La lettre de Jeannine du 8 janvier

Une lettre très longue, très détaillée, où mon amie passe en revue absolument tous les évènements concernant le Saint-Père depuis le 8 décembre dernier, fête de l'Immaculée. Un régal! (8/1/2013)

J'ai rajouté des sous titres, pour faciliter la lecture, et, le cas échéant, les liens vers les articles correspondants de mon site.

Plan

     

Chère Béatrice,

Pour cette année nouvelle, votre site nous offre une image très douce de notre Saint-Père. Cette sérénité est plus que nécessaire dans les temps perturbés que le monde traverse. En jetant un bref coup d'œil sur les actualités écrites je cherche désespérément ce qui pourrait être une note d'espoir. Alors inévitablement je me recentre sur Benoît XVI et son activité intense pendant ce mois de décembre juste écoulé; avec lui je sais où je vais même si cette confiance que je lui manifeste peut être prise pour de l'inconscience, de l'aveuglement.

Quand je repense à l'avenir de Benoît XVI tel qu'il était annoncé par les grands prêtres de la désinformation médiatique (cf. Portrait inédit d'un pasteur): pape de transition coulant des jours tranquilles, complètement déconnecté de la réalité derrière les murs du Vatican avec pantoufles aux pieds, musique et livres, bref, assurant le service minimum et peut-être même n'offrant de lui qu'une image (CP), tout et n'importe quoi, je me dis que le grand pape qui nous guide mène bien la barque de son Eglise au milieu de tous les écueils rencontrés.
Il me semble constater que certains journalistes commencent à reconnaître la richesse de ce pontificat. Bien sûr ils sont très prudents, la presse traverse une période de turbulence monétaire et il ne faut pas caresser à rebrousse-poil les lecteurs habitués depuis de longues années à des critiques acerbes et qui risqueraient d'être perturbés par un revirement. Il est toujours difficile de reconnaître que les jugements portés étaient partisans, erronés et totalement serviles. Je ne me prends pas pour une personne intéressante, loin de là, mais je me permets de reconnaître que j'ai eu tort lorsque j'ai affirmé que notre Pape n'avantagerait pas son secrétaire par une promotion rapide (cf. benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/la-lettre-de-jeannine-du-26-novembre.php). C'était une prise de position qui s'est avérée erronée, donc mea culpa. Ce pape ne fait que s'affirmer de plus en plus, de façon surprenante parfois, cela ne veut pas dire que les évolutions soient toujours appréciées car elles ne sont pas du goût des opposants acharnés.

8 décembre : hommage à l'Immaculée

Cf. benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/immaculee-les-leons-de-lannonciation.php
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Pour l'hommage à la Vierge le 8 décembre, avec la nouvelle papamobile, un temps déplorable et revêtu de la grande cape rouge, il a été entouré, touché, porté par l'affection, la chaleur de l'accueil d'une foule importante. Les aménagements s'intègrent en toute discrétion, j'aime. Qu'il soit entouré le plus possible, aidé dans sa lourde tâche me paraît plus que souhaitable; il n'est pas là pour faire le show mais pour nous guider et il le fait inlassablement avec beaucoup de paternité et d'efficacité.
La veille Benoît XVI avait nommé Mgr Georg Gänswein préfet de la Maison pontificale (benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/don-georg-secretaire-prefet-et-archeveque.php ). J'apprécie le soin constant dont l'entoure ce prélat, bel homme ce qui ne gâche rien dans l'actuel besoin du paraître, souriant, très décidé, ferme, mais qui reste dans la discrétion. Dans la loggia centrale, lors des bénédictions Urbi et Orbi ( deux fois par an je précise ) je remarque son visage impassible tourné vers la foule, avec parfois un léger sourire, mais surtout les coups d'œil fréquents vers le Saint-Père. Lors des célébrations, il apparaît un bref instant, attentif, jamais loin du Pape mais quasi invisible, tout à fait conforme à sa conception de sa fonction. Je suis persuadée que cet avancement à dû faire grincer bien des dents; d'ailleurs un article a titré "Le Pape étend l'influence de son secrétaire particulier", no comment!; dans le VIS sa nomination annoncée brièvement avec les trois autres restait dans l'effacement.

