Siège vacant: le vrai travail du journaliste...

et du blogueur catholique. Angela Ambrogetti (et ce n'est pas un hasard que cela vienne d'elle) rappelle ses collègues "vaticanistes", en cette période de tourbillon informatif, à la vraie déontologie. Et elle nous exhorte à nous prendre en main, pour nous informer, en retournant aux sources naturelles... tout simplement [1] (21/2/2013)

     

De l'Eglise, racontons les faits
Angela Ambrogetti
http://www.korazym.org
19 Février
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Ceux qui, ces jours-ci, parcourront les pages de notre journal, ne trouveront pas de suppositions, plus ou moins conditionnées ou conditionnantes sur les «papabili». Comme catholiques, nous sommes convaincus que le choix du futur Pape est le fruit de l'Esprit Saint dans le conclave. Et ils ne trouveront pas non plus de «dessous» (ndt: le néologisme utilisé par Angela Ambrogetti est retroscenismi) plus ou moins manoeuvrés visant à démontrer que le cardinal Bertone, ou le Cardinal Sodano, ou Piacenza, ou Re ou quelqu'un d'autre, «manoeuvre» dans Dieu sait quelle direction.
Bien sûr, nous aussi, comme journalistes et observateurs, nous nous sommes fait une idée. Mais justement, ce ne sont que des «idées», les faits sont autre chose. Nous allons donc continuer tranquillement jusqu'au 28 à raconter le pontificat de Benoît XVI, puis nous dirons ce qui se passe pendant la vacance du Siège, les procédures, les rituels, les thèmes des Congrégations générales. Enfin suivront le conclave et l'élection du nouveau pape; il y en aura, des choses à raconter, sans avoir besoin d'inventer ou de rapporter des bavardages.

Et puis, il y a l'Eglise à raconter. Celle qui vit en ces jours, priant et travaillant comme d'habitude. Le Peuple de Dieu qui chaque jour effectue sa part du ministère pétrinien, qui lit et écoute les paroles de Benoît XVI, qui a repris la liberté de parler comme au début de son pontificat. En ce moment, le Pape est en retraite (exercices spirituels) avec la Curie. Benoît XVI, chaque jour, écoute les méditations, et ne donne que très peu de temps au gouvernement de l'Église. Mais en attendant, il veut laisser «la maison en ordre» pour son successeur. C'est ainsi qu'il faut lire les actes de cette partie de son pontificat. Sans imaginer Dieu sait quelles manœuvres. Du reste, toute décision prise aujourd'hui, dans un mois, le nouveau pape peut la changer. Et alors, croyons-nous vraiment que les nominations à la Curie sont une épreuve de force pour qui que ce soit?

Certes, aujourd'hui, le style de l'information est très différent de celui il y a huit ans. Une hypothèse, une spéculation sur les «papabili», on l'a toujours fait, bien sûr. Mais elle se basait sur les profils des cardinaux, sur leur histoire, leur travail. Pas sur leurs aspirations.
Un journalisme plus libre, celui qui a raconté le conclave de 2005. Aujourd'hui, pris entre les mâchoires de la hâte et du gain, de la politique (principalement italienne) et du politiquement correct, on perd le sens véritable de l'événement.

[1]

Alors, retrouvons notre temps, notre capacité de réflexion, notre désir d'information et de formation.
Pour connaître les cardinaux on peut lire les documents officiels (ici), pour savoir ce qui se passe pendant la vacance du Siège, on peut lire Universi Dominici gregis (ici ), pour connaître les dernières nouvelles, on peut suivre les briefing dans la salle de presse (ici) - dont Korazym offre des informations détaillées.
Et puis bien sûr lisez nos articles, les témoignages, les réflexions et, peut-être, même nos émotions. Rappelant que la qualité n'est pas nécessairement liée à la quantité.

Image ci-dessous: http://www.vatican.va/gpII/documents/index_it.htm