Dernières salves contre Benoît et l'Eglise

Quelques réflexions sur les medias français de ces derniers jours (28/2/2013)

Dernières salves françaises contre Benoît et l'Eglise

Oh, peu de choses, en fait, rien que de très habituel, mais dans la plus parfaite indifférence de nos "excellences" (Le cardinal Ricard était ce matin sur Europe 1, répondant à des questions insolentes et ironiques sans piper).
En vrac, liste loin d'être exhaustive:

Pour rendre "hommage" au Pape qui s'en va, les chaînes de télé et les stations de radio font des reportages sur les Femmen - les courageuses activistes féministes (sic!) qui pour défendre les femmes contre l'obcurantisme de l'Eglise s'exhibent nues dans les cathédrales.
C'est Michel Field, grand expert en catholicisme, qui va couvrir pour LCI, le départ de Benoît XVI à Castelgandolfo.
Les "comiques" de la tranche horaire matinale rivalisent d'injures et d'abjection.
Charle-Hebdo fait une première page parfaitement ordurière (cf. www.riposte-catholique.fr).
Un institut de songage révèle que 6% des français (dont évidemment une large majorité de non catholiques) trouvent que Benoît XVI n'a pas fait avancer l'Eglise, et 23% que l'Eglise sort affaiblie (www.lepoint.fr/)
Les mêmes ne nous ont-ils pas assez seriné que l'Eglise, ce n'est pas le Pape!!

Et pour finir, la "divine" surprise (pour eux): la mort de Stéphane Hessel. La presque totalité des medias ose mettre sur le même plan le départ d'un authentique géant, pas seulement religieux, mais aussi intellecttuel et humain, dont l'action a influencé d'une façon ou d'une autre plus d'un milliard de personnes dans le monde, avec la disparition d'un vieil homme inconnu en dehors d'un cénacle très restreint jusqu'à il y a deux ans, quand une opération de marketing-sidération inouïe l'a propulsé pendant des mois en tête des hits-parades de vente de livres pour avoir co-écrit un micro-fascicule d'à peine 30 pages imprimées en très gros caractères (je dirais au plus 5 pages au format A4), et en avoir fait le manifeste-bidon d'une fausse révolte très encadrée, qu'un blogueur espagnol avait qualifiée très justement de "révolte des poulets sans tête": il est d'ailleurs assez curieux d'en voir la genèse [1]

Guy Birenbaum, qui s'est fait une spécialité de la délation sur Twitter, se plaint que certains internautes aient osé s'en prendre au grand homme, concluant d'un tonitruant "laissez nous tranquilles!".
Je ne me joindrai certes pas aux hyènes - contrairement à Birenbaum, quand il l'estime justifié par ses convictions - mais je lui renvoie la politesse, en termes un peu moins châtiés, reprenant une phrase lue sur le site Bd Voltaire (Le Saint-Père rend les clés): "Foutez-nous la paix avec notre Pape [et avec notre Eglise]".

L'histoire jugera, évidemment. Je pense à la fameuse phrase attribuée à Louis XVI le soir du 5 juillet 1789, interrogeant le duc de La Rochefoucauld-Liancourt: "Mais c'est une révolte?". Façon évidemment d'accuser le Roi d'être passé à côté de l'Histoire.
En ce moment, ils sont nombreux, à cause des oeillères de l'idéologie, à passer à côté de l'histoire.
En attendant, cela évite de parler du Pape.

Ce qui console, c'est que les vrais gens, le vrai "peuple de Dieu", on l'a vu hier à Rome, et il n'a pas suivi les diktats des medias. Et je sais qu'il était nombreux , aussi, dans les maisons des gens ordinaires, des gens simples, inombrables, qui aiment l'Eglise, et qui aiment Benoît XVI.

* * *

[1]
(fr.wikipedia.org)
La rédaction de l'ouvrage a été proposée à Stéphane Hessel par deux journalistes politiquement engagés... dont un ex-militant du mouvement maoïste Gauche prolétarienne, figurant parmi les fondateurs de Libération.
Pas étonnant que Libé, sous la plume de l'érudit Nicolas Demorand, lui consacre une première page énamourée.