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La grâce du majordome

¤ benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/paolo-gabriele-la-grace-pour-nol.php
¤ benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/gabriele-finalement-la-grace-est-venue.php
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Notre Pape a gracié son ex-majordome et cela ne m'a pas surprise. Comment penser que ce Saint-Père amoureux de la famille, attaché à ses si beaux souvenirs d'enfance au point d'en faire la représentation du Paradis, allait laisser en prison ce père de famille? Je dirais que son pardon a été le fruit d'une générosité toute paternelle venant du fond de son cœur et que sa grâce a été pédagogique dans le sens où l’affaire a suivi son cours qui n'a été ni accéléré ni troublé par une intervention papale. Un bref communiqué, une seule photo, sobriété, simplicité, discrétion, décision circonscrite au Vatican (signalée par F.Mounier): l'évêque de Rome au visage serein pardonne à celui qui lui a fait si mal et qui sourit mais c'est le Chef d'Etat qui accorde la grâce sollicitée; du pur Benoît XVI; c'est ainsi que je vois cette conclusion en ce temps de Noël. Est-il besoin de rappeler que Dieu n'est pas dans le vacarme mais dans le silence (hommage du 8 décembre) ce qu'il ne faut pas confondre avec le goût du secret, de la dissimulation, reproche si cher aux trop nombreux détracteurs de la papauté. La charité de Benoît XVI est réelle et se réalise toujours dans la discrétion.

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Visite à une paroisse romaine

Cf. benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/visite-a-une-paroisse-romaine.php
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La visite à la paroisse de Rome, le 16 décembre, a été un moment de grâce avec toutes les familles et leurs enfants qui ont été salués par notre Saint-Père.
L'évêque était en visite dans cette paroisse qui abrite une population de migrants pour ce nouveau quartier. Il était là avec ses ouailles regroupées autour de lui pour une célébration toute simple dans cette église inondée de lumière grâce à de larges et nombreuses fenêtres qui permettent de voir le paysage.
Notre Pape a célébré dans une ambiance de convivialité, d' écoute chaleureuse avec ses mains qui répondaient à celles qui les serraient, qui se laissaient embrasser, avec du temps accordé malgré la fatigue, en délivrant une homélie accessible à tous, pleine de foi vibrante, d'encouragements, de joie, de confiance en l'avenir car Dieu est à leurs côtés et les aime.
Rien d'automatique dans ses gestes, dans son accueil modulé suivant l'enfant qui lui est présenté (50 enfants plus les familles) et accompagné de tout un festival d'expressions : amusées, attendries, attentives.
La joie est présente: dans les paroles du jeune curé, dans le visage souriant du Pape qui le remercie, dans l'assemblée, dans l'homélie simple, avec une parenthèse "a braccio" soutenue par la main droite qui renforce les paroles spontanées qui viennent du cœur de l'évêque de Rome et qui expriment sa conviction profonde, sa foi si solide : la joie est toujours présente pour Benoît XVI qui dit " avoir la foi c'est être assuré d'être joyeux et celui qui croit a la vraie joie ".
Dans la procession des offrandes j'ai remarqué le visage rayonnant de la jeune religieuse agenouillée devant le Pape.
Avant de repartir il regagne la chapelle où il rencontre les personnes âgées, malades.
De retour au Vatican pour l'Angelus du dimanche de Gaudete avec la bénédiction des Enfants Jésus qui vont figurer dans les crèches, il est accueilli par un rassemblement joyeux avec une grande foule, beaucoup d'enfants mais pas seulement, une grande joie avec pancartes, calicots XXXL, ballons dorés, un parapluie à quartiers multicolores, des Allemands présents avec de la musique.

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De choses et d'autres

Le 18 décembre le cardinal Bertone (qui a passé le cap fatidique du 8 décembre annoncé avec beaucoup de jubilation par les médias) s'est rendu à l'hôpital pédiatrique de Rome Bambino Gesu (orthographe à revoir) pour apporter la bénédiction du Pape aux enfants malades et réactualiser ainsi la visite de mai 2011. Le 23 le cardinal Vallini a célébré la messe avec les détenus à la prison de Rebibbia, rappelant ainsi la visite si émouvante de Benoît XVI l'année précédente. Dans sa simplicité, son souci de tous les défavorisés, les souffrants, notre Pape sait se rendre présent en dépit des limites imposées par le temps qui passe.

