Le Pape insulté

C'était ce matin, sur Europe 1. Et ce n'est pas mieux chez nos voisins italiens. Basta!! (25/2/2013)

     

Un article de Robi Ronza dans la Bussola d'hier avait attiré mon attention... Mais puiqu'il concernait la télévision italienne (et un "comique" déjà rencontré ici: cf. beatriceweb.eu/Blog06), je l'ai mis de côté.
Ce matin, une rubrique d'Europe 1 me l'a ramené au premier plan.

Le "comique"-maison à la tête de cheval (au point que l'on s'attend à l'entendre hennir à chaque instant), crinière en moins, Nicolas Canteloup, star incontestable de la tranche horaire matinale, s'est surpassé dans le léchage de la main de son maître. Il mérite indubitablement la "langue d'honneur", récompense pour laquelle à chaque minute d'antenne, il y a pourtant foule pour monter sur le podium.

Canteloup imite la voix de l'intouchable Fogiel, pour une fausse revue de presse.
Je transcris ce que l'on entend vers 2'35" (ici). On entend en fond sonore les ricanements et les gloussements des minus qui lui servent la soupe:

Info Vatican: il y avait - eh oui - cent tireurs d'élite disposés hier autour de la place Saint-Pierre. Cent tireurs d'élites, et y z'ont même pas réussi à dégommer Benoît XVI. Pourtant y bougeait pas beaucoup, hein... Immobile, les bras écartés c'est facile. Oh les nuls...

Moi, j'appelle cela incitation à la haine, voire au crime.
Ignominie évidemment couverte par la "liberté d'expression" (toujours à sens unique), avec une impunité d'autant plus assurée que l'on est dans le troisième degré: pour relayer la voix de ses mandataires, le sinistre "comique" fait une fausse revue de presse, et imite un faux Fogiel, qui n'a pourtant besoin de personne pour caricaturer sa voix insupportable de crécelle!! Procédé sans doute juridiquement inattaquable.
J'espère malgré tout (sans trop y croire) que le porte-parole de la CEF, Mgr Podvin, invité régulier de la station, saura faire entendre la voix indignée des catholiques.
Trop, c'est trop.

     

En Italie aussi

Comment diffamer un pape
Robi Ronza
24/02/2013
http://www.lanuovabq.it
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La scène dans laquelle Maurizio Crozza se moque de Benoît XVI - diffusé dans son émission de télévision sur La 7 vendredi dernier, 22 Février - mérite d'être connue et étudiée, même si elle est répugnante parce qu'elle est exemplaire dans sa manière. Elle est en effet un exemple de la façon dont la satire (en soi un genre littéraro-théâtral de grande tradition) peut tomber quand elle est utilisée comme un outil pour diffamer et calomnier impunément.

«Ris avec les démons et laisse les saints tranquilles» (“Scherza coi fanti e lascia stare i santi”) est un vieux proverbe qui a encore toute sa sagesse, et qui devrait pousser le plus cinglant des bouffons à réfléchir à deux fois avant de s'en prendre à une autorité morale d'importance mondiale comme le Pape, en plus personnifiée par une figure de la stature humaine et intellectuelle de Benoît XVI. Ceci posé, ce n'est pas sur cela que j'ai l'intention de m'attarder, mais juste sur la dégradation de la satire dans le but de diffamer et calomnier impunément. ...

Le schéma est le suivant: le comique commence son numéro avec un sermon dans lequel, avec l'aide de montages d'images et de textes (par exemple, des titres à effet de la Repubblica et d'autres sources empoisonnées du même accabit), il fournit au public, entre allusions et clins d'œil, des nouvelles fausses ou trompeuses, les créditant comme indiscutables.
Il s'agit de falsifications qui, si elles étaient faites sous une forme sérieuse, devraient être prouvées, sauf à devoir en justifier devant un tribunal. Mais le fait qu'elles se déroulent dans le cadre d'une émission satirique les met à l'abri de toute responsabilité.

Après le sermon, diffamatoire, le numéro continue avec une parodie, une imitation comique ou quelque chose de drôle, qui permet de conclure dans des rires joyeux, et donc indirectement de poser un voile supplémentaire de sympathie et donc de consensus sur les mensonge communiqués au public dans la première partie.

Tel est le mécanisme: apprenons à le connaître, à l'analyser, à démasquer le truquage. Parlons-en avec les amis, expliquons-le aux enfants. En bref, puisque la culture dominante des médias d'aujourd'hui est de cette pâte, apprenons au moins à reconnaître les techniques. Pour mieux nous en défendre.