La lettre de Jeannine du 7 février (Partie I)

Une fois n'est pas coutume, la lettre est en deux parties bien distinctes... Dans la première, Jeannine fait un tour d'horizon plein d'humour de la situation dans notre pauvre pays, bien résumée par l'illustration ci-contre. (8/2/2013)

     

Chère Béatrice,

Je pense que vous avez dû passer des périodes peu faciles avec de la neige et des températures basses. Ici nous avons plein de petites fleurs dans notre jardin et le camélia est en avance; j'espère que des gelées tardives ne viendront pas tout compromettre. Merci pour toutes les précisions que Marie-Anne et vous-même avez la délicate attention de nous préparer et nous livrer. Je viens bavarder avec vous et vous faire part de détails que je relève, sans importance sûrement, mais qui attirent mon affectueuse attention et m'inquiètent en même temps.

Concernant Mgr Gänswein, depuis sa nomination en tant que préfet de la maison pontificale, j'ai l'impression qu'il se cantonne dans le rôle de la vitre (ndr: allusion à une remarque de don Georg, benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/le-prix-temoins-de-saintete-pour-don-georg.php ) car on le voit peu auprès du Saint-Père mais souvent aux côtés du cardinal Bertone. Je me demande si la solution adoptée: faire occuper la place du secrétaire particulier par le second secrétaire lors des audiences, pour donner ou récupérer les documents, ne risque pas de créer des problèmes. Il est certain qu'avec des laïcs il y aurait des grincements de dents mais chez les religieux le souci de la préséance existe aussi. Cette situation me paraît bancale, excusez-moi de le vous dire aussi directement.

Je continue à suivre notre Saint-Père dans ses activités même si les médias l'ignorent totalement ou presque. Entre ce que vous nous donnez, le VIS, Radio Vatican, ZENIT, News.va, photovat, Benedetto XVI forum, d'autres sites amis cités par vous, twitter qui me suggère de nouvelles pistes à explorer car elles sont dans mes cordes paraît-il, il n'y a que l'embarras du choix pour trouver beaucoup de données qui me permettent de relever des erreurs ou des imprécisions que je juge regrettables. Je les signale mais de réponses : point. Beaucoup d'articles attirent mon attention car ils finissent par rejoindre des vérités émises par Benoît XVI.

Je ne sais ce que vous pensez de la situation de la France ; pour moi elle va mal et ce n'est un secret pour personne. Il fut un temps où ce pays était un phare, comme ceux qui éclairaient nos côtes et servaient de repères aux bateaux sur les étendues glacées et glauques de l'océan. Ils ont disparu et la France en fait autant. Elle est devenue l'équivalent d'un ballon que l'on se passe de camp en camp, permettant ainsi à celui qui le possède momentanément de se montrer et de jouer avec. Il me vient à l'esprit le souvenir de cette chanson populaire, fort connue :

Tout va très bien Madame la Marquise,

conclusion optimiste pour annoncer une situation désastreuse. Le chômage qui résiste aux mesures qui ne sont pas prises, les usines qui ferment, l'industrie automobile dans la tourmente, la situation des personnes âgées, la pauvreté qui galope, le problème du manque de logements, l'insécurité qui règne, les médecins attaqués par des drogués ou des dealers, la police qui est persona non grata dans des îlots de non-droit, les voyous qui attaquent un TGV, la fermeture des petits commerces, les capitaux qui fuient et les intelligences avec, cela va de pair, d'autres encore et tout cela me permet de conclure

" mais à part cà Monsieur le Président, tout va très bien, tout va très bien"

