Accueil | D'un Pape à l'autre | Retour au Vatican | Collages de Gloria | The hidden agenda | Lumen Fidei | Lampedusa | Benoît et les jeunes

A petits pas...

La Cour suprême des Etats Unis a invalidé une loi fédérale qui définissait le mariage comme l'union entre un homme et une femme. Réaction des évêques américains. Et la trahison des évangéliques (27/6/2013)

>>> Voir sur un sujet voisin: Quatre ans après, l'imposture Obama explose, 31/1/2012 (benoit-et-moi.fr/2012-I/)

     

Lu sur Internet

1. Le président des Etats-Unis Barack Obama a salué mercredi 26 juin la décision de la Cour suprême qui a accordé une importante victoire aux couples homosexuels en invalidant une loi fédérale qui définissait le mariage comme l'union entre un homme et une femme.
"J'applaudis la décision de la Cour suprême (...). Il s'agissait d'une discrimination inscrite dans la loi", a-t-il souligné dans un communiqué. "La Cour suprême a corrigé une injustice et notre pays s'en porte mieux."
La Cour suprême des Etats-Unis a estimé que la loi, qui date de 1996, était "anticonstitutionnelle, car elle est une privation de l'accès à la liberté des personnes qui est protégé par le 5e amendement", se rangeant ainsi à l'avis de l'administration Obama.
(lemonde.fr)

* * *

2. Tournant historique pour l'Amérique et victoire majeure pour la communauté homosexuelle, mercredi, avec deux décisions de la Cour suprême sur le mariage. Les 9 juges ont invalidé, par 5 voix contre 4, la loi fédérale de protection du mariage (Defense of Mariage Act ou DoMA) votée en 1996, qui définissait ce dernier exclusivement comme l'union d'un homme et d'une femme.
(lefigaro.fr)

* * *

3. Il faut dire que l'enjeu est de taille. Dans un pays où le mariage gay reste interdit ou impossible dans 38 Etats sur 50, la plus haute instance est susceptible de le légaliser à l'échelle du pays tout entier, ou plus humblement, à l'échelle de neuf Etats supplémentaires, ce qui ouvrirait la voie à l'union des couples de même sexe dans 21 Etats et la capitale fédérale Washington.
Mais pour David Cruz, professeur de droit à l'Université Southern California, "il est très improbable" que les neuf juges décident de légaliser le mariage homosexuel dans tous les Etats-Unis, "à cause de la tradition de cette Cour d'avancer par étapes".
(lexpress.fr)

     

Une brèche est donc ouverte, et c'est le but recherché.

Je suis loin d'être une "spécialiste" des Etats-Unis, mais j'ai fait ma petite enquête (je m'excuse par avance auprès de connaisseurs qui me liraient!), et d'abord (re)vérifié que les juges à la Cour Suprême sont bien nommés par le Président - avec l'accord du Sénat.

Ces juges sont au nombre de 9:
Il y un juge en chef, et 8 "juges assesseurs".
Les assesseurs se divisent aujourd'hui à part égale entre "libéraux" (nommés par Clinton et Obama) et "conservateurs (nommés par Reagan et les deux présidents Bush)
¤ Antonio Scalia : conservateur (1986 Reagan)
¤ Anthony Mc Leod Kennedy (1988, Reagan)
¤ Clarence Thomas (1991, GHW Bush)
¤ Ruth Bader Ginsburg - très active dans le mouvement des droits pour les femmes (1993, Clinton)
¤ Stephen Gerald Breyer - "très à gauche" (1994, Clinton)
¤ Samuel Anthony Alito (2006, GW Bush)
¤ Sonia Sotomayor - la première personnalité d'origine hispanique à accéder à ce poste et la troisième femme (Obama, 2009)
¤ Elena Kagan - ex-membre de l'administration Clinton (Obama, 2010)

Le juge en chef est John G. Roberts, nommé en 2005 par GW Bush. En principe conservateur mais c'est apparement le "maillon faible". En juin 2012, il avait déjà créé la surprise en rejoignant les quatre juges progressistes (Breyer, Ginsburg, Sotomayor et Kagan) pour valider la réforme de santé Obamacare décriée par les républicains, avec 5 juges pour et 4 contre)

* * *

Avis aux catholiques qui, après avoir traîné GW Bush dans la boue, se pâmaient en 2008 devant l'élection de Barack Obama, premier "noir" président des Etats-Unis.
5 ans après, on commence à y voir un peu plus clair - mais les mêmes sont très discrets! Et l'on comprend l'enjeu formidable que représentait pour les "libéraux" (en particulier le lobby gay) l'élection d'un président de leur bord (ou ne pouvant rien lui refuser), puisque c'est lui qui en nommant les juges, a le pouvoir de faire "basculer" la Cour Suprême!

     

Réaction des évêques américains

La Conférence des évêques américains (United States Conference of Catholic Bishops) a publié hier un communiqué condamnant les décisions de la Cour suprême des États-Unis relatives au mariage. Ce communiqué est signé du cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York et président de la Conférence, et de Mgr Salvatore Cordileone, archevêque de San Francisco (Californie) et président de la sous commission de la Conférence pour la Promotion et la Défense du mariage. En voici le texte intégral....

Aujourd’hui est un jour tragique pour le mariage dans notre pays. ..
.
(traduction complète de Daniel Hamiche à lire ici: www.riposte-catholique.fr/americatho )

     

C'est peut-être un jour tragique pour les catholiques, mais pas pour tous ceux qui se disent chrétiens.
Voici ce que je lis sur le site Vatican Insider.

La trahison des évangéliques

D'autres sentiments habitent la communauté évangélique.
Huit églises protestantes de Washington dont la National Cathedral ont sonné aujourd'hui les cloches pour célébrer la décision de la Cour suprême sur le mariage gay. Parmi les autres églises, St. John Episcopal, de Lafayette Square, que l'on nomme l'Église des présidents.

La cathédrale a également prévu un service de prière pour les familles gays. Le révérend Gary Hall avait annoncé en Janvier qu'il sera bientôt possible de célébrer des mariages pour les couples de même sexe sous ses voûtes.

Polémiques inévitables attendues. Mais dans le pays, il n'y a pas un climat de confrontation, malgré la forte opposition du monde religieux. Du reste, les derniers sondages parlent d'eux-mêmes, et ils disent que 53% des Américains soutiennent le mariage homosexuel; en 2008 ils n'étaient que de 39%.