Le courage de ce vieux Pape

L''hommage de l'archevêque (franciscain) d'Oviedo à Benoit. L'article date d'il y a un mois. Traduction de Carlota (22/3/2013)

     

Voici la traduction d’un texte court mais formidable de Mgr Jesús Sanz Monte, l’archevêque d’Oviedo sur notre bien aimé et désormais pape émérite Benoît XVI. Le document date un peu (13 février 2013) car il a été écrit alors que la nouvelle de la renonciation du Pape venait de tomber. C’est un vrai cri du cœur, qui reste malheureusement toujours d’actualité.
Mgr Sanz que nous avons déjà rencontré (ici), est né en 1955 et appartient à l’Ordre des Franciscains, l’ordre du François dont notre nouveau Pape a pris le nom…
(Carlota)

     

Le courage (1) de ce vieux Pape
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Avec la dignité qui le remplit de noblesse, Joseph Ratzinger, ce grand Pape qui est venu après Jean Paul II le grand, s’est placé avec sa liberté et sa conscience devant Dieu, en confessant qu’il n’a plus de forces pour continuer à présider dans la charité l’Église Universelle. Cela n’a pas été facile pour lui avant et après son élection comme Successeur de Pierre. On ne lui a pas fait de quartier.
Reste incompréhensible (2) la campagne de discrédit et de censure, à partir d’instances politiques et idéologiques et d’obéissantes courroies de transmission médiatiques, que l’on a pu entendre contre ce Pape, avant, durant et après son arrivée sur le siège de Pierre.

C’est pathétique comme ils se sont unis les uns et les autres, ivres de leur préjugé, pour charger contre (3) cet homme simple, doux, timide, tendre, comme si dans le Pape Ratzinger avaient été concentrées toute l’intolérance, toute la méchanceté, toute l’involution (ndt tout le contraire de). Ces don-quichottes de la « planète progrès » (4) s’unissent pour l’abattre d’une manière impensable, comme s’il s’agissait d’un terrible géant alors qu’ils ne voient pas que ce n’est qu’un doux moulin à vent qui ne nous souffle que les bonnes nouvelles de Dieu. Ils confondent avec un géant dangereux celui qui ne s’est présenté que comme un « humble travailleur dans la vigne du Seigneur ». Son arrivée ne répondait pas à des concours (ndt dans les sens examens) réussis, à une conquête longuement caressée, à des élections pour lesquelles il se s’est battu contre ses rivaux.

Comme Pierre, Benoît XVI a été fait quand est arrivé cet examen de l’amour qui sauve la disproportion de ce qui nous dépasse: M’aimes-tu ? Une simple question qui va au cœur et qui vient du cœur. Il n’y a que celui qui dit vraiment qu’il aime le Seigneur qui peut recevoir la charge suprême de faire paître le troupeau que le Christ lui-même lui a confié. Benoît XVI l’a fait depuis son gouvernement suprême de l’Église, et il continuera à le faire depuis sa retraite de prière et d’étude. C’est le témoignage du courage de celui qui librement a mis sa confiance seulement en Dieu.

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Notes de traduction

(1) Là encore la langue castillane donne plusieurs sens au mot qui peut correspondre à force, vigueur, mais aussi à la vertu cardinale chrétienne de courage. Le mot correspond aussi à la forteresse dans le sens concret d’architecture défensive.

(2) Incompréhensible et pourtant, nul doute que Mgr Sanz sait pourquoi, logique !

(3) Le verbe espagnol choisi par Mgr Sanz s’utilise pour expliquer qu’on s’en prend à quelqu’un mais peut aussi évoquer la charge militaire contre une place forte, une forteresse !

(4) « La progresía » dans le texte original. Les espagnols à partir, sans doute du mot français, et par dérision, ont forgé ce mot, pour parler du monde des adeptes de l’idéologique progressiste. L’on parle aussi de « los progres » pour désigner les « fidèles » de la « progresía » (en politiques ou dans la société en général). Le mot employé par Mgr Sanz est donc très fo