Avant les "festivités" de Noël Saint-Pierre de Rome, le 18 décembre, s'est refait une beauté, je précise: un grand nettoyage réalisé grâce, en partie, à un "élévateur araignée" qui se déplace en hauteur mais aussi traverse toute la basilique pour dépoussiérer et débarrasser de la pollution les ors ternis et les sculptures de ce grand vaisseau. Cependant pour atteindre les recoins inaccessibles ce démaquillage est encore effectué de façon artisanale avec un matériel qui a fait ses preuves mais m'a paru sommaire selon les détails fournis; sujets au vertige, s'abstenir. Les ors me paraissent plus éclatants et l'ensemble plus clair, maintenant, mais ne suis-je pas influencée par l'article que j'ai lu?, cela se fait paraît-il deux fois par an mais les années précédentes je n'avais rien remarqué.

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24 décembre: la lampe de la paix

Le 24 décembre, à 18h, Benoît XV, de sa fenêtre, a allumé la lampe de la paix avec une bougie venant de Bethléem. La crèche de la Place Saint-Pierre a été dévoilée avec la présence des autorités de la Basilicate. Elle est très grande avec un éclairage bleu intense qui met en valeur le travail effectué pour le décor et la réalisation des personnages. La Vierge avec l'Enfant dans ses bras, pour l'animation, était une délicieuse jeune femme au fin et doux visage souriant, l'Enfant, un bébé aux grands yeux très mobiles, tout emmitouflé car la température n'était pas clémente.

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La messe de la Nativité

http://benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/images-de-nol-2012.php

Dans la basilique la veillée est terminée, la lecture du calendar commence et un diacre a dévoilé l'image de l'Enfant Jésus au bas de l'autel. La procession entre avec des enfants qui portent des fleurs. Les trompettes jouent pour la première fois une musique harmonisée par un compositeur français. Pendant toute la lente remontée vers l'autel de la Confession Benoît XVI salue. Il porte le fanon, symbole de l'unité des Eglises latines et orientales, très souriant et applaudi . Dans cet immense espace il est bien la figure de proue rassurante de par sa douce fermeté. Sa tâche est épuisante, les résultats non quantifiables dans l'immédiat mais il lui faut avancer en puisant sa détermination dans une foi imperméable à toutes nos faiblesses humaines, à nos doutes, à nos critiques. La joie, la beauté, la bonté, tout cela nous est donné dans l'amour du Seigneur. Le statue en bois de la Vierge à l'Enfant, offerte en 1963 à Paul VI et qui vient des Musées du Vatican l'attend près de l'autel. La célébration eucharistique peut commencer.

L'homélie dénonce la violence avec force : " la violence est absurde ", " si la lumière de Dieu s'éteint, la dignité de l'homme n'existe plus " et insiste sur la paix : " le Christ est la paix de Dieu ". Pendant la procession des offrandes et la communion les cors et trompettes jouent pour la première fois depuis la coupole de la basilique, impressionnant. Là on retrouve le pasteur attentif, patient, qui écoute et échange quelques mots avec ceux qui s'agenouillent devant lui, il sourit, bénit, un souvenir unique pour ceux qui ont la grâce de l'approcher. La messe va se terminer, le chant Adeste fideles est harmonisé par un anglican âgé aujourd'hui de 82 ans. Notre Pape traverse de nouveau la grande nef, sous les applaudissements. Il bénit, très souriant, les fidèles aux visages radieux qui le saluent de la main en petit geste amical comme pour dire : "on est là", "merci", "on vous aime", le mitraillent pour emporter un souvenir de cette nuit merveilleuse. Il va se recueillir devant l'Enfant de la crèche de la basilique. Les jeunes de 6 à 10 ans, une dizaine, y apportent les fleurs en hommage. Ils sont de différentes nationalités : Italie, Brésil, Canada, Nigéria. Benoît XVI s'arrête devant la crèche, l'encense et vénère l'Enfant qui y est déposé. Il se retire avec le chant " Douce nuit, Sainte nuit " qui l'accompagne.

