Le Pape François plaît aux gauchistes

et les premières attaques contre lui, concernant son supposé silence durant la dictature en Argentine (précisions de Carlota) semblent pour le moment faire long feu. Il n'a probablement qu'un seul défaut: il est catholique... Et ses thuriféraires d'aujourd'hui auront très vite fait de s'en apercevoir (15/3/2013)

Cf. www.lavie.fr//religion/lamatinale/etat-de-grace-pour-le-nouveau-pape-francois... (1)

En attendant, il bénéficie aupès des medias, mais pas seulement, d'un état de grâce qui n'a jamais été concédé à Benoît XVI. Peu de gens, sans doute, ont, comme moi, archivé un grand nombre de documents au moment de l'élection de 2005, et ce que je dis est fondé sur des données concrètes et objectives, qu'il m'est aisé de retrouver.
Odon Vallet qui vole au secours du Pape, Bruce Toussaint, qui affiche un grand sourire aux côtés du cardinal Barbarin en évoquant sur Europe 1 des anecdotes sur "François", et même la salle de presse du saint-Siège qui fait, en temps réel, une mise au point très ferme à propos d'accusations sans fondement sur une attitude présumée fautive durant la dictature militaire en Argentine (mais l'accusation est évidemment infiniment moins grave que celle, constamment en filigranne dans les critiques contre Benoit, d'avoir fait partie des jeunesses hitlériennes, supposant jusqu'à une complicité)... j'avoue que c'est totalement inédit.

Je m'en réjouirais, s'il ne me venait le soupçon que les attaques incessantes des dernières années se cristallisaient sur la personne de Benoît XVI, en dépit du fait qu'il était très aimé du peuple. L'Eglise ne l'a subi que par ricochets. C'est peut-être une des raisons de sa renonciation, qui apparaît de plus en plus comme le signe d'une immense abnégation.

Mais je laisse la parole à Carlota, qui donne des précisions sur cette soi-disant connivence du nouveau Pape avec la dictature militaire des années 70 dans son pays natal.

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Je vois donc que le nouveau Pape, François semble presque correspondre au portrait robot des médias (sauf pour l’âge) : il a pris le nom du « gentil » et très pauvre Saint François qui pourfendait les riches et fuyait les honneurs, un vrai Che avant la lettre ! (*). C’est le Pape des Pauvres, car évidemment son prédécesseur était celui des riches ! Et en plus il n’est pas européen (enfin presque pas parce qu’il semble être de la première génération des Bergoglio à être né hors d’Italie, et son américanité n’est malgré tout pas celle des colons espagnols du XVIème, ni des métis hispano-améridiens de la même époque, faute d’être issu des Indiens Guaranis de la province argentine des « Misiones » si chère aux Jésuites).
C’est aussi le pape du « vrai » Vatican II (il a déjà fait remettre, dit-on, l’autel dans le « bon sens », et dit des messes, vite fait, bien fait, et avec des ornements d’un évêque de province qui passe en coup de vent d’une de ses églises à l’autre). Ouf ! La Cour et les factions des pontificats d’avenir, mis au rencart lors du pontificat rétrograde de Benoît XVI, vont pouvoir sortir des catacombes. Les horribles tradis et leur latin, quant à eux, piétinés et jetés aux oubliettes de l’histoire. Enfin ! Vive François !

Mais c’était trop beau, il paraît que ce nouveau pape reste malgré tout, un peu, beaucoup passionnément catholique, notamment dans sa lutte pour la protection de la vie de la conception à la mort naturelle et qu’étonnement il dit que l’Église sans l’Évangélisation et Dieu en premier, ce n’est qu’une ONG.

Il faut donc aussi lui trouver un sombre passé, à ce pape. Et là un boulevard s’étend pour les journalistes. Il vient d’Argentine. Quelle aubaine ! Finalement les cardinaux du Conclave auraient pu choisir un pape originaire d’un pays moins compromis, quoique pour eux, il y a toujours des cadavres dans les placards ! Donc ce pape a un passé pro-militaire argentin au moment de la période dite de la dictature. Et c’est ainsi qu’après tous les spécialistes recyclés du « Vrai Vatican II »- pas de celui de Benoît XVI, l’on voit ressurgir les spécialistes du « Vrai Marxisme » -pas de celui de ce traître de Poutine, et on les voit défiler sur tous les plateaux de télévision : ils sont tous là les survivants soixante-huitards, ou leurs petits émules de l’extrême gauche, de ces hommes qui disent s’intéresser à l'Amérique latine ! C'est à la limite d’un sketch des Inconnus, avec l’humour en moins. Plus émissions de propagande soviétoïde, tu meurs ! En étant gentille, je dirais que c’est comme si l’on donnait à la chanteuse Lio le monopole de l’histoire du Portugal à l’époque de Salazar ! Bref, pitoyable spectacle de bêtise et diffamation institutionnelles.

