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Un bel hommage à Benoît XVI

Cherchant une illustration pour un article, je suis tombée sur celui de Mgr Garnier (*), archevêque de Cambrai, qui avait rencontré récemment Benoît lors de la visite ad limina. Il date déjà de plus d'un mois... A quelques nuances près, il est émouvant et juste (1er/4/2013)

J'aime en particulier qu'il souligne l'humilité de Benoît XVI. La vraie. Pas celle qui recherche le consensus facile.

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La voix du Nord du Cambrésis relate la messe de ce 27 février à Cambrai:
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"Près de 400 personnes étaient réunies ce soir à la cathédrale de Cambrai à l’occasion de la messe pour Benoît XVI, présidée par Monseigneur François Garnier, en présence de l’abbé Launay et des prêtres du diocèse. Une messe simple, à l’image du message délivré par Benoît XVI, le matin même à Rome.

« J’ai été bouleversé par ce message », déclarait il y a quelques instants Monseigneur Garnier avant l’office, revenant sur sa rencontre avec Benoît XVI, il y a deux mois. «Je l’ai rencontré en tête à tête. Je l‘ai entendu répondre à mes questions. Je l’ai surtout entendu dire : « J’ai besoin de vous entendre, dites-moi vos joies et vos épreuves (...) J’ai rencontré un homme fatigué certes, mais tellement clair dans son esprit, tellement pasteur et proche de nous, nous appelant toujours à notre responsabilité d’évêque. Ce soir, cette messe, c’est simplement pour lui dire merci. Il est parti comme il est arrivé, simplement. Il ne voulait pas être pape. Il l’a fait à l’appel de ses frères. Il l’a vécu de manière très discrète et très humble et il s’en va sur la pointe des pieds. Ce que j’ai aimé chez lui c’est qu’il n’a jamais voulu mimer Jean-Paul II. Il savait qu’il n’avait pas les mêmes dons mais tous les dons éminents qu’il a eus, sur lesquels on doutait au départ, ont parfaitement servi l’Église pendant ces huit ans. Après coup, je pense que c’est la décision qu’il fallait prendre. Il ne quitte pas la barque. Il va continuer de prier. » Un «serviteur parmi les autres, simplement parmi les autres», c’est en ces termes que Monseigneur Garnier a parlé du pape Benoît XVI durant l’office. Et de nous confier qu’il garde en mémoire un homme « jamais superficiel, toujours intérieur et toujours très libre. Je pense qu’il sera discret qu’il ne dira plus rien, qu’il veut être comme un moine priant. Et son service sera aussi actif comme cela.»

Demain à 20 heures, toutes les cloches des églises sonneront en action de grâces pour les huit ans de pontificat de Benoît XVI."

Toutes les églises de nos paroisses sont donc invitées à sonner à 20h ce soir...
(http://st-martin.cathocambrai.com/page-109418.html)

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Et aussi, sur le site rcf.fr (j'aime un peu moins la condescendance du paragraphe final)
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Il n’était pas simple de succéder à Jean-Paul II ; Benoît XVI avait accepté cette charge sans l’avoir espérée, et même en la redoutant, simplement parce qu’il avait perçu dans sa prière que son élection par ses frères cardinaux était sans doute l’expression de l’appel du Christ.

Il quitte cette charge par une annonce discrète faite dans le cadre d’une réunion hebdomadaire, avec à peine 20 cardinaux. Pourquoi lui dire plus qu’un merci ?

Il a porté cette charge en restant lui-même, « en humble ouvrier parmi les autres, dans la vigne du Père » : ses premiers mots sur la place Saint Pierre lors de son élection ; en s’effaçant devant le Christ : il ressemble au pape minuscule au pied de l’immense Sauveur à servir, que l’on trouve dans l’abside de la cathédrale de Rome ; le Christ, son unique passion, ses trois livres de pape théologien.
En souffrant sans doute de voir reculer l’influence de l’Eglise Catholique dans les choix que font les sociétés modernes, mais dans la confiance ferme et indéracinable dans ce qu’il appelle "les minorités créatives", en nous rappelant que la nouvelle évangélisation, et ceci est capital, ne commence que par la conversion et la sainteté personnelle de qui veut la promouvoir
En renonçant à tous les artifices de la séduction : sa voix égale, sa présence discrète, son humilité non feinte ; en étant infiniment plus pasteur qu’on ne le dit : il a toujours allié patience et fermeté dans les épreuves les plus diverses qui ont été sans doute à ses yeux les plus grandes : ses frères pédophiles et ses frères intégristes (ndlr: le rapprochement n'est peut-être pas très heureux).
En nous donnant trois grandes encycliques : "Dieu est amour", "Foi et raison", "La charité est dans la vérité" ; les mots suffisent pour dire l’importance des enjeux ; en nous rappelant enfin que nul n’est indispensable, qu’il ne faut pas s’accrocher à quelque charge que ce soit, quand, en conscience, les fragilités physiques, intellectuelles et spirituelles, empêchent de la vivre comme il le faudrait.

L’Evangile parle des serviteurs que les traditions qualifient d’inutiles ou de quelconques (ndlr: ???); je n’aime pas ces traductions : un serviteur n’est jamais inutile ou quelconque (???) ; il est serviteur parmi les autres, simplement parmi les autres. C’est ainsi que notre cher Saint Père Benoît XVI nous a servis. Les esprits forts diront ses faiblesses (???) ; avec le plus grand nombre je lui dis simplement un immense merci.

Mgr François GARNIER, archevêque de Cambrai

Note

(*) Le trombinoscope des évêques de Golias, document précieux, à lire très souvent "à l'envers", lui attribue 4 mitres (!!) et le voit comme l'un des meilleurs évêques français. Je lis dans sa notice:

Nommé évêque à 46 ans grâce à l'amitié que lui portait l'influent cardinal Decourtray, alors archevêque de Lyon, et qui avait été son évêque à Dijon, il fit figure au début de son épiscopat de frondeur et de prélat progressiste à l'insolence facile. N'hésitant pas à fustiger les incroyables propos (déjà !) de Mgr Dario Castrillon Hoyos, de la congrégation du clergé, sur le devoir pour le prêtre de porter l'habit ecclésiastique « complet »...
Selon une rumeur non démentie lors de la visite ad limina des évêques de la région apostolique Ouest en 1992, alors évêque de Luçon,
François Garnier aurait semoncé le pape Wojtyla pour les complaisances de certains de son entourage à l'encontre des groupes traditionalistes, à commencer par un certain... Joseph Ratzinger....

Si cela est vrai (j'ai des doutes...) aurait-il été touché par la grâce, à l'issue de cette dernière visite ad limina avec Benoît XVI?