Un pontificat sous les attaques

Monique T. réagit à un article du numéro de La Vie consacré au départ de Benoît XVI, dont le titre résume l'image que les medias français ont construite tout au long du pontificat, et tiennent à transmettre à la postérité : «Pour la France, un pontificat traumatique». Elle en reprend chaque point, de façon systématique et argumentée. (21/2/2013)

Il n'est pas nécessaire de dire que j'en partage chaque ligne.
Nous aurons sans doute l'occasion d'en reparler plus en détail.

Note: Un pontificat sous les attaques est le titre de l'ouvrage co-écrit par Paolo Rosari et Andrea Tornielli
Voir ici
benoit-et-moi.fr/2011-III/

     

Monique T (20/2/2013)
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Résumer le pontificat de Benoît XVI (comme on le fait systématiquement depuis des années dès qu'on mentionne son nom!) à une succession d'échecs, d'affaires et de scandales est une INFAMIE.
Les médias laïcs et même trop de médias catholiques ne se sont intéressés au pontificat de Benoît XVI que pour étaler à la vue avec délectation les "affaires" qui l'ont jalonné.
Je déplore que le numéro de La Vie du 14 au 20 février 2013, à côté d'articles plus intéressants, consacre encore les pages 28 à 30 à ces sujets, d'une manière descriptive et sèche sans aucun souci de RENDRE JUSTICE AU PAPE. Il est urgent de démonter toutes ces constructions médiatiques pour faire apparaître la clairvoyance et la pureté d'intention du Pape.

Je me contenterai de commentaires brefs, mais éclairants.

2006. LE DISCOURS DE RATISBONNE
Le thème de ce discours n'était pas l'islam mais le rapport entre la foi et la raison. Le Pape n'évoque l'islam qu'en passant et par le biais d'une citation. Benoît XVI dit seulement une vérité. Qui peut nier les violences que subissent les chrétiens tous les jours dans le monde? Le Pape a-t-il menti? Benoît XVI est conspué aussi bien par les musulmans que par les autres pour avoir tenu un langage de vérité et pour avoir alerté l'humanité sur le danger de dissocier la foi de la raison.

2007. SUMMORUM PONTIFICUM
Le Pape s'attire la haine ou au moins l'hostilité d'une partie des catholiques (ceux qui sont ouverts aux autres) à cause d'un acte de charité. On essaie d'humilier le Saint-Père en répandant l'idée qu'il veut "revenir en arrière" et liquider Vatican II (voir beatriceweb.eu/Blog06).

2009. L'AFFAIRE WILLIAMSON
Le Pape ne connaissait pas les opinions de Williamson au moment de la signature du décret (décret signé par le cardinal Re, qui n'a rien fait pour protéger le Pape): ce qui a été confirmé (un peu tardivement) par le communiqué de la Secrétairerie d'Etat du 04/02/2009 et par la lettre de Benoît XVI aux évêques du 10/03/2009. En France, seul le Cardinal Barbarin fait immédiatement cette supposition bienveillante et juste.
Les bons catholiques, y compris le clergé, s'indignent de la «complaisance» du Pape envers un négationniste. Une pétition est même proposée (PAR LA VIE !!!) pour qu'aucun négationniste n'entre dans l'Eglise. Des sots sont persuadés que Benoît XVI a VOULU "réhabiliter" un négationniste et qu'il adhère à ses thèses. On confond allègrement levée d'une excommunication avec réintégration (laquelle n'a pas eu lieu à ce jour!). Les journalistes mélangent les deux notions sans que personne ne les contredise. Si bien que tout le monde croit que Williamson a été réintégré dans l'Eglise! En 2013, il y a encore beaucoup de gens qui ignorent que les collaborateurs du Pape avaient omis de l'informer (négligence, volonté de tendre un piège au Pape?) et j'ai lu récemment que cette affaire resterait comme une tache sur son pontificat. En réalité, il s'agit d' un contre-temps technique, honteusement exploité par les ennemis de Benoît XVI, lequel est exempt de toute culpabilité.

2009. L'AFFAIRE DE LA FILLETTE DE RECIFE
Le Pape n'est nullement impliqué dans cette malheureuse affaire, qui n'aurait jamais dû sortir des limites du diocèse de Recife. L'évêque local parle trop et mal: ce n'est pas lui qui se fait injurier mais encore Benoît XVI, traité de «honte de l'humanité»(dans un article du Nouvel Observateur dont je n'ai plus les références). Le Pape, qui n'est en rien responsable de ce drame, se tait, par décence, car il n'y a rien d'autre à faire. Mais il est injustement montré du doigt pour inhumanité envers une fillette.

