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Haro sur les tradis

"Les medias cherchent à diviser encore plus les catholiques en blessant ceux qui ont une sensibilité plus traditionaliste" (8/8/2013)

     

Une amie, Marie, m'écrit:

[A propos du pape François] je suis un peu inquiète du point de vue de la liturgie. Non pas parce que je crains que le Pape prenne des décisions contraires à celles de Benoît XVI, mais plutôt parce que nos « liturgistes » vont se cacher derrière lui pour continuer dans la médiocrité actuelle.
Ce que je redoute surtout, et c’est à quoi me semblent travailler les médias, c’est que l’on arrive à diviser encore plus profondément les catholiques en blessant tous ceux qui ont une sensibilité plus traditionnaliste. Il est facile de trouver dans les propos spontanés du Pape des petites phrases, qui sorties de leur contexte ou répétées à satiété, peuvent stigmatiser ceux qui se sont attachés à Benoît XVI et à sa pensée que, personnellement, je juge authentiquement provocatrice et révolutionnaire : un appel à la conversion radicale.
De mon point de vue, le Pape François, avec ses homélies simples et à la portée de tout le monde, fait le travail qu’auraient dû faire nos curés de paroisse depuis longtemps : traduire dans le langage de tous les jours la théologie de Joseph Ratzinger.

     

Les premiers mois du pontificat de François ont vu s'inverser progressivement les groupes d'opposition au sein de la galaxie catholique, et la blogosphère s'aligner. D'un côté, largement majoritaire (bien relayée par les "medias traditionnels"... non catholiques), la fameuse "françoismania", de l'autre, presque exclusivement dans des blogs, les questions, les doutes, les critiques.

Passé de Il Foglio (plutôt conservateur) à La Repubblica, Paolo Rodari (qui à cette occasion a bien retourné sa veste) joue le rôle que lui a assigné son employeur: celui de catalyseur de divisions.

Dans un article paru hier sous sa plume, il dénonce en termes assez violents quelques blogs de sensibilité "traditionalistes", mais qui ont toujours été, en communion avec Rome - les italiens Messa in latino, et Corrispondenza Romana, l'américain National Catholic Register - "coupables" de critiquer les propos du Pape (qui, dit Rodari, a "supprimé l'excommunication!) sur les gays, la présumée "désacralisation des symboles", l'affaire des franciscains de l'Immaculée, les fantaisies liturgiques en particulier lors des JMJ... Le tout, je le précise, dans les limites du respect, et de la critique constructive (ce qui n'était pas le cas du temps de Benoît XVI)

     

«Assez avec la samba et les gay»: l'anathème des traditionalistes contre les virages de François
Sur le web, la colère des ultra-conservateurs: il rabaisse la papauté
Paolo Rodari
La Repubblica
6 Août 2013

Un sous-bois pousse au royaume de Jorge Mario Bergoglio. Groupes de traditionalistes, ultra-conservateurs, voire sédévacantistes, qui sur le web - pas autant sur les médias traditionnels - trouvent le terreau pour prolifèrer et de là lancer leurs flèches contre François, le pape du retour à l'essentiel, à l'Évangile, qui comme Simone Weil en rêvait, élimine les mots du principal obstacle à l'incarnation du Christ: anathema sit.

Il n'y a plus d'excommunications avec Bergoglio, «le pape qui était déjà un François à Buenos Aires», comme l'a dit à L'Osservatore Romano son ami le cardinal brésilien Claudio Hummes. Dans l'ensemble, un problème sérieux pour le monde traditionaliste qui a bâti une partie de sa fortune sur les condamnations.
(...)

(texte complet en italien: www.finesettimana.org/pmwiki/uploads/Stampa201308/130806rodari.pdf)

Ce qui ressort de cet article donne raison à mon amie: la volonté de blesser les catholiques qui ont une sensibilité traditionaliste, en en faisant des boucs-émissaires et des empêcheurs de tourner en rond.