Une note encourageante : la délinquance diminue mais les agressions augmentent; miracle des statistiques, comprenne qui pourra!! J'ai l'impression de vivre en Absurdie. Compte tenu de cette situation idyllique on peut se permettre de réformer la société en la dénaturant. Lorsque l'on a des "copains" qui vous ont aidé à vous hisser au sommet il faut bien leur renvoyer l'ascenseur en leur offrant des compensations. Une promesse, bonne ou mauvaise, se doit d'être tenue, c'est un principe que je m'applique mais je réfléchis bien avant de me fourvoyer dans des situations inextricables; cela m'est très facile car la renommée et la soif de puissance ne font pas partie de mes aspirations. Il faut toujours assurer ses arrières surtout en politique. Faut-il que je sois nulle pour ne pas avoir compris l'importance capitale de ces réformes. Mariage pour tous (MPT), mariage gay (MG) et adoption (APT), transmission du nom, GPA, PMA, le gender qui n'est qu'endormi, voilà de quoi faire redémarrer la machine en panne, relancer l'économie, créer des emplois!! Il faut dire que ce quinquennat possède pour le moment une série de ministres opiniâtres qui veulent réformer à tout vent et à tout prix. Réformer est inexact car il s'agit d'une véritable purge: faire table rase de tout ce qui les a précédés. Ce sont les sauveurs de l'humanité. Ils tiennent enfin le pouvoir tant convoité grâce à une campagne irréaliste mais qui a, quand même, été gobée par une majorité dont je ne fais pas partie. Il n'y aura pas d'ouverture, ils ne céderont rien; voici ce qu'un docteur me disait au lendemain des élections: "Sarkozy faisait du bruit mais il avait du cœur; celui-ci, sans bruit, est un dur, un mauvais qui ne cédera rien"; ce toubib avait raison.

Il y a deux ministres dont j'ai retenu les noms : Taubira et Peillon (incontournables) mais il y en a deux autres qui mettent en avant leurs sensibilités personnelles :
. Sandrine Mazelier veut débaptiser, je devrais dire changer le nom de l'"école maternelle", dénomination qu'elle juge sexiste, dévalorisante pour les pères
. Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées (j'en fais partie), veut s'attaquer au vocabulaire utilisé pour parler à cette frange de la population qui ne fait que croître: "ne plus dire vieillir mais avancer en âge"; "adopter 'monter en amour' plutôt que 'tomber amoureux' ".

Je ne suis pas atteinte de jeunisme et parle de mon âge sans aucune gêne et ce depuis toujours; inutile donc de préciser que ce genre de subtilité me passe à 100 kilomètres au-dessus de la tête. Cette "avancée en âge", moins directe que vieillir, n'aura cependant pas le pouvoir d'annuler le vieillissement implacable des organes qui conditionnent le déroulement de la vie. La vénérable grand-mère de 90 ans se fait-elle du souci pour cette formulation concernant son âge? Tomber amoureux ou monter en amour , ce pinaillage m'a fait éclater de rire tant je le trouve ridicule. Se faire remarquer, laisser sa trace sans se soucier du grotesque d'une situation, voilà qui m'est parfaitement étranger. Il y a sûrement d'autres perles de ce genre sous le coude du présent gouvernement. J'ai lu hier que Taubira n'utilise plus la formule "métropole et outre-mer" et préfère "hexagone et outre-mer" à moins que ce soit le contraire, impossible pour moi de le vérifier. Pour ce qui est des autres trop nombreux problèmes liés à l'âge: la solitude, la maltraitance, le manque de lieux d'accueil pour personnes dépendantes, la pauvreté, les logements inadaptés pour le handicap, les maisons de retraite hors de prix, le coût des soins médicaux, des améliorations à apporter pour le maintien à domicile, tout cela je peux espérer qu'elle en parlera à Pâques ou à la Trinité, c'est secondaire. L'essentiel c'est de combler une minorité de la population: les gays, pourquoi, mystère? Ebranler la société pour cela me paraît totalement inconséquent. Ont-ils un tel pouvoir? selon certains articles on leur prête des lobbys fort influents. Je suis peut-être pessimiste mais on est lancé dans une nouvelle société, une autre civilisation. Tout permettre, légiférer sur tout et n'importe quoi jusqu'à arriver aux pires dérapages, voilà qui me fait peur : que diable allons-nous faire dans cette galère?

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A suivre... (la suite est consacrée à notre sujet préféré!)