2009. L'AFFAIRE DU PRESERVATIF
Seuls les sots ont cru que le Pape faisait allusion à l'utilisation individuelle et ponctuelle du préservatif. Evidemment, quand il parle d'aggravation, il se réfère aux campagnes de prévention contre le sida au niveau des Etats. En réalité, le Pape est très bien informé sur la question puisqu'il prend en compte les données des épidémiologistes. Le Pape ne dit que la vérité et rien ne fâche plus que la vérité, surtout dans le domaine de la sexualité: ce n'est pas en inondant les pays de préservatifs que l'on arrêtera la pandémie du sida mais en promouvant un changement de comportement ("l'âme"). Des scientifiques lui donnent raison (1) mais le public et des hommes politiques ignares et suffisants rendent responsable de millions de morts en Afrique (ridicule!) un homme qui, au contraire, apporte la solution.

2010. LA PEDOPHILIE
Des médias se ruent sur un homme qui, là encore, apporte la solution; Le sommet de l'iniquité est atteint quand on essaie de piéger le Pape (son passé à Munich et à la CDF, les suspicions sur son frère). On ne louera jamais assez la façon magistrale dont il a géré cette question si douloureuse; toujours avec un sens aigu de la justice et une grande finesse psychologique (relire sa lettre aux catholiques d'Irlande). Son successeur pourra lui en être reconnaissant et passer à autre chose! (mais une grande vigilance restera de mise dans les Eglises locales !).
Songeons à tout ce que Benoît XVI a enduré pour purifier l'Eglise !

LA REINTEGRATION DES INTEGRISTES
On ne voit pas ce que Benoît XVI aurait pu faire de plus pour favoriser le retour des lefebvristes au bercail et , par ailleurs, il n'a rien cédé sur ce qu'il juge non négociable. Certains parlent d'échec de Benoît XVI. C'est plutôt un échec de la FSSPX qui a refusé la main tendue par le Pape et qui n'aura peut-être plus aucune autre occasion de réintégrer l'Eglise catholique. C'est certainement une souffrance pour Benoît XVI de devoir se retirer sans avoir abouti mais absolument pas un échec!

2013. LA RENONCIATION
Si, dans l'ensemble, la plupart des commentateurs, clercs ou laïcs comprennent la décision de Benoît XVI (pas toujours pour de bonnes raisons, d'ailleurs), on trouve encore quelques voix portant des accusations de lâcheté contre lui, un des Papes les plus courageux des deux derniers siècles. Jean-Paul II, avec lequel on le compare, pour l'humilier jusqu'au bout, était déjà mort à l'âge actuel de Benoît XVI !

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RESUMONS:
Je regrette vraiment que le journaliste de La Vie termine son article ainsi: «Benoît XVI ne restera sans doute pas dans la mémoire collective comme le pape favori des français». D'abord, qu'en sait-il? Ensuite, que vaut le jugement de gens qui ne se sont jamais informés sur sa personne et son pontificat, qui n'ont jamais rien lu de lui, qui ne l'ont vu que quelques secondes par an à la télévision, qui ont cru tous les mensonges des médias d'une façon moutonnière? Ce jugement ne vaut rien, ABSOLUMENT RIEN! Si l'on examine chacun des "scandales" du pontificat, on s'aperçoit que le Pape n'a jamais commis aucune faute morale, qu'il a toujours proclamé la vérité sans se soucier des représailles, qu'il a exercé la charité au plus haut point envers tous les catholiques et les autres habitants de cette terre croyants ou athées (rencontre d'Assise).
Tous ceux qui se sont donné la peine de le connaître et de le comprendre lui resteront profondément attachés et reconnaissants, illuminés par l'aura de son intelligence, de sa douceur - de sa sainteté.
Bien sûr, à présent, nous attendons que des personnalités compétentes nous rendent compte - non des "affaires" - mais des réussites et de la profonde richesse du pontificat de notre bien-aimé Pape que, le coeur serré, nous voyons s'effacer dans la paix d'un monastère. Monique T.

(1) France: un épidémiologiste soutient le discours du Pape sur le
préservatif. ZENIT:11/09/2009