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Une promenade à Castelgandolfo instrumentalisée?

Le "scoop" de l'agence Zenit (21/8/2013)

>>> Cf. Benoit XVI à Castelgandolfo pour quelques heures
>>> Image ci-contre, Castelgandolfo en janvier 2013, envoyée par une lectrice, Régine M, qui se réjouissait de l'escapade de Benoît XVI, le 19 août...

La version française de Zenit a fourni un récit "minimaliste" (mais largement suffisant) de la brève visite de Benoît XVI à Castelgandolfo, dimanche dernier.

La version en italien en revanche, a été nettement plus prolixe et fourni un récit plus détaillé qui dans un premier temps m'a fait bondir de joie... jusqu'à ce que mon cerveau se soit réveillé d'un engourdissement passager.

L'auteur du récit profite de la circonstance pour "vendre" une info personnelle, sans rapport avec l'évènement qu'il rapporte.
La décision de Benoît XVI de renoncer au Pontificat aurait été le résultat "d'une expérience mystique", ce qu'il aurait confié à un visiteur de Mater Ecclesiae (préférant garder l'anonymat, évidemment!!) que l'auteur de l'article aurait rencontré peu après.
Mais surtout, le Pape émérite "observe avec satisfaction les merveilles que l'Esprit Saint est en train de faire avec son successeur".
Et aussi "plus il observe le charisme de François, plus il comprend combien ce choix était la volonté de Dieu".

Des propos qui ne seront évidemment pas confirmés, et encore moins démentis.

On peut s'étonner que le Saint-Père ait fait ce genre de confidences (ce qui ne ressemble pas à son esprit "cartésien" et surtout à sa réserve, lui qui avait confié à Peter Seewald qu'il était "un chrétien tout à fait ordinaire"); par-dessus tout, je regrette que son visiteur se soit empressé de se confesser à un journaliste (en l'occurrence un collaborateur de Zenit) résolu à instrumentaliser ses propos. Et finalement, que ce journaliste ait cru devoir en faire un scoop, repris évidemment par La Repubblica... et par Andrea Tornielli.
Enfin, j'ai peut-être mauvais esprit. Et je peux me tromper.

Que Benoît XVI ait eu une expérience mystique n'a rien qui puisse nous surprendre! Personnellement, je pense que c'est vrai.
Mais que d'interventions divines, dans l'élection de François!! et aucune, semble-t-il, en 2005?
Monique me le faisait remarquer: le cardinal Ouellet nous disait récemment que c'est par inspiration divine que François logeait à Ste Marthe - maison dirigée par le tenancier Ricca!
Et déjà, en mai dernier, le cardinal Schönborn lui aussi avait évoqué les "signes surnaturels" qui avaient entouré le Conclave (cf. Le "signe" du Cardinal Schönborn) [1].

     

Benoît XVI pendant trois heures hier à Castel Gandolfo entre promenade, chapelet et concert

Après six mois, la décision de «se cacher au monde» donne encore à penser. Mais la vérité, comme l'a dit le Pape émérite lors d'une visite privée, est que ce choix a été le fruit d'une «expérience mystique» avec Dieu

19 août 2013 ( Zenit.org )
Salvatore Cernuzio
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Peut-être avait-il besoin de respirer un air différent de celui des jardins du Vatican, ou peut-être, à la fin de la saison, a-t-il voulu revoir cette villa qui pendant huit étés l'a accueilli, et jouir de la vue sur le lac d'Albano.
Le fait est qu'hier après-midi, Benoît XVI s'est accordé un court séjour à Castel Gandolfo, dans la villa qui est la résidence d'été des papes depuis le pape Urbain VIII et qui l'a hébergé durant les deux premiers mois après la renonciation au ministère pétrinien.

Le pape émérite - selon des rapports provenant de sources Vaticanes - a passé environ trois heures dans la petite ville du Latium, marchant dans les jardins du palais, récitant le chapelet et assistant à un concert de piano de la musique classique. Il est ensuite retourné dans la soirée au Vatican, dans le monastère Mater Ecclesiae, où il a décidé de vivre «caché au monde» après la décision historique du 11 Février.

Benoît XVI, hier après-midi, était accompagné de ses inévitables «anges gardiens»: les memores domini, Loredana, Carmela, Cristina et Manuela (ndt: l'auteur doit revoir ses sources.... Jeannine me fait observer ce qu'à ma grande honte j'avais laissé passer, que Manuela est morte dans un accicdent: cf. Benoît XVI, aussi un tendre "père de famille" ], les quatre laïques consacrées de "Communion et Libération" qui prenaient soin de l'appartement, de la chapelle et de la garde-robe de Ratzinger (!) pendant les années de son pontificat, et continuent à l'assister encore maintenant, après la démission.

