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Diaconesses: fin du tabou?

Un verrou aurait-il sauté? En tout cas, certains tentent d'exploiter le nouveau Pontificat - ici des évêques allemands. Cela renvoie à la technique dite "d'ouverture d'une brèche" dont je parlais hier. Article d'Andrea Tornielli (29/4/2013)

     

Diaconesses: fin du tabou?
http://2.andreatornielli.it/?p=6221
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Le président des évêques allemands, Mgr Robert Zollitsch de Fribourg , à l'issue d'une rencontre diocésaine de quatre jours à laquelle ont participé 300 experts qui ont parlé de possibles réformes, a dit que le diaconat féminin «n'est plus un tabou». Lors de la rencontre, on a également discuté de la possibilité pour les divorcés remariés de participer à la communion eucharistique.

Les mots du président des évêques allemands laissent donc entendre la possibilité de pas concrets en vue de l'ordination diaconale des femmes.
Une proposition en ce sens avait été avancé à l'époque par le cardinal Carlo Maria Martini, après que Jean-Paul II, dans sa lettre «Ordinatio Sacerdotalis» (ndt: texte ici: www.vatican.va) eût écarté la possibilité pour les femmes de recevoir le sacerdoce. Le document Wojtylien avait été publié en 1994, suite à la décision de l'Eglise anglicane de s'ouvrir au sacerdoce féminin.

Déjà alors, plusieurs experts faisaient noter la différence entre un diaconat féminin entendu comme service, et le diaconat comme premier grade dans les ordres sacrés (ndt: voir peut-être fr.wikipedia.org/wiki/Diacre ). Au début du christianisme, il y a en effet existé un diaconat féminin (dont parle saint Paul) et l'on sait qu'au troisième siècle en Syrie, il y avait des diaconesses qui assistaient le prêtre pour baptiser les femmes. Un rôle attesté également dans les Constitutions apostoliques du quatrième siècle, qui parlent d'un rite de consécration spécial, mais distinct de celui des diacres .

Des formes de service diaconal féminin sont déjà institutionnalisés depuis un certain temps , par exemple, au cours des dernières années, par le diocèse de Padoue. Il s'agit de femmes qui, bien que ne revêtant pas l'habit religieux, ont émis des vœux d'obéissance, de pauvreté et de chasteté. Et ont ainsi été consacrée comme «collaboratrices apostoliques diocésaines» . Rôle et missions de cette nouvelle forme de service sont expliqués par le diocèse de Padoue en ces termes: «C'est une forme de diaconat féminin inspiré par l'Evangile. Les collaboratrices apostolique assument la diaconie apostolique comme un projet de vie acceptée, approuvée et dirigé par l'évêque».
Parmi les tâches auxquelles sont appelées les «diaconesses», il y a l'annonce de la Parole, l'éducation de la foi, les œuvres de charité au service des pauvres, la distribution de la communion, l'animation de la liturgie, ou la gestion des établissements tels que les écoles et les collèges.

Cependant, telle ne semble pas être la forme de diaconat qui a inspiré la proposition des réformateurs allemands, mais plutôt celle du diacre masculin ordonné.

Justement pour clarifier la question, en Septembre 2001, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Joseph Ratzinger, avec les cardinaux Arturo Medina Estevez (Culte Divin) et Dario Castrillón Hoyos (clergé) avaient signé un document, approuvé par le Pape Jean-Paul II, dans lequel il était indiqué qu'«il n'est pas licite de mettre en place des initiatives qui visent d'une certaine façon à préparer des candidates à l'ordre du diaconat» (ndt: cité par Raffa)

Le nouvel évêque de Ratisbonne Rudolf Voderholzer a pris ses distances par rapport aux ouvertures de Zollitsch , indiquant que le diaconat sacramentel, comme la prêtrise et l'épiscopat, selon la tradition qui se fonde sur la Bible «est réservé aux hommes».