Le fidèle serviteur devient archevêque

Bien sûr, cela suscite des commérages, et même quelques commentaires aigrelets (*). Un article de Paolo Rodari (6/1/2013)

>>> Cf. Messe de l'Epiphanie...

     


Oui, nos prières accompagnent le fidèle serviteur qui se dit aussi Simon, le Cyrénéen, puisqu'il aide notre St Père à porter Sa Croix. Il est son ange, son bâton de vieillesse…
Donc, il mérite une partie de notre affection.
(Marie-Anne)

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Il est inévitable que la faveur dont jouit "Padre Georg" suscite des jalousies (que son aspect physique a contribué à renforcer, comme s'il fallait forcément être Quasimodo pour être un homme de Dieu... mais déjà notre Pape est la preuve éclatante du contraire!), et donc des commérages, en particulier dans le microcosme des vaticanistes.

Je ne suis pas sûre que la "lecture" en termes de lutte de pouvoir autour des Vatileaks que fait Paolo Rodari dans l'article ci-dessous soit vraiment pertinente.
Réjouissons-nous, au contraire: le Saint-Père a à ses côtés un fils spirituel, un serviteur fidèle qui depuis 10 ans a donné des preuves quotidiennes de loyauté et d'affection - et il n'y a aucun doute qu'elle est réciproque.

     

L'Eglise après Vatileaks: plus de pouvoir pour Padre Georg
Le fidèle du pape (et allié de Bertone) devient archevêque et préfet de la Maison pontificale. Il reste à la tête du secrétariat de Benoît XVI

http://www.ilgiornale.it
Paolo Rodari
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Il a passé les derniers jours à faire retraite, au Vatican. Aucune tâche, ni dépêches à envoyer, ni lettres auxquelles répondre.
Plutôt des heures consacrées à la prière, au silence, et à remercier Dieu. Dans ses pensées, sans doute, la reconnaissance pour Benoît XVI qui après les Vatileaks, a voulu éloigner des ses appartements plusieurs personnes, mais pas lui, son fidèle secrétaire Georg Gänswein. Une prière à Dieu, en ces temps de «clôture», également nécessaire comme aide pour la nouvelle tâche délicate que le Pape a voulu lui donner - un cas de prédilection unique, qui n'a pas de précédent dans la papauté récente: archevêque - l'ordination a eu lieu au Vatican aujourd'hui - et nouveau préfet de la Maison pontificale, conservant dans le même temps la direction du secrétariat particulier de Benoît XVI, une fonction à laquelle n'est jamais parvenu Stanislaw Dziwisz lui-même, le puissant secrétaire de Karol Wojtyla, nommé seulement préfet adjoint aux côtés de James Harvey.

En ce moment, ils sont nombreux à chanter les louanges de Gänswein. Parmi eux, le quotidien Die Welt (Ndt: Paul Badde) qui pendant les Vatileaks avait dirigé le tir sur l'entourage allemand de Benoît XVI.
«Le serviteur le plus puissant», titre du journal qui, dans les Vatileaks, avait accusé de complicité l'ancienne gouvernante de Ratzinger, Ingrid Stampa, et l'ancien secrétaire Josef Clemens. Pour Die Welt, la nouvelle position de Gänswein n'est pas seulement une confirmation de plus de l'excellent travail de Padre Georg ces dernières années, mais c'est également un signal sur le pouvoir qu'il assume au Vatican. Le pouvoir qui, pour être honnête, est né avant les Vatileaks. Dans les mois précédant le scandale, en fait, Gänswein a fait bloc avec le Secrétaire d'Etat du Vatican Tarcisio Bertone. Il a eu des mots pour défendre le cardinal salésien contre les détracteurs extérieurs, en somme, il a créé une alliance avec l'«autre Secrétariat» qui, s'il est vrai qu'il gère les relations internationales du Saint-Siège, par la volonté de Papa Montini n'en reste pas moins un sécrétariat «personnel», c'est-à-dire de soutien de l'activité du Pape. Gänswein et Bertone se sont aidés mutuellement à sortir de l'ornière de Vatileaks et naviguent désormais renforcés vers le huitième anniversaire du pontificat de Joseph Ratzinger.

Mais pour Gänswein, c'est aussi une victoire sur les médias qui très superficiellement, au début du pontificat, se sont arrêtés sur son apparence physique, allant jusqu'à le décrire comme une sorte de père Ralph De Bricassart, le jeune prêtre ambitieux protagoniste du film «Les oiseaux se cachent pour mourir». La vérité était et est différente. Don Georg s'est avéré être un fidèle serviteur du Pape, avec un CV imposant: diplômé en droit canon à la Katholisch-Theologische Fakultat de la Ludwig-Maximilians-Universitat de Munich , après avoir été juge du tribunal diocésain et assistant personnel de l'archevêque de Fribourg-en-Brisgau. En 1995, l'arrivée à la Congrégation pour le Culte Divin. Puis le transfert à la Doctrine de la Foi, où il devient secrétaire du préfet Ratzinger.

La fidélité de Gänswein envers le pape trouve aussi un écho dans le blason épiscopal qu'il a choisi. Pour moitié, c'est une reproduction exacte du blason du pape Benoît XVI, avec la coquille de Saint-Augustin, l'ours de Saint Corbinien et le maure couronné des armes des évêques de Freising, qui pour Ratzinger est une expression de l'universalité de l'Eglise. Sur la droite se trouve le dragon sur fond bleu avec l'étoile. Korazym écrit: «Le champ bleu avec l'étoile de Bethléem est une référence claire à Marie. Le dragon est utilisé en héraldique pour représenter la fidélité, la surveillance et la valeur militaire. Le dragon crache de feu sur la «maison» du Pape, mais il est transpercé par une lance qui vient de l'étoile de Bethléem. La devise est «Testimonium perhibere veritati», «Témoigner de la vérité».
Tout, en somme, suggère que Gänswein veux donner à son ministère épiscopal l'empreinte de Benoît XVI et l'idée «d'un collaborateur fidèle, loyal et vigilant».

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Belles images de la cérémonie sur le site du Corriere: http://www.corriere.it/cronache/foto/01-2013/padre-georg/1/padre-georg-diventa-arcivescovo-_f8fd2a56-57ed-11e2-9a31-1eca72c52858.shtml#1


(*) Je ne traduis pas l'article d'Andrea Tornielli (rien que le titre est subtilement malicieux: Secrétaire, préfet, et de plus en plus influent) dont les insinuations ne me plaisent décidément pas.