Il est pourtant clair que le nouveau Pape, s’il n’a pas été aussi marxiste que certains jésuites, n’en a pas pas, voire pas du tout, la fibre militaire. Et il est très facile de critiquer quand l’on ne veut pas comprendre ce qu’était l’Amérique latine dans les années soixante-dix.
D’une manière générale, rappelons-nous qu’à l’époque les guérillas marxistes, bien commanditées par le Grand Frère de Moscou, étaient partout, et se déployaient d’autant plus que depuis les guerres civiles entre les royalistes loyaux et les libéraux ayant chassé les administrations espagnoles au cours du XIXe siècle, la lutte des classes avait d’abord était la lutte des nantis entre eux, à chacun son tour d’avoir le pouvoir, dans un climat d’instabilité politique permanente.
Et pourtant les guérillas marxistes perdues sont devenues, grâce à la propagande des vaincus, des guerres des bons contre les méchants, alors que l’URSS a pourtant disparu. C’est aussi la même chose en Espagne avec la droite de l’après-franquisme qui s’est trouvée, malgré l’horreur des massacres anti-religieux de la Guerre Civile, l’otage idéologique de la gauche qui a gagné la guerre non pas sur le terrain, mais par les idées 40 ans plus tard. Cette situation est désormais mondiale avec une alliance stupéfiante du capitalisme et libéralisme dévoyés, avec le socialisme, l’individualisme suicidaire (théorie du genre, « mariage » homosexuel, bébés éprouvettes, etc) et autres idéologies politico-religieuses.

Il est aussi étonnant de constater qu’un Pape qui aurait été si pro-militaire, ne semble pas être un furieux de la messe en latin et de la tradition liturgique figée dans le marbre et les ors d’antan. Or, ne dit-on pas que les fidèles qui sont attachés à cette messe-là, sont justement de ceux qui seraient des nostalgiques de l’époque de Videla et des généraux de la dictature !

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En guise de conclusion:
Nous ne devons pas relâcher notre vigilance et esprit critique face à la große Preße. Certes le Pape François, que nous pouvons peut-être connaître comme ex-cardinal Bergoglio, est sans nul doute différent de son prédécesseur mais il risque néanmoins d’être encore l’ennemi de celui qui veut régner sur terre et faire de nous ses créatures…
Que lui demandons-nous en tant que catholiques? Qu’il reste ferme au niveau des dogmes et des fondements de notre foi de catholique, qu’il défende avec acharnement et avec la vitalité que lui donne ses 9 ans de moins que notre cher Pape Benoît, la vie depuis sa conception jusqu’à la mort naturelle, qu’il se batte pour les chrétiens persécutés dans le monde, qu’il nous guide et nous protège.
Certes pour l’instant, à la façon dont il est présenté par les médias, à part ce soi-disant passé trouble, pour le reste, l’on a plutôt l’impression que l’on veut nous faire croire qu’est enfin arrivé le nouveau professeur ou le nouveau directeur d’école, qui va faire le ménage, remettre enfin les choses à leur bonne place, car avant lui tout était nul ou laissé un peu de côté à cause d'un vieux sur le départ à la retraite, presque sénile. Cela fait énormément de la peine, même si je suppose que notre [Saint] Benoît XVI, doit trouver normal qu’on l’abaisse pour que l’ « autre » grandisse.

Oui, tout cela fait beaucoup, beaucoup de peine, mais notre bien-aimé Benoît XVI, est tellement au dessus de TOUT cela par sa valeur, sa sainteté, sa bonté. Essayons de nous rapprocher de lui, en portant un peu sa Croix et en ne prenant pas trop à cœur tous « ces changements » qui sont mis volontairement en avant pour semer la division dans le peuple de Dieu.