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Urbi et orbi

Le lendemain, 25 décembre, la Place Saint-Pierre est en fête. C'est une grande joie qui monte vers notre Saint-Père pour l'accueillir, souriant, patient, debout à la fenêtre de la loggia centrale. Benoît XVI s'assied et va prononcer son message " la vérité a germé de la terre, bon Noël à tous " , les applaudissements éclatent et un drapeau de sa Bavière s'agite. La voix est ferme, le bilan des problèmes est sans équivoque, détaillé et cette énumération qui paraît ne pas devoir finir perd son caractère désespérant car " amour et vérité, justice et paix se sont incarnés dans Jésus ", "que la paix germe sur toute la terre". Pendant ses paroles il est applaudi; Allemands, Espagnols, Portugais, Ukrainiens, Irlandais, l'Indonésie, les Philippines, Chinois, Japonais, Coréens, se manifestent pour les vœux qui les concernent, d'autres sûrement que je n'ai pas notés. Les drapeaux fort nombreux s'agitent, les visages sont heureux, graves, souriants, recueillis, attentifs et traduisent bien l'impact des paroles du Pape sur toutes ces attentes silencieuses qu'elles viennent combler. Le visage de son secrétaire est maintenant éclairé d'un sourire. Une immense clameur de joie monte vers le Saint-Père très souriant qui salue, bras grands ouverts et accueille cette affection, ces mercis comme un baume sur sa fatigue. Les cris de la foule très nombreuse couvrent presque la musique (Philippine de Saint-Pierre), c'est tout dire.

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L'Angelus de la Saint-Etienne

Pour prolonger la joie de Noël il y a encore grande foule le 26 pour l'Angelus de la Saint-Etienne en dépit d'un temps menaçant avec du vent. En attendant le Pape à sa fenêtre les visiteurs mitraillent la crèche. La silhouette blanche embrasse toute la place dans ses bras grands ouverts, large sourire devant tant de fidèles. Saint Etienne est un modèle pour la nouvelle évangélisation si chère au cœur de ce pasteur.

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Rencontre avec les jeunes de Taizé

Le samedi 29 la veillée de prière avec les jeunes de Taizé (40 000) en présence de Benoît XVI permet de suivre un long moment d'intense recueillement au milieu de cette foule : profonde intériorité palpable, une grande sérénité. C'est le pèlerinage de la confiance et de la solidarité.
Dans sa papamobile le Saint-Père fait le parcours maximum en empruntant toutes les allées afin que les jeunes puissent le voir. Il est souriant et circule sur cette place dans un décor chaleureux : le sapin illuminé, la pleine lune, la crèche éclairée, la basilique doucement lumineuse, la musique et les chants, les voix belles, certains cierges allumés et tenus par les jeunes. Il est très applaudi et l'on entend "Benedetto, Benedetto".
Arrivé en haut de la tribune, avant de s'agenouiller devant la croix de Taizé, il se retourne vers la place et salue, bras grands ouverts.
C'est dos à la foule, face à la croix qu'il ouvre ce temps de prière et suit dans un livret, dans un total retrait du devant de la scène. Benoît XVI est présent, il aide les jeunes à se tourner vers Dieu mais il est à l'écart, ce qu'il aime par-dessus tout. C'est rare de le voir dans cette grande cape rouge qui l'habille si bien mais est-il assez couvert? le maire de Rome paraît frigorifié.
Après quelques minutes de recueillement qui font partie de la prière de Taizé et que Benoît XVI apprécie et fait respecter lors de ses voyages, de ses célébrations, dix jeunes prennent place au bas des marches pendant qu'une petite fille accompagnée d'un religieux allume une fine bougie , va leur transmettre la flamme et ils vont l'apporter à l'assemblée pour donner vie à toutes les lumières; ce n'est guère facile compte-tenu du vent et du peu d'habitude de certains participants.
La suite de la veillée est réservée à la parole de frère Aloïs et à celle du Saint-Père; pour cela changement d'orientation, maintenant face à la foule. Les paroles de Frère Aloïs sont extrêmement chaleureuses, affectueuses et il remet à notre Pape une délicate attention : des graines d'espérance qui pourront pousser dans les jardins du Vatican et porteront de belles fleurs, elles sont un témoignage des jeunes chrétiens de Kigali au Rwanda. Benoît XVI, souriant, échange avec le Prieur de la communauté une accolade chaleureuse pour le remercier avant de délivrer son message. C'est un vibrant hommage à frère Roger et à son œcuménisme vécu spirituellement. Il encourage les jeunes en affirmant que leur doute ne fait pas d'eux des incroyants.
Les chants de Taizé ne sont pas oubliés et notre Pape apprécie leur soutien à la prière, personnellement je les trouve beaux, apaisants.
La position du Saint-Père est très nette : " Je vous assure de l'engagement irrévocable de l'Eglise catholique à poursuivre la recherche de chemins de réconciliation pour parvenir à l'unité visible des chrétiens" et dans le même fil il n'oublie pas de saluer avec "une affection toute particulière ceux d'entre vous qui sont orthodoxes ou protestants". Debout, bras tendus Benoît XVI accueille la clameur de joie qui vient à lui. La place Saint-Pierre se transforme en une nappe lumineuse mouvante, multicolore, elle scintille des milliers de cierges allumés et le décor est magnifique. Avant de regagner ses appartements le Pape salue, les deux mains tendues, les personnes présentées par frère Aloïs; puis il remonte dans sa voiture pour quitter la place, debout, souriant, il salue et son fidèle secrétaire sourit.

