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Un Dieu interdit

Ce film, qui raconte le martyre de religieux clarétins durant la guerre d'Espagne, sera présenté durant les JMJ de Rio. L'équipe du film a assité à l'audience générale du 22 mai, et en a remis une copie au Pape François. Un article traduit par Carlota (3/6/2013)

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Un article sur ce film a déjà été publié ici: benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/ainsi-etaient-ils

     

Carlota

« Un Dieu Interdit », le film à voir absolument aux JMJ de Rio

Forte de l’expérience des derniers JMJ de Madrid où j’avais pu découvrir le film « Cristeros », je conseille aux jeunes Français qui seront à Rio dans quelques semaines, d’aller voir absolument, dans le cadre des films présentés aux JMJ de Rio, un film espagnol (même s’il ne sera pas forcément doublé ou sous-titré en français) qui présente la pire continuité des persécutions gouvernementales subis par les catholiques mexicains de la fin des années 1920. Il a pour cadre, cette fois, l’Espagne de l’Été 1936 et plus particulièrement le diocèse de Barbastro (Aragon). Il n’a pas bénéficié d’un budget hollywoodien ni même d’un budget d’un film ordinairement subventionné, il n’a pas d’acteurs à la renommée planétaire, il n’a pas été tourné en anglais pour le marché international et il a encore moins de chance d’être diffusé en France, mais il est indispensable à découvrir: déjà pour lutter efficacement contre la trop fréquente désinformation institutionnelle sur cette période, mais aussi au vu de ce qui se passe actuellement en France et la volonté de l’État Français (dans un pseudo sens de l’histoire à l’échelle mondiale) d’imposer une « religion », digne de la Déesse Raison de nos plus noires années révolutionnaires et de l’anticléricalisme forcené de la IIIème République et de ses héritiers. Son titre « Un Dios Prohibido » (Un Dieu Interdit).
Je l’avais déjà brièvement évoqué dans ces pages. Il vient de sortir à Rome et une copie aura été remise au Pape François.

Le Père Jorge López Teulón, le grand spécialiste des martyrs catholiques de la Guerre Civile, dans un petit échange courriel, il y a quelques semaines, me disait :
« J’étais hier à Barbastro, donnant une conférence et voyant 20 minutes du nouveau film qui a été fait sur les martyrs clarétins (ndt: voir ici en français). Bonne ressemblance [avec les faits]. Ce sera le premier film sur la persécution religieuse».

En effet et malgré ce que l’on pourrait croire très peu de films espagnols ont évoqué les persécutions religieuses en Espagne à cette époque, comme le rappelait le Père López Teulón lui-même dans un article paru il y a déjà deux ans (vo complète ici).

A propos de « Un Dios prohibido », voici un article du journal de Ciudad Rodrigo, une ville près de Salamanque d'où est originaire la maison de production du film (en vo ici).
Ma traduction.

     

Avant-première à Rome, "Un Dieu Interdit" : l'équipe donnera une copie au Pape
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Le cinéma central Cine Farnese de Rome a accueilli dans l’après-midi de mardi dernier (ndt le 21 mai 2013) la première projection publique de Un Dios Prohibido, le dernier travail cinématographique de la production de Ciudad Rodrigo, Contracorriente Producciones (ndt Contre-courants Productions, la bien nommée !), qui raconte une histoire vraie s'étant déroulée à Barbastro (province de Huesca – Aragon) dans les mois du début de la Guerre Civile Espagnole. La projection de la pellicule à Rome a eu lieu sous la forme d’une avant-première à laquelle ont assisté quelque 300 personnes.
Parmi elles, plusieurs membres de l’équipe du film, dont son réalisateur Pablo Moreno, qui a souligné, avant le début de la la projection, que Un Dios Prohibido est « une histoire d’amour et de pardon ». À cette introduction à la projection participait aussi un des acteurs principaux, Jacobo Muñoz, qui a parlé de son expérience au cours du tournage.

