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Laïcité et laïcisme

Et si avec le pape François on redécouvrait (aussi) le vrai sens de la laïcité? Une question qui se pose forcément après presque deux mois de Pontificat - et qui inquiète - alors que pas un mot n'a encore été prononcé sur les "sujets qui fâchent". (4/5/2013)

L'auteur de l'article que je traduis ici, un journaliste italien de tendance libérale, renvoie dos à dos les bouffeurs de curé et ce qu'il nomme les intégristes, et rejoint, avec d'autres mots (ici le "glissement sémantique" autour du terme 'laïc'), ce que Rémy Brague appelait l'opposition entre les "christianistes" et les chétiens.
Il cite même Vittorio Messori (qui, il est vrai, est tout sauf un moraliste, on n'est donc pas obligés de le suivre sur ce point, d'autant plus que j'ai déjà traduit de lui l'exact opposé de ce qui est avancé ici).
Tout ça pour critiquer plus ou moins subrepticement la conception de la laïcité par Benoît XVI, et sa défense des "valeurs non négociables", dont je vais essayer de rappeler ici quelques éléments...
Bref, une ère nouvelle s'ouvre. Est-ce en bien?
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(J'ajoute que, dans le style de l'auteur la surabondance de néologismes et de barbarismes - que j'ai traduits de mon mieux - est assez pénible et signe ce qui n'est pas forcément une clarté de la pensée. Mais on peut lui savoir gré d'avoir mis le doigt sur une vraie question, même si de sa part il s'agit d'un fait positif).

     

Et si avec le pape François on redécouvrait (aussi) le vrai sens de la laïcité?
Luciano Lanna
http://segnavi.blogspot.it/2013/05/e-se-con-papa-francesco-si-riscoprisse.html
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Avec le pontificat de François beaucoup de choses changent et beaucoup changeront de façon très positive dans la perception publique de la rencontre avec la foi chrétienne.
Jorge Mario Bergoglio s'est toujours tenu à l'écart du ton de croisade de ceux qui font de la défense des valeurs non négociables et des questions de morale sexuelle l'horizon exclusif du magistère ecclésial.
Et ses propos ont déjà démonté de fait les prises de position dialectiques qui s'étaient imposées - en particulier sur le plan médiatique - plus ou moins après l'élection à la papauté du Pape Ratzinger.

Si d'un côté l'Église sort délibérément de l'image de «citadelle assiégée» par le désert du relativisme et a besoin d'une alliance avec ceux qui - même athées - proposent la défense de la civilisation et une sorte d'appel à la «pensée forte»; de l'autre côté va disparaître progressivement et s'éteindre une certaine perception de la laïcité qui ces dernières années a faussé le discours public.
En somme, on cessera de faire coïncider laïcité et irréligiosité, et, récupérant le sens réel du mot, toute une série de syllogismes, malheureusement devenus hégémoniques et automatiques en particulier en Italie, n'auront finalement plus cours.
Être authentiquement laïc, en effet, ne veut pas dire être naturellement allié avec ceux qui proposent l'avortement comme un choix évident et de liberté; ou n'équivaut pas à soutenir 'tout court' (en français dans le texte) la définition juridique du mariage et de l'adoption gay; de même, cela n'implique pas d'adopter la position de ceux qui imposeraient presque par décret l'euthanasie; et, finalement, ce n'est pas équivalent à cette étrange interférence des non-croyants dans la sphère religieuse, selon laquelle l'Eglise de Rome devrait introduire l'ordination des femmes et autres commodités. Tout cela ne sont que des positions intégristes liées à une «idéologie», celle du 'post-modernisme', celle des droits isolés de la responsabilité personnelle, de l'abstraction juridique à tout prix, de la négation du lien social en faveur d'une anthropologie individualiste et indifférentiste.

