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Les fidèles n'ont pas oublié Benoît

Formidable article sur le site Korazym.org, qui rompt avec l'unanimisme ambiant: "A écouter les discours de ceux qui n'ont vu le pape François qu'à la télévision, on réalise à quel point les temps humains sont beaucoup plus longs que ceux dictés par les médias: la télévision oublie à la hâte, pas les fidèles." (8/4/2013)

>>> Les images ci-dessous, issues du site de Spaziani - qui a suivi son Pontificat depuis 2005 - démentent tellement les caricatures sur Benoît XVI qu'on a peine à comprendre comment elles ont pu se répandre - et comment elles persistent.

Grâce à Benoît, je me suis convertie
Elisa Bertoli
8 Avril 2013
http://www.korazym.org
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Deux mois se sont désormais écoulés depuis ce 11 Février où Benoît XVI a annoncé au monde sa démission. Soixante jours, au cours desquels l'âme des catholiques est passée de l'étonnement et du désarroi devant la décision inattendue du Pape à l'espoir placé dans le conclave, puis à à l'enthousiasme qui entoure aujourd'hui avec une énergie sans cesse croissante le Pape François: en moins de deux mois, les huit années du pontificat de Benoît XVI semblent être déjà devenues juste un vieux souvenir.

Le souvenir de Benoît XVI encore vif parmi les fidèles
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«Je m'attends toujours à Benoît XVI sur la papamobile: je ne suis pas encore habitué à ne plus le voir ici».
Il manque encore quelques minutes à l'entrée de François sur la Place Saint-Pierre, mais Paola ne parvient pas à cacher son désarroi. «J'ai vu François pour la première fois en vrai il y a quelques jours, mais il me semblait être dans un film - reconnaît Elisa - À la télévision, je me suis tout de suite habituée, mais Place Saint-Pierre, c'est différent: je ne peux toujours pas croire que ce petit point blanc n'est pas Benoît XVI».

A écouter les discours de ceux qui n'ont vu le pape François qu'à la télévision, on réalise à quel point les temps humains sont beaucoup plus longs que ceux dictés par les médias: la télévision oublie à la hâte, pas les fidèles. Et beaucoup d'entre eux non seulement n'oublient pas Benoît XVI en tant que pasteur de l'Eglise: beaucoup n'oublieront jamais combien il a transformé leur vie..

Liliana, une femme victime de violence
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Liliana est une femme victime de violence familiale. Violence, morale, psychologique, économique et physique. Après vingt ans de mariage et deux enfants (le plus jeune de huit ans et le plus grand de 13) «J'étais dans le moment le plus sombre de mon histoire - se souvient-elle avec douleur - je croyais que la vie était inutile et le désespoir me submergeait».
Et puis, l'invitation constante du Pape à prier: «Priez avec votre cœur - disait-il - votre arme gagnante est la prière! Priez et les miracles viendront, priez, et votre vie va changer».
Liliana se souvient: «C'était 2010 et je ne sais pas comment, mais il me semblait que le Pape s'adressait directement à moi. Alors j'ai commencé à prier, à l'aide d'un livre de prières que j'avais dans un tiroir depuis des années, mais que je n'avais pas encore ouvert».
« Et puis le hasard a voulu que Benoît XVI vienne à Mestre et Venise, juste à côté de là où je vivais (ndt: voir ici benoit-et-moi.fr/2011-II). Immédiatement, malgré les difficultés, je me suis organisée avec mes enfants pour aller le voir. Je suis rentrée chez moi avec une tranquillité étrange, cette sérénité que je demandais toujours dans mes prières: "Papa Benedetto - disais-je - prie pour mes enfants, pour moi et pour le monde entier" ». Eh bien, un plus de deux ans après le miracle est arrivé, et maintenant je vis avec mes enfants loin de la ville dans laquelle nous avons tant souffert. J'ai un travail et une maison, mais la chose la plus importante est que nous sommes tous les trois libres, sereins et en paix».
«Lorsque le pape Benoît XVI a annoncé l'Année de la Foi, j'ai été émue, parce que c'est grâce à une foi sincère que j'ai éloigné le mal et rempli mon cœur de tranquillité. J'espère vraiment - a dit Liliana - que chaque femme victime de violence puisse trouver comme moi la force dans la prière, car la prière déplace des montagnes».

Elisa, étudiante à l'université
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Elisa est une jeune étudiante en littérature moderne, et le pape Benoît XVI, elle l'a «connu» Place Saint-Pierre au printemps dernier. «J'étais à Rome pour une conférence, avec une amie, et le programme prévoyait, entre autres choses également l'audience du mercredi matin. Marchant vers la Place Saint-Pierre, j'imaginais simplement que d'ici quelques minutes, j'allais être confirmée dans le stéréotype habituel: le Vatican, exclusivement lieu de pouvoir et le Pape - froid théologien allemand - une figure riche et loin des gens».
Elisa, cependant, ce jour-là, à Rome, a découvert bien autre chose: «En fait, j'ai trouvé en Benoît un Pape profondément humain, proche, et j'ai commencé à voir l'Eglise d'une manière nouvelle, à me sentir vraiment catholique. J'ai encore devant les yeux l'image de ce moment: Benoît XVI passe devant nous en papamobile et je me rends compte tout à coup combien il a le visage et le corps fatigué, las, comme s'il portait vraiment sur ses épaules le poids de toute l'Église».
Un moment qui est resté à jamais: «Par la suite, j'ai revécu plusieurs fois à travers la télévision ce que j'avais perçu à Rome, par exemple en suivant le pape dans ses voyages et rencontres avec les gens: désormais, mes yeux s'étaient ouverts sur son humanité, ainsi que sur la beauté de l'Eglise catholique».

«Benoît XVI me laisse, cependant, un autre legs important - conclut Elisa - Il m'a fait réaliser que l'Eglise ne se renouvelle avec le "progrès" entendu comme "ouvertures" éclatantes, mais avec des gestes simples. Il m'a également enseigné que le visage de l'Eglise peut être amélioré simplement en étant plus humain et en montrant que l'on peut être dans le monde mais pas du monde: dans une société où le pouvoir est tout, Benoît XVI a fait au contraire un choix d'humilité».