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La contre-révolution artistique, en marche?

Carlota nous fait découvrir un peintre et illustrateur espagnol contemporain "hyper figuratif", Augusto Ferrer-Dalmau Nieto , et rien que le tableau qu'elle a choisi pour illustrer son article donne envie d'en savoir plus! (21/5/2013)

(Sa manière me rappelle un peintre que j'aime beaucoup, Ernest Meissonier (1815-1891), peintre des guerres napoléoniennes et de scènes de genre des XVII et XVIIIe siècles en très petit format et d'une extrême minutie dans le détail)

La contre-révolution artistique, en marche elle aussi ?
Carlota
21/5/2013
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Une fois n’est pas coutume, je vais évoquer un peintre et illustrateur espagnol étonnant dans notre XXIème siècle : Augusto Ferrer-Dalmau Nieto (à partir de nombreux sites dont celui-ci: http://www.taringa.net/posts/arte/16656112/Augusto-Ferrer-Dalmau-Nieto-Arte-Plastico.html)

Augusto Ferrer-Dalmau Nieto est né à Barcelone (Catalogne) en 1964 et il a donc aujourd’hui 49 ans. Il s’est fixé à Valladolid (Castille), car sans doute dans le climat généré par des politiciens irresponsables, ces dernières années dans sa province de naissance, il n’aurait pas pu se consacrer avec la même sérénité à son œuvre. En effet il a passé une bonne partie de son temps à peindre les « soldats espagnols de toutes les époques », en mettant en avant l’histoire de l’Espagne comme nation et en montrant avec fierté que les Espagnols ont constitué une entreprise collective et ont un destin commun.

Ferrer-Dalmau est un formidable encouragement pour ceux qui veulent résister au Non-Art officiel et faute d’écoles, ne savent comment apprendre à peindre : le travail, le travail et encore le travail, en attendant de pouvoir vivre, peut-être un jour, de leur art. En effet l’on peut considérer cet artiste comme un authentique autodidacte. Mais il a, sans doute, eu la chance de ne pas grandir avec les jeux vidéo et la nounou-télévision. Enfant il n’a jamais joué au football mais aux petits soldats et il lisait des ouvrages comme ceux de Pérez-Galdos (auteur en particulier d’une fresque historique gigantesque, « Les épisodes nationaux » où, à travers des héros de fiction récurrents il raconte l’Espagne du premier tiers du XIXème siècle).

Ferrer-Dalmau a commencé à travailler dans les années 80 comme dessinateur textile à Barcelone et à Málaga (Andalousie). Dans les années 90 il s’est décidé à se consacrer à l’histoire militaire, en suivant le sillage des deux grands peintres du XIXème siècle, le Catalan José Cusachs (1851-1908) et le Galicien Víctor Morelli (1860—1936). Il a pu se faire connaître en faisant aussi des illustrations de magazines spécialisés.

« La cavalerie et l’armée sont très liées à ma façon d’être et de penser » a reconnu le peintre qui n’est pourtant, absolument pas, un militaire de profession, mais qui a notamment été en Afghanistan pour préparer sa nouvelle œuvre « La patrouille » sur les soldats espagnols en opérations là-bas. Par ailleurs son grand-père avait servi comme « Hussard de la Princesse » (célèbre régiment d’élite espagnol créé par Ferdinand VII en 1833 et dissous par la Seconde République en 1931).
Mais ses peintures et ses illustrations (voir sur son site http://www.arteclasic.com/ , en particulier l’onglet « pinturas »), ne sont pas exclusivement la représentation de la vie militaire et de l’histoire de l’Espagne, mais sont toujours d’une minutie et d’un réalisme sidérant (exemples encore: http://cuadrosultimos.blogspot.fr/2011/07/rocroi-el-ultimo-tercio.html et http://cuadrosultimos.blogspot.fr/)

Les peintures de l’artiste montrent-elles ses idéaux, notamment du fait que dans ses sujets de prédilection, on trouve souvent les guerres carlistes? (*)
On n’imaginerait pas que l'œuvre reproduite dans cette page (présentée ici http://zamoraconlatradicion.blogspot.fr/p/arte-videos-tradicionalistas.html) ait pu être peinte en 2005, en Europe occidentale… On y voit un soldat carliste du XIXème, avec son bonnet rouge bien caractéristique, qui reçoit la visite du Christ, la devise des Carlistes étant : «Pour Dieu, pour la Patrie, pour les droits ancestraux et pour le Roi », une devise qui montre bien qu’un roi (plus largement sans doute un responsable politique) n’est rien s’il ne défend pas les droits ancestraux de ses sujets, dans le cadre de la patrie, et dans le respect des lois du Créateur, maître de l’Univers… Aussi aujourd’hui comme hier, n’est-il pas légitime, sans rentrer dans des débats partisans ou conjoncturels, de se poser les vraies questions sur les fondements politiques d’un vivre ensemble durable ?

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(*) Pour faire court dans l’histoire complexe espagnole, les Carlistes s’opposèrent à la montée sur le trône d’Espagne par décision de Ferdinand VII (1784-1833), de sa fille Isabelle (1830-1904), usurpant la place du frère du roi défunt, Charles (1788-1855). Il s’en suivit trois guerres civiles entre les troupes carlistes et les troupes gouvernementales. La Tradition Carliste par la suite a suivi le général Franco pendant la Guerre Civile de 1936. Elle continue à se montrer hostile à l’actuelle branche espagnole des Bourbons.
N’étant pas espagnole, je me garde, évidemment, de prendre parti dans la très complexe histoire du carlisme et de la monarchie en Espagne. Nous avons suffisamment de sujets de débats et de préoccupation en France !