Le Pape reçoit les gendarmes du Vatican

Domenico Giani

commandant de la gendarmerie du Vatican (Photo Vatican Insider)

C'est une démarche apparemment inhabituelle, et après la "promotion" de don Georg comme archevêque et nouveau préfet de la Maison Pontificale, cela devrait mettre un point final aux Vatileaks, et aux méchants bavardages de certains journalistes (12/1/2013)

     

Le discours prononcé par le pape est pour le moment disponible en italien (cf. Raffa), et ce n'est certes pas un "grand" texte, mais il est très personnel et très éloquent. Et il contient des mots exceptionnellement chaleureux:

--

Je vous salue avec une vive cordialité, à commencer par le commandant, Dr Domenico Giani, que je remercie pour les paroles avec lesquelles il a interprété vos sentiments, décrivant les intentions qui guident vos efforts. ...

Un salut plus que jamais affectueux à chacun de vous, chers gendarmes! Cette circonstance me donne l'occasion de vous exprimer avec une grande intensité de sentiment mon estime, mon vif encouragement et surtout ma profonde gratitude pour le travail généreux que vous faites avec discrétion, compétence et efficacité, et non sans sacrifice.
Presque chaque jour, j'ai l'occasion de rencontrer certains d'entre vous dans vos différents postes de service, et de constater en personne votre professionalisme, collaborant à assurer la surveillance du pape, de même que l'ordre nécessaire, et la sécurité de ceux qui résident dans l'Etat ou de ceux qui prennent part aux célébrations et aux rencontres qui se déroulent au Vatican.


     


Après la tempête de vatileaks, audience spéciale pour le corps commandé par le général Giani. Qui, s'adressant à Ratzinger appelle ses hommes «petits Simon de Cyrène»

http://vaticaninsider.lastampa.it
11/1/2013
------------------
Les Vatileaks les ont d'abord vu impliqués comme cible des documents publiés dans un chapitre du livre «Sa Sainteté» par Gianluigi Nuzzi. Puis les a vus protagonistes, en enquêteurs efficaces, qui ont contribué à l'identification du «corbeau» en perquisitionnant la maison de Paolo Gabriele. Et finalement, ils ont été de nouveau soupçonnés de mauvais traitements présumés signalés au tribunal par l'ex-majordome du Pape.
Cet après-midi (11 janvier 2013), Benoît XVI a reçu en audience le corps de la gendarmerie du Vatican, montrant sa proximité et appelant les policiers du plus petit État au monde à être «gentils» avec les pèlerins et les visiteurs.

Le pape, informe un communiqué du Saint-Siège, «a désiré accorder cette audience afin de démontrer au Corps son encouragement et sa reconnaissance après une période au cours de laquelle elle a dû répondre à des défis particulièrement difficiles». Une référence claire aux vatileaks.
Dans la Salle Clémentine, le général Domenico Giani, un ancien membre des services secrets italiens, l'homme qui de fait a re-militarisé l'ensemble des «anges gardiens» du pape après la démilitarisation voulue par Paul VI, lui fournissant les équipements les plus avancés , a adressé un discours ému à Benoît XVI. Il a remercié le pape pour la «signification profonde» de son geste: «Nous avoir voulu aujourd'hui, tous ensemble, ici avec vous - a dit Giani - est un signe qui nous rend fiers».
Le général a remercié le Secrétaire d'Etat Bertone, le Président du Gouvernorat Bertello, le Secrétaire général Sciacca, et, de façon particulière Mgr Georg Gänswein, le nouveau préfet de la Maison pontificale. «Avec toute la famille du Vatican - a-t-il ajouté - nous avons le sentiment de Vous servir comme de petits Cyrénéens, Vous qui portez sur vos épaules le poids de l'humanité».

Benoît XVI a remercié les gendarmes pour «la disponibilité louable» avec laquelle ils offrent leur «travail précieux», exprimant appréciation, encouragement et reconnaissance pour le travail accompli «avec discrétion, compétence et efficacité, et non sans sacrifice». Le Pape a ajouté: «Presque chaque jour, j'ai l'occasion de rencontrer certains d'entre vous dans les différents lieux de service et de constater en personne votre professionnalisme».

Puis Ratzinger a affirmé: «La gendarmerie doit effectuer, entre autres tâches, celle d' accueillir avec courtoisie et gentillesse les pèlerins et les visiteurs du Vatican». Il a expliqué que le travail de surveillance et de contrôle «requiert parfois beaucoup de patience, de persévérance et une volonté d'écouter», et il a réitéré à nouveau l'invitation à être aimables (gentili): «Dans chaque pèlerin ou visiteur, essayez de voir le visage d'un frère que Dieu met sur votre chemin, et donc le recevoir avec bonté et lui venir en aide, sentant qu'il fait partie de la grande famille humaine». Il est possible que dans ces références répétées à la gentillesse indispensable, il y ait un écho de certaines plaintes venant des milieux diplomatiques pour quelques épisodes de ces derniers mois, peut-être à cause de la tension dûe aux vatileaks.

Tout aussi informelle, l'invitation du Pape aux responsables de la gendarmerie, de «favoriser des relations de confiance plus susceptibles de soutenir et d'encourager tous les membres de la Gendarmerie du Vatican, même dans les moments difficiles». Une autre allusion qui pourrait se référer, quoique indirectement, aux tensions qui se sont produites dans le corps.

Dans tous les cas, au-delà des polémiques et des documents publiés dans le livre de Nuzzi, Giani est solidement en selle: la relation de confiance qui le lie au cardinal Bertone et au secrétaire du pape est d'acier, et il n'y a aucun des signes de changement à la tête de la gendarmerie, comme suggéré par ceux prévoyaient une fonction importante pour le général à INTERPOL...