l'Union européenne, ceux qui osent s'élever contre le gouvernement ne trouvent pas de travail. Les meilleurs exemples de cette politique sont représentés par la vague de licenciements de directeurs d'école à la fin de l'année 2012 - un avertissement clair à la catégorie, qu'il n'y aurait pas de place pour la dissidence - et le licenciement d'une journaliste de la télévision publique pour avoir montré un reportage sur le maniaque Alfred Kinsey, fondateur de l'Institut de sexologie, dont les pré-supposés pseudo-scientifique sont à la base du programme d'éducation sexuelle dans le système scolaire imposée par le gouvernement. De même, un professeur d'université de Zadar a été suspendu de ses fonctions après avoir parlé de l'idéologie de genre à un groupe de jeunes gens dans une paroisse.