Par l'opération du Saint-Esprit

A propos de la première catéchèse de l'année (2/1/2013)

     

Il paraît clair que le Saint-Père, ces jours-ci, a à coeur faire connaître et commenter son livre sur l'enfance de Jésus, afin que son contenu soit accessible au plus grand nombre.
Je ne traduis pas la catéchèse en entier (en italien ici), juste ce passage admirable, que j'ai "saisi au vol" lors du direct de ce matin, sur KTO. L'allusion à Mozart signe immanquablement ce passage de sa main:

Toujours à nouveau émerge la question de l'origine de Jésus, celle que pose le Procurateur Ponce Pilate au cours du procès: «D'où es-tu?» ( Jn 19:29).
Et pourtant, il s'agit d'une origine très claire.
Dans l'Évangile de Jean, quand le Seigneur affirme: «Je suis le pain qui est descendu du ciel», les Juifs réagissent en murmurant: «N'est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph? Ne connaissons-nous pas son père et sa mère? Comment alors peut-il dire: "Je suis descendu du ciel?"» ( Jn 6,42).
Et, un peu plus tard, les habitants de Jérusalem s'opposent avec force à la messianité dont se réclame Jésus, affirmant que l'on sait bien «d'où il vient; le Christ, au contraire, quand il viendra, personne ne saura d'où il vient» ( Jn 7 , 27).
Jésus lui-même souligne combien est déplacée leur prétention de connaître son origine, et ainsi offre déjà une orientation pour savoir d'où il vient: «Je ne suis pas venu de moi-même, mais celui qui m'a envoyé est vrai, et vous ne le connaissez pas»( Jn 7:28).
Certes, Jésus de Nazareth est originaire de Nazareth, mais que sait-on de sa véritable origine?

Dans les quatre Evangiles émerge avec clarté la réponse à la question «d'où» vient Jésus: sa véritable origine est le Père, Dieu, Il provient entièrement de lui, mais d'une manière différente de tout autre prophète envoyé par Dieu qui l'a précédé. Cette origine du mystère de Dieu, «que personne ne connaît» est déjà contenue dans les récits de l'enfance de l'Évangile de Matthieu et de Luc, que nous lisons en cette saison de Noël. L'ange Gabriel annonce: «L'Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi celui qui naîtra sera saint, et appelé le Fils de Dieu»( Lc 1:35).
Nous répétons ces mots à chaque fois que nous récitons le Credo , la profession de foi: «et incarnatus est de Spiritu Sancto, ex Maria Virgine», «par l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie».
A cette phrase, nous nous mettons à genoux parce que le voile qui cachait Dieu est, pour ainsi dire, ouvert, et son mystère insondable et inaccessible nous touche: Dieu devient l'Emmanuel, «Dieu avec nous».
Lorsque nous écoutons les messes composées par les grands maîtres de la musique sacrée, je pense, par exemple, à la Messe du Couronnement de Mozart, nous remarquons immédiatement comment on s'arrête de façon particulière sur cette phrase, comme pour essayer d'exprimer dans le langage universel de la musique ce que les mots ne peuvent exprimer: le mystère grand de Dieu qui s'incarne, qui se fait homme.