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De l'engagement des chrétiens en politique

En relisant le cardinal Ratzinger: une réflexion de Monique autour de la résistance à la loi Taubira (24/4/2013)

     

L'engagement des catholiques en politique
Monique T.
23 avril 2013
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Quel sens donner au mouvement de résistance au projet de loi Taubira (loi votée le 23/04 mais non encore promulguée)?
Je crois que ce mouvement dépasse largement l'opposition au vote d'une loi précise. D'ailleurs, les protagonistes disent vouloir poursuivre le mouvement même après le vote de la loi par le parlement. Et ce n'est pas seulement parce qu'ils entendent épuiser les maigres recours qui restent encore avant sa promulgation.
Ce mouvement est une protestation plus générale contre l'avalanche de lois et de mesures préparées par ce gouvernement, qui sont autant d'agressions contre la conscience des citoyens.
Le Cardinal Ratzinger écrivait en 2002:
"Il n'est pas possible de passer sous silence les graves dangers vers lesquels certaines tendances culturelles voudraient orienter les législations, et par voie de conséquence les comportements des futures générations. On constate aujourd'hui un certain relativisme culturel qui se manifeste de manière évidente en érigeant en théorie et en défendant le pluralisme éthique, qui est la preuve de la décadence et de la dissolution de la raison et des principes de la loi naturelle" (1).

Il s'agit même d'une insurrection de type civilisationnel. Les jeunes en ont assez de ce monde nihiliste à l'horizon borné par un matérialisme vulgaire, qui les étouffe et qui, de plus, ne leur offre ni travail, ni moyen de commencer leur vie.
Je crois que ce mouvement est issu du réarmement moral des catholiques entrepris par Jean-Paul II et renforcé par Benoît XVI. S'opposer à la "culture de mort" imposée par la classe politique, la justice, l'enseignement et les médias, construire la civilisation de l'amour et résister à "la dictature du relativisme": voilà bien ce que prônent les protestataires.
Si Jean-Paul II a mobilisé la jeunesse, Benoît XVI a poursuivi cette oeuvre, dont nous voyons les fruits aujourd'hui. En moins risqué (pensons au martyre du Père Popieluszko, aumônier de Solidarnosc, béatifié en 2010), ce mouvement fait penser à celui de la résistance polonaise contre le communisme.

Certains s'inquiètent d'un éventuel renversement du pouvoir.
Nous n'en sommes pas là! Certes, ce n'était pas le but initial. Mais pourquoi les catholiques se préoccuperaient-ils de la préservation d'un pouvoir qui fait voter des lois iniques , qui ignore le peuple et prétend embrigader la jeunesse (le gender, la morale laïque)?

Le Cardinal Ratzinger écrit:
"L' Eglise a conscience que si, d'une part, le chemin de la démocratie exprime au mieux la participation directe des citoyens aux choix politiques, d'autre part, il n'est possible que dans la mesure où il est fondé sur une juste conception de la personne. Sur ce principe, l'engagement des catholiques ne peut tolérer aucun compromis, car, autrement, le témoignage de la foi chrétienne dans le monde, ainsi que l'unité et la cohérence interne des fidèles eux-mêmes, feraient défaut" (1).

Pour finir, voici ce qu'écrit le Cardinal au sujet de Saint Thomas More:
"Bien que soumis à diverses formes de pressions psychologiques, il a refusé tout compromis' et, sans renier sa constante fidélité à l'autorité et aux institutions légitimes qui l'avait distingué, il a affirmé par sa vie et par sa mort que l'"on ne peut séparer l'homme de Dieu, ni la politique de la morale" (1).

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(1) Les citations du Cardinal Ratzinger proviennent du document de la CDF, de 2002, intitulé: L'engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique.
Texte ici: http://www.vatican.va