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Basta Boff !

José Luis Restán s'y met aussi dans son dernier article. Le problème c'est que les médias donnent complaisamment la parole à ce personnage, et ce n'est sûrement pas par hasard. Traduction de Carlota (28/7/2013)

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Qui se soucie de Boff?

     

Le porte-parole Leonardo
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Ces jours-ci, à côté de la limpide allégresse de la foi qu’expriment les jeunes pèlerins, et la puissante annonce de François, du Christ qui remplit le cœur de l’homme, se livre aussi une sourde bataille pour la narration de ce jeune pontificat.
Les constructeurs de réalité virtuelle sont en train de jeter le reste pour dessiner un moment de rupture par rapport à quarante cinq ans d’histoire de l’Eglise et pour cela ils ont rencontré en terres brasileiras (brésiliennes, en portugais dans le texte), un porte-parole de luxe, Leonardo Boff lui-même.

Boff s’était prononcé durant le Conclave contre une hypothétique élection du Cardinal Bergoglio, dont la dure opposition à la contamination idéologique de l’annonce chrétienne est largement connue. Mais une fois élu le premier latino-américain sur le siège de Pierre il a troqué sa mauvaise humeur pour de l’enthousiasme. Maintenant il parle d’authentique révolution dans l’Eglise et il va jusqu’à paraître enchanté avec les multitudes qui acclament François : il y a trente ans quand les pauvres des favelas entouraient Jean-Paul II avec des cantiques il parlait de papolâtrie et il considérait ces manifestations populaires autour du Pape comme une scandaleuse trahison de l’Evangile.

Commençons par dire bien clairement que les pauvres, de ceux dont parlent tant certains, ont toujours été simplement et proprement à côté du Pape, quel que soit son nom. Ils le furent au Mexique, aux Philippines, en Amazonie….et aussi dans les favelas du Brésil autour de Jean-Paul II. Durant le voyage au Pérou on a demandé à Gustavo Gutiérrez s’il était d’accord avec le Pape et celui qui a fondé la Théologie de la Libération a répondu : « je suis avec mon peuple et le peuple est avec le Pape ». Ainsi tel quel. Mais c’est la même chose qui est arrivé avec Benoît XVI, à qui Boff ne peut pas pardonner de l’avoir mis à sa place, celle d’un professeur qui se refuse à enseigner la doctrine de l’Eglise et qui par conséquent faisait du mal aux plus petits, ceux que doit protéger en premier lieu le service des apôtres et leurs successeurs.

Avec le Pape François est entré un vent tenace, une plénitude de force de corps et d’esprit pour une toujours nécessaire réforme de l’Eglise. Mais cette réforme, qui d’une manière ou d’une autre n’a pas cessé de se produire en vingt siècles, est toujours pour atteindre une plus grande fidélité à l’origine, non pour accomplir les projets utopiques de quelques-uns. Le chemin commencé avec Vatican II et soutenu avec une héroïque fidélité par les papes successifs, se poursuit maintenant avec François. Lui-même rappelait à Copacabana le début des JMJ sous l’impulsion de ce Pape venu de l’Est et la sagesse humble et lumineuse d’un Benoît XVI qui a disposé l’Eglise pour un dialogue en égalité de conditions avec le monde postmoderne.

Laissons les choses bien claires : le problème de Leonardo Boff avec l’Eglise n’a jamais été sa sollicitude pour les pauvres mais sa confession de foi déficiente, son rejet du ministère apostolique et son incurable goût pour les applaudissements des médias. Son frère Clodovis Boff reconnaissait ouvertement il y a peu que dans le débat des années 80 avec la Théologie de la Libération, « c’était Ratzigner qui avait raison » et que précisément ses instructions ont permis d’incorporer ce qu’il y avait de meilleur dans cette théologie au chemin comme de l’Eglise, comme nous voyons ces jours dans la prédication de l’Eglise.

Mais Leonardo a décidé en son temps de suspendre sa bure de franciscain, de se marier et se baptiser dans les eaux du Pacifique selon un nouveau culte qui combine des éléments chrétiens, des religions cosmiques et la pachamama (ndt en référence à la mythique déesse terre de l’époque précolombienne, souvent évoqué aujourd’hui par Evo Morales, l’actuel président du Pérou). C’est son droit, mais que maintenant il ne vienne pas comme interprète du chemin de l’Eglise.