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Vêpres et Te Deum du 31

31 décembre: vêpres et Te Deum
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J'arrive au 31 décembre et la célébration des Vêpres suivies du Te Deum d'action de grâces présidés par notre Pape. La basilique est pleine. L'entrée de la procession se fait au son des cuivres et la chorale chante Tu es Petrus. Benoît XVI en tenue or remonte lentement la grande allée centrale, souriant, il salue, fait un signe de tête et est accompagné de bravos, de visages ravis, de flashes qui crépitent. Sa tenue est très riche, très encombrante pour évaluer les dénivellations à franchir et pour se mouvoir sur des emplacements réduits comme c'est le cas autour de l'autel, sur la loggia centrale, sur les podiums avec de nombreuses marches; fort heureusement les deux cérémoniaires veillent et parent à ces inconvénients.
Dans son homélie le Saint-Père affirme que le bien triomphera sur le mal et il émet une grande vérité: "puisque le mal fait plus de bruit que le bien il ne faut pas s'en tenir aux "nouvelles"; il faut savoir analyser les éléments en profondeur". Tant de faiseurs de l'information devraient s'inspirer de ces sages paroles. Après avoir donné sa bénédiction Benoît XVI quitte la basilique et va aller se recueillir devant la crèche. En attendant son arrivée, en papamobile avec son secrétaire et en pardessus blanc, le CTV a diffusé de magnifiques photos de la place Saint-Pierre habitée par la crèche imposante, éclairée, le sapin scintillant et des fidèles qui attendent l'arrivée du Pape. Dans la nuit romaine le bleu intense du fond de la crèche fait ressortir tous les détails de cette belle réalisation. Benoît XVI, agenouillé, se recueille quelques instants devant elle. Avant de repartir pour ses appartements on lui donne des explications, des personnes échangent quelques mots avec lui, dont le maire de Rome, puis il salue les musiciens de la Garde suisse et leur chef qui ont assuré l'accompagnement musical. La papamobile s'éloigne, le Saint-Père, debout, salue et des applaudissements l'accompagnent. Au lieu de regagner directement la maison et de suivre la voiture signalée qui le précède le véhicule blanc dévie sur la droite pour que son illustre passager se rapproche de ceux qui l'attendent sur la place et qu'il n'oublie pas. Sa délicatesse, sa douce bienveillance priment sur la fatigue : ils ont attendu et lui vient vers eux, c'est ainsi que j'ai interprété ce détour.

