Le Pape allié "objectif" du Rabbin

Lors du discours à la Curie Romaine, Benoît XVI avait convoqué le grand Rabbin Berheim en appui pour la défense de la famille. Les réflexions de Sandro Magister (11/1/2013, mise à jour le 12/1)

Il y a trois semaines, juste au moment où le discours avait été prononcé, j'avais écrit - selon la formule consacrée, pardon de me citer (cf. benoit-et-moi.fr/2012(III)...voeux-a-la-curie-pour-la-famille):

Qui pourra aussi prétendre qu'il ne s'agit pas d'un message très fort adressé à la France, avec la référence inattendue (et habile, puisqu'il cite une personnalité médiatiquement inattaquable) au Rabbin Bernheim,... et l'allusion à Simone de Beauvoir.

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Sandro Magister ne dit pas autre chose dans son dernier billet, par ailleurs plus spécifiquement consacré à la situation politique en Italie, à la veille des élections générales, sur le thème très sensible des principes non négociables, soulignant en même temps l'effet d'entraînement dans le milieu des intellectuels... par définition, de gauche! (chiesa.espresso.repubblica.it/):

À chaque fois que Benoît XVI s’exprime contre le mariage homosexuel, il est systématiquement assailli de critiques. Mais la dernière fois où il l’a fait - dans le discours qu’il a adressé comme chaque année à la curie avant Noël - il n’en a rien été. Tout le monde est resté silencieux.

C’est le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, qu’il a cité pour appuyer ses thèses, qui a été pour lui un bouclier. Et personne, parmi ceux qui défendent des opinions opposées aux siennes, ne s’est senti prêt à prendre pour cibles à la fois une sommité du judaïsme européen et le chef de l’Église catholique.

En effet, le cas de la France est en train de faire école au-delà de ses frontières, dans la bataille pour ou contre ce que l’Église définit comme des "principes non négociables", dont l’un des points essentiels est le mariage comme union d’un homme et d’une femme.

De vives réactions contre la volonté du président Hollande de donner une valeur légale au mariage homosexuel sont venues non seulement de l’Église catholique, conduite par l’archevêque de Paris, mais également de représentants des autres religions ou du monde laïc faisant autorité, parmi lesquels la philosophe féministe Sylviane Agacinski, épouse de l'ancien premier ministre socialiste (et protestant) Lionel Jospin, et précisément le grand rabbin Bernheim, auteur d’un document de 25 pages dans lequel il réfute un à un les arguments en faveur du mariage homosexuel et de l’adoption d’enfants par des couples de personnes de même sexe.

Quand il a cité le texte de Bernheim, Benoît XVI l'a qualifié de "soigneusement documenté et profondément touchant". Et, en s’y référant, il l'a sorti de son contexte français et l'a soumis à l'attention du monde entier....

     

Mise à jour

Je vois que Jean Mercier consacre au sujet son dernier billet, plutôt dithyrambique: Nos amis les juifs :

“Le salut vient des juifs”. Faisant allusion à la parole de Jésus face à la Samaritaine (Jn 4,22), c'est ainsi que concluait le Père Louis-Marie Guitton, responsable de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon, dans un de ses blogs de l’automne. Il faisait référence au courage avec lequel Gilles Bernheim, le grand rabbin de France, est monté au créneau sur le mariage pour tous, notamment dans un texte d’une profondeur exceptionnelle expliquant ses motivations, l’un des “must read” de la rentrée.
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Je lis, parmi les commentaires:

Sans vouloir ôter quelque mérite que ce soit au texte de Gilles Bernheim, et notamment à sa présentation, j'ai bien cru y lire un décalque fidèle de celui publié quelque temps auparavant (septembre 2012) par le conseil Famille et société de la Conférence des évêques de France, qui fournissait bien davantage que les "éléments de langage" chers à tous les communicants.

La suite sur le site de La Vie... il faut évidemment lire en entier!!