Nous sommes en effet convaincus qu'une fois archivée l'équation entre la 'laicità' et ces options idéologiques, sa signication authentique aura à nouveau libre cours. Sur le concept de laïcité - pour être politiquement précis, nous devrions peut-être parler de «laïcité des institutions» (et «de la politique» tout court) -en Italie, il y a toujours beaucoup de confusion. Dans la dernière décennie, surtout après la vague (heureusement aujourd'hui en déclin) des modes theocons et teodem (ndt: en gros, "athées dévots" et nouveaux "démocrates chrétiens"), on a fini par ne plus rien y comprendre. Au point d'arriver à nous vendre comme normal et physiologique la soi-disant discrimination entre laïcs et croyants, alors qu'en fait, la vraie opposition politique et de civilisation, c'est celle, plus profonde et transversale qui naît entre laïcs (qu'ils soient croyants, se référant à l'une ou l'autre religion, ou agnostiques, ou encore athées) et intégristes, que ces derniers se réfèrent à une idéologie ou une religion, mais conçue et pratiquée comme absolue et exclusive.

Surtout, l'utilisation abusive du terme «laïc» en fonction des synonymes de substitution «anti-clérical», «anti-religieux» ou même «athée», a suscité l'émergence et l'utilisation du terme péjoratif «laïciste», avec une signification semblable et opposée à l'usage du terme «clérical», pour indiquer les gens qui se définissent comme laïcs, mais qui dans la réalité sont surtout fanatiquement anti-cléricauxs, des bouffeurs de curé comme au XIXe sièclee.
Au même niveau d'ambiguïté philosophique (et politique), il y a l'utilisation du terme «laïc» pour indiquer une attitude générique "agnostisante" ou "indifférentialiste" dans l'horizon sacré et religieux. Cet usage est lui aussi sémantiquement incorrect, dans la mesure où «laïc» a certes la signification de 'libre' dans le sens «affranchi de l'autorité confessionnelle», mais n'affecte pas du tout la croyance ou la pratique d'une croyance religieuse particulière, de sorte que dans la réalité il faudrait distinguer «laïcs croyants» et «laïcs non-croyants».

Concrètement, le terme de laïcité signifie la séparation historiquement advenue en Occident (et seulement au cours du XXe siècle dans d'autres régions géopolitiques) avec la naissance et l'affirmation de la souveraineté de l'Etat et avec la prise de conscience théorique exprimée par Nicolas Machiavel, entre la sphère religieuse et la sphère politique. Du point de vue des conventions universitaires, le terme laïcité n'est utilisé dans une acceptation politique et politologique, qu'en français et en italien. Dans son sens plus ample, il est d'origine grecque, il a été diversement présent dans le milieu chrétien-médiéval, où il indiquait les gens qui n'avaient pas pris les ordres sacerdotaux, mais qui faisaient partie de l'Eglise; dans les pays anglo-saxons, il est remplacé par le terme «sécularisation», un concept qui indique sans équivoque le processus plus général de «désanchantement» et d'autonomie de la sphère politique à l'égard de croyances religieuses, qui a coïncidé avec la déclaration originelle de la modernité.
C'est un fait objectif que le contraire de la laïcité est, historiquement, le confessionnalisme, l'attitude que nous pouvons aussi appeler cléricalisme, extrémisme ou intégrisme, c'est-à-dire la prétention d'informer les lois de l'État et de l'ensemble de la sphère publique aux préceptes qui proviennent d'une source précise, qu'elle soit religieuses ou idéologique (ndt: Benoît XVI parlait de cette grammaire écrite dans le coeur de chaque homme, et qui est accessible par la raison, indépendamment de toute croyance religieuse), essayant d'imposer à tous (souvent avec l'intention de vouloir faire le bien) certains comportements, styles ou conduite de vie.