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1er janvier, journée de la paix

Angelus du Nouvel An
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Pour la messe du 1er janvier, Solennité de Marie Mère de Dieu et Journée Mondiale de la Paix la cathédrale est comble.
Dans l'assemblée on note la présence du corps diplomatique, du collège cardinalice et le Pape concélèbrera avec six hauts responsables de la Curie romaine.
Un détail : les enfants présents assis au premier rang portent des costumes de mages et des couronnes dorées.
Benoît XVI rentre lentement avec la procession; il est très souriant et salue la foule qui l'applaudit.
L'homélie est sans concession. Très direct le Saint-Père s'élève contre " le capitalisme financier débridé ". La paix est un don de Dieu. La paix profonde est liée indissolublement à la foi et à la grâce. " Rien ne peut ôter aux croyants cette paix, pas même les difficultés et les souffrances de la vie ". Il suggère de se comporter comme Marie face à l'adversité. " Les artisans de paix sont nombreux mais ils ne font pas de bruit ".
Fatigué sûrement mais pas épuisé, ferme dans ses convictions, comme je voudrais avoir sa belle assurance! Résolument optimiste bien que très lucide Benoît XVI affirme que "l'humanité a une vocation innée à la paix" et c'est en cela que réside l'espoir.
Alors qu'il quitte la basilique à la fin de la célébration pour regagner ses appartements avant l'Angelus, les fidèles se regroupent sur la place Saint-Pierre, certains photographient la crèche et c'est une assemblée fort nombreuse, enthousiaste qu'il découvre de la fenêtre de son bureau. Bras grands ouverts, large sourire, notre Pape adresse son salut aux fidèles : "heureux les artisans de paix". Les visages sont tournés vers cette fenêtre, les appareils photos captent cette silhouette rassurante qui parle de paix, de justice, d'amour. Dans la foule les drapeaux, les bannières, les banderoles, animent ce grand rassemblement. Le monde entier se manifeste par des cris de joie et s'affiche sur des supports fort variés : Fraterna Domus, Sant'Egidio, Communauté de Taizé, Allemands, Irak, Movimento dell'Amore Familiare, Espagnols, Portugais, Polonais et bien d'autres mots que je n'ai pas pu lire. Des ballons bleus flottent au-dessus de la place, ambiance festive avec un beau temps.
Le frère de notre Pape est arrivé depuis le 28 décembre et sa voix grave est présente pour la prière de l'Angelus. Cette présence aimée doit alléger la fatigue de notre Benoît XVI. Je crois bien que c'est la première fois que je lis dans un média la date d'arrivée de Mgr Georg Ratzinger au Vatican.

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L'Epiphanie et l'ordination de don Georg