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(*) L’on oublie aussi de préciser que St François allait « discutailler » avec le Calife seul, les mains dans les poches (enfin façon de parler) pour obtenir la réouverture des Lieux Saints pour les Chrétiens alors que Jérusalem était aux pouvoirs des musulmans ; et qu’il envoyait ses frères en Afrique du Nord devenue depuis peu complètement mahométane, ses frères franciscains qui finiront très vite martyrs.

J’ai d’ailleurs très apprécié que le tout nouveau Pape François, s’arrête quelques instants pour prier devant la tombe de Saint Pie V, le pape qui fut à l’origine de la Sainte Ligue qui remporta la bataille navale de Lépante le 7 octobre 1571, un pape qui nous montra aussi l’importance du Rosaire.

     

(1) Nathalie Trouiller, dans La Vie:

Trois papes successifs, trois hommes confrontés aux grands systèmes dictatoriaux du XXe siècle. Jean-Paul II avait affronté le régime communiste, Benoît XVI la barbarie nazie, François a vécu les terribles années de la dictature militaire argentine. La presse s'est fait l'écho hier d'une polémique accusant le nouveau pontife de silence pendant le régime du général Videla entre 1976 et 1981. Dès le matin, sur son blog, le journaliste Patrice de Plunkett a publié une mise au point: "[A Benoît XVI, on avait] reproché d'avoir été le contemporain d'Adolf Hitler. A son successeur [on reproche] d'avoir été le contemporain de Videla. Et comme ces gens n'ont qu'un très petit nombre de mots-clés, ils l'accusent de « silence », comme Pie XII ! Il aurait dû, disent-ils,« parler ». A quel titre ? La dictature argentine a duré de 1976 à 1983 ; durant cette période le P. Bergoglio n'était pas évêque mais jésuite, recteur de séminaire, confesseur dans des paroisses ; rien de ce qu'il pensait ne pouvait changer quoi que ce soit à ce que faisaient les militaires. Le P. Bergoglio n'est devenu évêque (auxiliaire) qu'en 1992 : neuf ans après la chute de la dictature".

Dans l'émission Les Quatre Vérités sur France 2, l'historien des religions Odon Vallet a été encore plus clair: "Ce n'est pas compliqué. S'il avait été à fond contre la dictature et s'il l'avait dit, il ne serait plus en vie, il serait au fond de l'océan comme des milliers qu'on a jetés du haut d'un avion, c'est aussi simple que cela. Pendant la dernière guerre, combien d'évêques français ont vraiment pris parti contre le nazisme ? Il y en a eu deux, l'évêque de Montauban et l'archévêque de Toulouse, pas plus. Jorge Bergoglio n'a pas été complice de la dictature. Il a fait ce qu'il a pu, pas plus, pas moins".

Le journal La Croix revient de son côté sur les fausses images qui ont circulé toute la journée sur internet, et qui tentaient de présenter François comme un complice actif des crimes de la dictature. "La plus diffusée d’entre elles, montrant un prêtre de dos donnant la communion au dictateur, est la version recadrée d’une photo diffusée par l’AFP. Dans la légende, l’agence indique que le prêtre représenté sur la photo est le curé d’une église locale de Buenos Aires, qui donne la communion à l’ancien dictateur le 30 décembre 1990 au lendemain de sa sortie de prison. [...] la biographie publiée sur le site du Vatican indique que le P. Bergoglio est à l’époque directeur spirituel et confesseur de la Compagnie de Jésus à Cordoba, à 700 kilomètres de la capitale argentine. Il sera nommé le 20 mai 1992 évêque auxiliaire de Buenos Aires par Jean-Paul II. Dès jeudi matin, Grégoire Lemarchand, journaliste du site Internet de l’AFP, relevait l’incohérence sur Twitter".

A part cette polémique, la tonalité de la presse française et étrangère est plutôt positive. Les images de l'alors cardinal-archevêque de Buenos Aires prenant le métro, lavant les pieds des sidéens ou même... fervent supporter du club de football de San Lorenzo sont publiées un peu partout. Sur Europe 1, la vidéo de la matinale de la station interviewant Mgr Barbarin montre Bruce Toussaint et son équipe tout sourires à l'évocation du nouveau pape par l'archevêque de Lyon, racontant comment le nouveau pontife a refusé de rejoindre la basilique Saint-Pierre en Mercedes et a préféré prendre le minibus avec les cardinaux.