En somme, la laïcité est une méthode plutôt qu'un système ou une conception organique, c'est une attitude et une sensibilité plutôt qu'un ensemble de préceptes ou de recettes supra-historiques prêtes à l'emploi.
Tout cela pour rappeler qu'au XXe siècle, l'appel à la laïcité et l'opposition à l'Etat éthique (qui prétendait définir les comportements et les visions justes que devraient suivre les citoyens individuels et les individus) ont souvent été formulés dans les milieux ouvertement et consciemment catholiques ou chrétiens et que, au contraire, les positions intégristes ou absolutistes ont presque toujours pu être imposées par les régimes agnostiques ou de matrice clairement idéologique. Qu'ensuite, dans les événements politiques italiens de ces dernières années, des formations de diverses orientations - centre, centre-droit et centre-gauche - aient pensé et essayé de représenter un prétendu (et abstrait) électorat homogène des croyants, transformant des options éthiques dites sensibles en luttes de principe, politiques et parlementaires, tout cela n'invalide pas l'interprétation correcte de la laïcité. Qui, comme nous avons essayé de l'illustrer, est l'exact opposé d'une politique intégriste, qu'elle soit fondée sur la tentative de représenter politiquement les croyants, ou à l'opposé, d'exhumer une sorte d'anticléricalisme de type XIXe siècle, et vetero-maçonnique.

L'utilisation instrumentale de la foi - christiano-catholique dans notre cas, mais aussi musulmane, ou évangélico-protestante dans d'autres zones géopolitiques - en termes de batailles politico-culturelles ou de la référence aux racines religieuses réduite à des slogans par ceux qui ne s'intéressent pas du tout à la libre expression de ces racines, mais seulement à des manifestes idéologiques pour justifier un choc des civilisations (voire de banales carrières politiques), est cependant le contraire d'une vision laïque de la politique et de la société, qu'elle soit soutenue par des croyants ou des agnostiques.
Cela est attesté par un catholique pur jus Vittorio Messori: «Je me trouve à l'aise - écrit-il - dans notre open society, dans cette société ouverte, comme l'appelait Karl Popper, cette société de plus en plus métissée et de plus en plus complexe. J'aime la liberté proclamée par le Christ et son Evangile, mais je que conçois comme une liberté de proposer et jamais d'imposer. Je sais qu'il ne peut y avoir de vertu sans la possibilité d'opter pour le péché. J'aime la vie comme une aventure, où les saints et les canailles se croisent, où se confrontent le bien et le mal. J'aime les métropoles, les jungles de béton bien plus que le contrôle social du village, j'aime l'ébullition des grandes villes, où l'histoire se construit à travers la texture infinie des relations humaines libres » (???).
Rien d'autre, dans ces paroles, qu'une profession de foi dans la laïcité la plus authentique.

Benoît XVI et la laïcité (fragments)

La laïcité et les laïcités

Discours aux juristes italiens, 9 décembre 2006
(Site du saint-Siège)

Bienvenus à cette rencontre, qui a lieu dans le cadre de votre Congrès national d'études consacré au thème "La laïcité et les laïcités". J'adresse à chacun de vous mon salut cordial, en commençant par le Président de votre Association de grand mérite, le Professeur Francesco D'Agostino. Je lui suis également reconnaissant de s'être fait l'interprète des sentiments communs et de m'avoir brièvement illustré les finalités de votre action sociale et apostolique. Le Congrès affronte un thème, celui de la laïcité, qui est d'un grand intérêt, car il souligne la façon dont la laïcité, dans le monde d'aujourd'hui, est comprise de différentes manières: il n'existe pas une seule, mais plusieurs laïcités, ou mieux, il existe de multiples façons de comprendre et de vivre la laïcité, des façons parfois opposées et même contradictoires entre elles. Avoir consacré ces journées à l'étude de la laïcité et des différentes façons de la comprendre et de la réaliser vous a conduits dans le vif du débat en cours, un débat qui apparaît toujours plus utile pour les spécialistes du droit.

Pour comprendre la signification authentique de la laïcité et expliquer ses acceptions actuelles, il faut tenir compte du développement historique que ce concept a connu. La laïcité, née pour indiquer la condition du simple fidèle chrétien, n'appartenant ni au clergé ni à l'état religieux, a revêtu au cours du Moyen Age la signification d'opposition entre les pouvoirs civils et les hiérarchies ecclésiastiques et, à l'époque moderne, elle a assumé celle d'exclusion de la religion et de ses symboles de la vie publique, à travers leur limitation au domaine du privé et de la conscience individuelle. C'est ainsi qu'au terme de laïcité a été attribuée une acception idéologique contraire à celle qu'il avait à l'origine.