Messe de l'Epiphanie...
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Bien évidemment il n'était pas question que je rate le 6 janvier la Messe de l'Epiphanie avec les ordinations de quatre prêtres dont celle de Mgr Gänswein. Une fois de plus le repas a été décalé, je crois que mon mari en prend l'habitude!
A l'extérieur, un ciel bleu intense fait ressortir la teinte des pierres des bâtiments et des écrans géants vont permettre à ceux qui n'ont pu rentrer de suivre cette messe. La caméra revient sur l'intérieur de la basilique illuminée.
Les participants sont déjà en place et Benoît XVI, revêtu du fanon, entre avec la procession qui avance lentement vers l'autel. Il est applaudi, mitraillé, accompagné de gestes amicaux et il répond avec le sourire, un signe de tête et beaucoup de patience. Les familles et amis des nouveaux évêques sont présents mais il y a aussi Mario Monti et son épouse, les memores, Sœur Christine, Mgr Georg Ratzinger aperçu une seule fois et qui était seul à ce moment-là, Navarro-Valls, Andrea Riccardi, un personnage présent à chacun des déplacements du Saint-Père et qui le salue dans les aéroports et héliports, tous ceux qui suivent notre Pape avec beaucoup de fidélité; audiences générales, Angelus, célébrations, déplacements, sa parole mais aussi sa personne attirent les fidèles en grand nombre.
J'ai suivi la vidéo du Vatican avec le commentaire en français de Jean-Charles , c'est ainsi qu'il s'est présenté. Sobre, donnant des détails qui m'ont été précieux sur le déroulement de la cérémonie, j'ai apprécié la mise au point concernant l'utilisation de l'estrade mobile suite aux rumeurs qui circulent à Rome ( et ailleurs je pense). Notre Pape a une activité au rythme très soutenu, il a 85 ans et il est normal qu'on lui épargne un surplus de fatigue en lui évitant des pas inutiles. Ses forces sont occupées à d'autres choses bien plus importantes ; il ne s'agit pas d'un problème de santé (J-C), rien à espérer pour un conclave (c’est de moi). Il referme fermement la parenthèse qu'il avait ouverte et le précise clairement.
On revient à la messe de ce jour et on note la présence du chœur irlandais de la cathédrale de Dublin. Cette célébration revêt un caractère bien particulier, chargé d'émotion intense mais contenue. Il y a la joie de l'ordination de quatre nouveaux évêques mais en plus parmi eux il y a le secrétaire particulier de notre Saint-Père. Le rite se déroule dans le silence complet, tout s'enchaîne magnifiquement, même lorsque Benoît XVI impose ses mains sur la tête de Mgr Georg Gänswein, celui-ci ferme les yeux mais le visage reste impassible, entièrement immergé dans la grâce qu'il reçoit. Ce n'est qu'au moment du baiser de Paix autour de l'autel que le visage du nouvel évêque, toujours secrétaire de son Saint-Père, s'illumine d'un sourire ému, plus éloquent que des paroles.
L'homélie est un guide précis, exigeant, réaliste, pour définir un évêque et surtout pour être ou devenir un bon évêque. On retrouve l'exigence du Pape, sa paternité pour guider les nouveaux sur un chemin semé d'embûches, d'obstacles, une voie faite de renoncements, d'acception pour les humiliations, les critiques. Notre Saint-Père sait de quoi il parle car les années si riches, si belles de son pontificat sont remplies de joies, certes, mais aussi de périodes sombres qui l'ont peiné. Les "humiliations modernes" ne lui son pas épargnées mais il faut avancer en dépit de tout en puisant sa force dans la prière, dans une foi humble mais indestructible; "Dans le Christ on contemple la splendeur du Père". Avant de râler sur son avancement en s'estimant insuffisamment apprécié, un certain curé, une année, n'était pas conscient, je pense, de ce que les titres enlèvent à la tranquillité personnelle si l'on veut être un évêque selon le vœu de Benoît XVI; l'humilité doit être une qualité inconnue pour lui. Cette homélie profonde mérite, comme toutes les autres, d'être reprise pour apprécier ce que notre Saint-Père sait faire passer dans un message clair, bien construit, riche en références qui n'écrasent pas le lecteur.
Pour la procession des offrandes il y a eu cette famille nombreuse : papa, maman et les cinq enfants, (la sœur de Mgr Gänswein peut-être mais J-C n'était pas sûr), tous réunis autour du Pape, dans une grande simplicité, avec une écoute attentive et chaque personne signée avant de s'éloigner. La traversée de l'allée centrale aller et retour par les nouveaux évêques les montre plus détendus, souriants, c'est un moment plus léger dans cette matinée chargée de beaucoup d'émotion. Radio Vatican a jugé que c'était un jour de fête pour Benoît XVI, Antoine-Marie Izoard dans "Vu de Rome" de ce lundi a bien insisté sur le caractère particulier de cette messe d'ordination qui revêtait une note émotionnelle.

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En guise de conclusion

Je vais profiter du calme relatif pour me mettre à jour avec votre site. Comme les enfants curieux j'ai survolé les titres mais ne suis pas allée plus loin.

Que Mgr Gänswein soit l'objet de critiques et que son avancement fasse des envieux : c'est très humain. (Cf. Georg Gänswein, l'archevêque du Pape ).
On est aveugle pour soi, très indulgent et bien évidemment tout ce qui ne concourt pas à mettre en valeur la perle rare que l'on estime être est source de rancœur, de jalousie. Je n'ai pas lu votre article mais, à travers le secrétaire particulier devenu préfet de la Maison pontificale, je pense que certains règlent des comptes avec Benoît XVI. Pour être très honnête avec vous j'apprécie très moyennement ce lent défilé de cardinaux et d'évêques qui accueillent les nouveaux dans la famille. S'il était possible de s'abstenir je suis persuadée qu'il y aurait des manquants. C'est une longue tradition qui est respectée mais compte-tenu des turbulences qui ont agité l'année 2012 je suis très réservée; je ne suis qu'une simple laïque et je n'arrive pas à croire à cette fraternité étalée au grand jour, d'ailleurs l'effectif était-il au complet?

