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Une phrase qui fait le tour du monde

... et qui construit une légende - ou qui marque un tournant? "Si une personne est gay et cherche le Seigneur et a de la bonne volonté, qui suis-je pour la juger?" (31/7/2013)

Grâce au site http:// www.finesettimana.org , je peux faire sans effort une revue de presse italienne, et je trouve aujourd'hui (entre autre):

1. Dans L'Unità du 31 juillet, le Père Spadaro, directeur de la revue jésuite « La Civiltà Cattolica», donne une interviewe. Et il commence par la dernière «surprise» du Pape, dans laquelle il voit «l'annonce de l'Evangile sans frontière. Sur le mariage gay, le Pape a répété "l'Eglise a une position claire". Mais ensuite, avec cette phrase («Se una persona è gay e cerca il Signore chi sono io per giudicarla?») il nous a fait comprendre ce qui intéresse vraiment Bergoglio: la libre relation entre Dieu et l'homme, faite de péché et de grâce. Son accent, en effet, est mis sur la relation personnelle avec l'autre, qui qu'il soit. Donc, il n'y a pas de tabous, mais des frontières et des périphéries existentielles que l'Eglise est appelée à habiter»...
http://www.finesettimana.org/pmwiki/uploads/Stampa201307/130731spadaromelato.pdf


2. Il Corriere della Sera donne la parole à un homosexuel de 37 ans, originaire de Pavie, qui «depuis toujours travaille dans le monde de l'assistance sociale, d'abord à la Caritas (secours catholique) et aujourd'hui dans l'assistance aux 'toxico-dépendants'. Il dit que, grâce aux mots du Pape «c'est la première fois qu'il s'est senti accepté».
On ne sait rien, par ailleurs, de la façon dont à titre personnel il vit son homosexualité et son appartenance à l'Eglise catholique...
http://www.finesettimana.org/pmwiki/uploads/Stampa201307/130731maccaconti.pdf

3. Dans un autre article du Corriere della Sera, on peut lire «Et au bout de 40 ans, le mot "gay" entre au Vatican»
Et plus loin:
« Certes, la parole du Pape est révolutionnaire quand on pense que pendant des siècles, le langage ecclésiastique a souligné le péché de 'sodomie' (du nom de la ville de Sodome, détruite par la justice divien, selon le ch 19 de la Genèse».
http://www.finesettimana.org/pmwiki/uploads/Stampa201307/130731torno.pdf

3. Sur Il Messagiero, une "vaticaniste" Francesca Giansoldati titre «Le virage du Pape, désormais, les catholiques gays espèrent».
«Il ouvre aux gays un horizon pastoral totalement nouveau. Un acte courageux, inattendu compte tenu de la chaire d'où il nous parvient»
http://www.finesettimana.org/pmwiki/uploads/Stampa201307/130731giansoldati.pdf

etc. , etc...

* * *

Je n'ai pas vu en détail la presse anglo-saxonne, mais lue en diagonale grâce à Google, c'est pareil.

Et chez nous, ce matin, le journaliste-stagiaire préposé à la version estivale de la revue de presse d'une radio génénaliste - plus communautariste que commerciale, en fait - a "ouvert" sur l'histoire de la construction d'une maison de retraite pour gays dans une localité de l'Aude, mal accueillie, semble-t-il, par le maire et par les habitants. Nouvelle preuve, selon lui, de l'homophobie à extirper coûte que coûte chez les méchants français. Et il a cité la désormais fameuse phrase de François, pour demander aux habitants d'être aussi tolérants que le Pape.

Il est difficile de continuer à prétendre que les propos du Pape ont été "mal interprétés" par les médias.
C'est faux. Le Pape n'est pas un sot, il maîtrise parfaitement les codes des medias, et il en tient compte: il savait parfaitement ce qu'il disait.
Il n'est du reste pas plus vrai que Benoît XVI avait été mal interprété lorsqu'il avait parlé de la violence liée à 'une' religion (certes une citation...) ou de l'inefficacité des préservatifs pour combattre le sida.


Je donne la parole à Patrice de Plunkett, qui titre "Le Pape de la Miséricorde", et dont personne ne peut supposer que je partage les idées, au moins récemment:
«Le nouveau pape appelle les jeunes à se manifester "à contre-courant" - et il qualifie la foi de "révolutionnaire". Ce mot a visiblement fait peur à nos bien-pensants qui s'empressent de démentir: non, le pape ne peut pas avoir dit ça, etc. Mais si, il l'a dit !»

Eh bien oui, il l'a dit!! Et pas que ça!!! Merci quand même pour les "bien-pensants", sans doute la seule catégorie à n'avoir aucun droit à la miséricorde....