En réalité , aujourd'hui, la laïcité est communément comprise comme l'exclusion de la religion des divers domaines de la société et comme sa restriction au domaine de la conscience individuelle. La laïcité s'exprimerait dans la séparation totale entre l'Etat et l'Eglise, cette dernière n'ayant aucun titre pour intervenir sur des thèmes relatifs à la vie et au comportement des citoyens; la laïcité comprendrait même l'exclusion des symboles religieux des lieux publics destinés au déroulement des fonctions propres de la communauté politique: des bureaux, des écoles, des tribunaux, des hôpitaux, des prisons, etc. Sur la base de ces multiples façons de concevoir la laïcité, on parle aujourd'hui de pensée laïque, de morale laïque, de science laïque, de politique laïque. En effet, à la base de cette conception, il existe une vision areligieuse de la vie, de la pensée et de la morale: c'est-à-dire une vision où il n'y a pas de place pour Dieu, pour un Mystère qui transcende la pure raison, pour une loi morale de valeur absolue, en vigueur en tout temps et en toute situation. Ce n'est que si l'on se rend compte de cela que l'on peut mesurer le poids des problèmes contenus dans un terme comme laïcité, qui semble être presque devenu l'emblème caractérisant la post-modernité, en particulier la démocratie moderne.

Il est alors du devoir de tous les croyants, en particulier les croyants dans le Christ, de contribuer à élaborer un concept de laïcité qui, d'une part, reconnaisse à Dieu et à sa loi morale, au Christ et à son Eglise la place qui leur revient dans la vie humaine, individuelle et sociale et, de l'autre, qui affirme et respecte la "légitime autonomie des réalités terrestres", en entendant par cette expression, comme le répète le Concile Vatican II, que "les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres, que l'homme doit peu à peu apprendre à connaître, à utiliser et à organiser" (Gaudium et spes, n. 36). Cette autonomie est une "exigence [...] pleinement légitime: non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps, mais elle correspond à la volonté du Créateur. C'est en vertu de la création même que toutes choses sont établies selon leur consistance, leur vérité et leur excellence propres, avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques. L'homme doit respecter tout cela et reconnaître les méthodes particulières à chacune des sciences et techniques" (Ibid.). Si, au contraire, par l'expression d'"autonomie des réalités temporelles", on veut dire que les "choses créées ne dépendent pas de Dieu et que l'homme peut en disposer sans référence au Créateur", alors la fausseté d'une telle opinion ne peut échapper à quiconque croit en Dieu et à sa présence transcendante dans le monde créé (cf. Ibid.).

Cette affirmation conciliaire constitue la base doctrinale de la "saine laïcité" qui implique l'autonomie effective des réalités terrestres, non pas de l'ordre moral, mais du domaine ecclésiastique. Ce n'est donc pas l'Eglise qui peut indiquer quelle organisation politique ou sociale il faut préférer, mais c'est le peuple qui doit décider librement des façons les meilleures et les plus adaptées d'organiser la vie politique. Toute intervention directe de l'Eglise dans ce domaine serait une ingérence indue. D'autre part, la "saine laïcité" implique que l'Etat ne considère pas la religion comme un simple sentiment individuel, qui pourrait être limité au seul domaine privé. Au contraire, la religion, étant également organisée en structures visibles, comme cela a lieu pour l'Eglise, doit être reconnue comme présence communautaire publique. Cela comporte en outre qu'à chaque confession religieuse (à condition qu'elle ne soit pas opposée à l'ordre moral et qu'elle ne soit pas dangereuse pour l'ordre public), soit garanti le libre exercice des activités de culte - spirituelles, culturelles, éducatives et caritatives - de la communauté des croyants. A la lumière de ces considérations, l'hostilité à toute forme d'importance politique et culturelle accordée à la religion, et à la présence, en particulier, de tout symbole religieux dans les institutions publiques, n'est certainement pas une expression de la laïcité, mais de sa dégénérescence en laïcisme. De même que nier à la communauté chrétienne et à ceux qui la représentent de façon légitime, le droit de se prononcer sur les problèmes moraux qui interpellent aujourd'hui la conscience de tous les êtres humains, en particulier des législateurs et des juristes, n'est pas non plus le signe d'une saine laïcité. En effet, il ne s'agit pas d'une ingérence indue de l'Eglise dans l'activité législative, propre et exclusive de l'Etat, mais de l'affirmation et de la défense des grandes valeurs qui donnent un sens à la vie des personnes et qui en préservent la dignité. Ces valeurs, avant d'être chrétiennes, sont humaines, c'est-à-dire qu'elle ne laissent pas indifférente et silencieuse l'Eglise, qui a le devoir de proclamer avec fermeté la vérité sur l'homme et sur son destin.