Septennat est un terme qui vous a déplu (cf. benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/le-septennat-de-benoit-xvi.php).
En lisant simplement La Croix et le Figaro, même avec des journalistes plutôt bien intentionnés, je trouve que Benoît XVI est souvent traité comme un chef d'état politique qui devrait avoir le même raisonnement, le même désir de plaire que les inconstants qui croient nous diriger. Le vocabulaire utilisé est très technique et étrangement dans ces périodes-là les propos sont moins agressifs. L'Eglise qu'ils craignent comme une maladie contagieuse n'est plus omniprésente; le Pape leur offre, sans le vouloir, un sujet sur lequel ils peuvent accrocher sans se déjuger. C'est vous dire le peu d'estime que j'ai pour eux.

Je lui suis très attachée, je le suis à travers ses paroles, ses écrits, tous les documents qui parlent, même en négatif, des années de son pontificat car, étant donné que je ne suis pas influençable, il y a toujours un trait à récupérer pour se faire une idée. Il n'est pas pour moi un grand-père, un oncle ou quelqu'un de similaire, termes que j'ai entendus utiliser pour son prédécesseur. J’apprécie sa force de caractère, son courage, son opiniâtreté, son talent de professeur, la clarté de ses idées, la précision et la simplicité de son riche vocabulaire qui permet de ne pas se perdre dans un dédale de termes réservés aux spécialistes, à ceux qui les utilisent parfois à contre-sens pour jeter de la poudre aux yeux. Sa parole est imagée, avec des envolées poétiques, surprenantes, qui traduisent bien la complexité de l'homme : la tête dans les étoiles ( ce n'est pas de moi) et les pieds bien sur terre, une intelligence hors norme, lumineuse, une foi joyeuse, indéracinable et un parfait équilibre entre foi et raison. Malgré l'accumulation de toutes ces qualités on arrive à un pasteur d'une très grande simplicité, d'une totale humilité. De lui émanent de la bienveillance, de la patience, mais il n'est pas malléable au gré des opinions diverses. A travers toutes les photos on trouve la sobriété des gestes, la douceur du sourire, la bonté du visage; il laisse apparaître l'ennui, la perplexité, la curiosité, l'émerveillement, la joie, la fatigue, la surprise, bref un personnage qui ne compose pas pour le spectacle. Il offre l'image d'une paternité exigeante, aimante, attentive. Sa vie est totalement donnée, il n'est Benoît XVI que de nom mais il est resté Joseph Ratzinger qui vit de la prière, qui continue dans les limites du possible son œuvre de théologien, le tout dans la discrétion, l'effacement derrière la fonction. De par sa finesse, son élégance naturelle, racée, son écoute un mois de décembre riche doublée d'une mémoire d'éléphant (selon son secrétaire), son souci de sortir de l'oubli ses illustres prédécesseurs qui paraissaient avoir disparu, de rétablir une continuité pour les 2000 ans d'histoire de l'Eglise , il est certain qu'il est un Saint-Père contrastant fortement avec le tourbillon médiatique qui s'était installé. Mon grand respect, ma profonde et affectueuse admiration sont très sincères et très structurés et c'est tout à fait moi.

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Je vous laisse après ce long échange.
En lisant votre bilan annuel (http://benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/joyeux-nol.php) j'ai eu l'impression que vous étiez un peu déçue en vous comparant à d'autres. Le vôtre a de nombreuses spécificités fort appréciables. Je ne fréquente ni Tweeter ni Facebook et efface les messages qui m'arrivent par Skype. Qui s'abrite derrière les formules polies et bourrées de fautes d'orthographe? Dans news.va je retrouve les messages de notre Pape mais je ne fais que les consulter. Pour tout cela je ne suis pas moderne. J'ai horreur de l’anonymat et de tous les dérapages qu'il autorise en toute impunité.

Bonne année avec beaucoup de satisfactions.

Jeannine

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