Dans le public qui a assisté au film il y avait les cardinaux espagnols Antonio Cañizares et Santos Abril; le portugais José Saraiva Martins; le secrétaire de la Congrégation pour le clergé, Mgr Celso Morga; Mgr Jorge Mario Raigosa; et le Ministre Conseiller de l’Ambassade d’Espagne auprès du Saint Siège, Manuel Viturro de la Torre.
Ont aussi assisté les supérieurs de […] (ndt suivent de nombreux noms d’ordres et congrégations masculines et féminines).
Évidemment il y avait aussi des représentants de la famille des clarétins, d’où provient la Communauté de Un Dios Prohibido, concrètement le supérieur général, Josep María Abella, qui est aussi intervenu avant la projection.
Il faut signaler que l’histoire que raconte le film, le martyre des 51 clarétins durant l’été 1936 à Barbastro (Huesca - Aragon), ce n’est pas la première fois qu’elle arrive au Saint Siège. Deux séminaristes clarétins argentins, Hall et Parussini, qui avaient survécu au martyre, ont déjà raconté à Rome, en leur temps et à la première personne, ce qui était arrivé.
Après l’avant-première de mardi, l’équipe de Un Dios Prohibido, qui s’est déplacée jusqu’à la Ville Éternelle, assistera dans la journée du mercredi à l’audience générale du Pape François. Durant cette audience il est prévu que le directeur du film, Pablo Moreno, remette au Pape la première copie du film.
Un Dios Prohibido n’a pas encore de date officielle de sortie, mais le jour pour l’instant en discussion est celui du vendredi 14 juin.

Après son passage à Rome, une autre projection internationale est déjà programmée pour le film: le 25 juillet prochain il pourra être vu à Rio de Janeiro (Brésil), dans le cadre des événements organisés pour les JMJ.

Notes additives de Carlota

>>> Ici le site consacré au film « Un Dieu Interdit »: www.undiosprohibido.com/

Pour compléter ma présentation de« Un Dieu Interdit », je reproduis l'avis du blogueur Jorge Soley Climent, d’origine barcelonais, quadragénaire père de six enfants, ayant assisté mercredi 29 mai 2013, à la première au cinéma Palafox de Madrid ( www.religionenlibertad.com):

Ce n’était pas prévu, mais grâce à une généreuse invitation j’ai pu assister mercredi à une projection du film Un Dios Prohibido […]. Le film raconte le martyre des clarétains de Barbastro aux mains des anarchistes de la CNT/FAI durant la persécution religieuse déclenchée durant notre Guerre Civile.
Je dois confesser que j’attendais beaucoup de cette invitation mais que quelques commentaires postérieurs m’ont fait rentrer dans la salle de projection avec une légère méfiance. Ce ne serait pas la première fois qu’un film bien intentionné me déçoit. Des heures après être sorti du cinéma, et alors que j’écris ces lignes, encore avec le souvenir et les émotions très fraîches, je peux dire qu’il ne m’a absolument pas déçu. Au contraire, il m’a surpris très agréablement.
Je ne suis pas critique de cinéma et sûrement il y aura des choses à améliorer et des détails qui m’ont échappé mais je crois qu’il n’y a pas besoin d’être un spécialiste pour dire que nous sommes face à un film réussi. Bien qu’il ne soit pas court, j’ai aimé son rythme, qui reste constant.
J’ai aimé sa façon d’expliquer l’histoire, délicate, mais sans rien cacher.
J’ai aimé l’analyse en rien manichéenne, qui montre les choses telles qu’elles furent, en incluant les méchancetés, mais aussi les faiblesses, les menaces, les lâchetés, et le rôle des foules, sans oublier non plus le courage, la générosité et la fidélité.
J’ai aimé les acteurs : ils sont nombreux et en encore plus d’un grand niveau. Notamment, parmi les anarchistes, est franchement bien Jacobo Muñoz, qui arrive à jouer un personnage qui combine foi et doutes d’une façon crédible, ce qui n’est en rien facile ; et une Elena Furiase, qui joue avec une totale aisance ; parmi les séminaristes, en vérité, tous, car ils arrivent à transmettre cette bonté et cette foi simple qui leur sont propres, sans jamais cesser d’être des hommes de chair et de sang, nob pas des figures de papier.
J’ai aimé le message du film, un message de foi profonde, d’amour et de pardon.
J’ai aimé la façon de l’analyser, avec une force émotionnelle mais sans pièges sentimentaux, qui arrive à émouvoir mais sans renoncer à ce qu’aussi nous ébauchions un sourire.
J’ai aimé le film parce qu’il laisse au spectateur une impression d’espérance, qu’il a assisté à quelque chose d’important, à ce qui peut arriver de plus important dans ce monde, à un amour qui vainc la mort.
Comme vous voyez, la Providence m’a fait un grand cadeau, grâce à la générosité de quelques amis. Le minimum que je pouvais faire c’était de le partager avec vous et de vous en informer. Je ne sais pas si vous aurez l’occasion de le voir, mais si quelque cinéma près de chez vous projette Un Dios Prohibido, faites cas de moi, ne perdez pas cette occasion. Allez le voir avec les enfants, la famille, les amis, ils vous en remercieront. Le film n’est peut-être pas parfait, mais il m’a semblé à moi très bon.

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