Chers juristes, nous vivons une période historique exaltante en raison des progrès que l'humanité a accomplis dans de nombreux domaines du droit, de la culture, de la communication, de la science et de la technologie. Dans le même temps, toutefois, il existe de la part de certains la tentative d'exclure Dieu de tous les domaines de la vie, en le présentant comme antagoniste de l'homme. C'est à nous, chrétiens, qu'il revient de montrer qu'au contraire, Dieu est amour et qu'il veut le bien et le bonheur de tous les hommes. Il est de notre devoir de faire comprendre que la loi morale qu'Il nous a donnée, et qui se manifeste à nous à travers la voix de la conscience, a pour but non pas de nous opprimer, mais de nous libérer du mal et de nous rendre heureux. Il s'agit de montrer que sans Dieu, l'homme est perdu et que l'exclusion de la religion de la vie sociale, en particulier la marginalisation du christianisme, mine les bases mêmes de la coexistence humaine. Avant d'être d'ordre social et politique, ces bases sont en effet d'ordre moral.

La laïcité positive

Discours à L'Elysée, septembre 2008
(Site du saint-Siège)

De nombreuses personnes en France se sont arrêtées pour réfléchir sur les rapports de l'Église et de l'État.
Sur le problème des relations entre la sphère politique et la sphère religieuse, le Christ même avait déjà offert le principe d’une juste solution lorsqu'il répondit à une question qu'on Lui posait : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mc 12,17). L’Église en France jouit actuellement d’un régime de liberté. La méfiance du passé s'est transformée peu à peu en un dialogue serein et positif, qui se consolide toujours plus. Un nouvel instrument de dialogue existe depuis 2002 et j'ai grande confiance en son travail, car la bonne volonté est réciproque. Nous savons que restent encore ouverts certains terrains de dialogue qu'il nous faudra parcourir et assainir peu à peu avec détermination et patience.
Vous avez d'ailleurs utilisé, Monsieur le Président, la belle expression de «laïcité positive» pour qualifier cette compréhension plus ouverte. En ce moment historique où les cultures s’entrecroisent de plus en plus, je suis profondément convaincu qu’une nouvelle réflexion sur le vrai sens et sur l’importance de la laïcité est devenue nécessaire. Il est en effet fondamental, d’une part, d’insister sur la distinction entre le politique et le religieux, afin de garantir aussi bien la liberté religieuse des citoyens que la responsabilité de l’État envers eux, et d’autre part, de prendre une conscience plus claire de la fonction irremplaçable de la religion pour la formation des consciences et de la contribution qu’elle peut apporter, avec d’autres instances, à la création d’un consensus éthique fondamental dans la société.

     

Et le cardinal Scola...

La laïcité à la française est néfaste (ndt: ce n'est pas la "laïcité positive" de Nicolas Sarkozy!)

Le 7 décembre, en Italie, on fête Saint Ambroise, patron de Milan, et l'archevêque prononce traditionnellement un discours devant les autorités.
En 2012, en plus, on célèbrait le 1700e anniversaire de l'"édit de Constantin". Occasion pour le Cardinal Scola de prononcer un discours sur le thème de la laïcité.
On y trouvait notamment une analyse saisissante de la laïcité à la française, "un concept désormais largement répandu dans la culture juridique et politique européenne".

La suite ici: benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/la-lacite-a-la-française-est-nefaste.php