Le Pape François avait déjà «cédé» sa place dans la villa sur les collines d'Albano à son prédécesseur, l'invitant à passer l'été là-bas, puisqu'il resterait à Rome pour «des engagements de travail». Mais le pape émérite avait décliné l'invitation, évitant autant que possible la "sensation" de son transfert, et conservant un profil bas.

A six mois de l'annonce qui a bouleversé le monde, la décision de Ratzinger (!) de vivre une vie cachée continue à susciter des questions.
Quelqu'un a eu le privilège d'entendre de la bouche du pape émérite les raisons de ce choix. Malgré sa vie cloîtrée, Ratzinger donne en fait - de façon sporadique et seulement à certaines occasions - quelques visites très privées à Mater Ecclesiae. Lors de ces rencontres, l'ancien pontife ne commente, ni ne révéle aucun secret, ilne se laisse pas aller à des déclarations qui pourraient peser comme «les paroles dites par l'autre Pape», mais il conserve la réserve qui l'a toujours caractérisé.

Tout au plus, il observe avec satisfaction les merveilles que l'Esprit Saint est en train de faire avec son successeur, ou bien il parle de lui-même, comment ce choix de démissionner a été une inspiration reçue de Dieu

C'est ce qu'aurait dit Benoît XVI à l'un des invités de ces rares rencontres, que l'auteur de ces lignes a eu la bonne fortune de rencontrer à Rome il y a quelques semaines: «C'est Dieu qui me l'a dit» a été la réponse du pape émérite à la question de savoir pourquoi il a renoncé au trône de Pierre. Il a immédiatement précisé qu'il ne s'était agi d'aucun type d'apparition, ou d'un phénomène de ce genre, mais plutôt que cela avait été une «expérience mystique» dans laquelle le Seigneur a fait naître dans son cœur une «volonté absolue» de rester seul avec lui , recueilli dans la prière.

Ce qu'a fait Benoît XVI, par conséquent, ce n'était pas une fuite hors du monde, mais une façon de se refugier en Dieu et vivre de son amour.
Ratzinger (!) lui-même - a révélé la source qui préfère garder l'anonymat (?) - a déclaré que cette «expérience mystique» a duré durant de longs mois, augmentant de plus en plus le désir d'une relation unique et directe avec le Seigneur.
En outre, le pape émérite révéle que plus il observe le "charisme" de François, plus il comprend combien ce choix était "volonté de Dieu".

http://www.zenit.org/it/articles/benedetto-xvi-per-tre-ore-ieri-a-castel-gandolfo-tra-passeggiata-rosario-e-concerto

Note

[1] Un lecteur, Gilles B., m'écrivait, au moment de la publication de cet article:

Cela me rappelle l'année 1978, où les cardinaux électeurs du premier conclave invoquèrent abondamment l'Esprit Saint et le digitus Dei après l'élection de Jean Paul Ier.
Par exemple: http://www.parismatch....
Remplacez "Jean Paul Ier" par "François" et vous constaterez la similitude.
Ainsi que le journal du cardinal Jacques Martin :

27 août 1978 - Hier soir à dix-huit heures, après à peine vingt-quatre heures de conclave et quatre scrutins, élection imprévue du cardinal patriarche de Venise Luciani, Jean Paul Ier. Un des cardinaux me dit en passant: «Le monde serait étonné s'il savait la proportion des votes! Vraiment le doigt de Dieu est là! (digitus Dei est hic!) » (Tenu par le secret, il ne pouvait en dire plus. Peut-être était-ce une façon de dire que le nouveau Pape avait été élu à la quasi-unanimité des suffrages). On a visiblement senti le besoin d'un homme « religieux » et non « politique ». Le nouveau Pape m'a rappelé (je l'avais oublié) que nous nous étions rencontrés pour la première fois à Lourdes, prêchant des retraites aux prêtres malades, lui aux Italiens, moi aux Français.
(
Source)

En revanche, il ne s'est plus trouvé personne pour évoquer l'Esprit Saint dans la suite des événements : décès inopiné du "pape au sourire" et élection de son successeur, présentée -- elle -- comme le fruit de tractations laborieuses et de choix politiques.