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Une rencontre extraordinaire avec Benoît XVI

Parmi les artistes invités par le Cardinal Ravasi à rencontrer le Saint-Père pour le 60e anniversaire de son ordination, le 4 juillet 2011, il y avait un écrivain italien, Luca Doninelli... Aujourd'hui, il se souvient. (2/4/2013)

J'avais à l'époque traduit les deux récits qu'il avait faits de cette expérience unique, pour lui presque surnaturelle.
D'abord pour Il Giornale: benoit-et-moi.fr/2011-II
Puis dans la revue Tracce, de Communion et Libération: benoit-et-moi.fr/ete2011

Dans cette même revue, Luca Doninelli nous confie aujourd'hui le sentiment qu'il a éprouvé, et les souvenirs qui ont réaffleuré en lui à la nouvelle de la démission de Benoît XVI.

     

Luca Doninelli: Je n'ai jamais vu un regard si heureux et confiant. Cet homme à l'intelligence incomparable confiait au Christ, comme un enfant, chaque instant de sa vie
Tracce, Mars 2013
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Les événements ont le pouvoir de ranimer la mémoire, éclairant de sens des détails qui étaient restés cachés, presque oubliés. Nous sommes nous aussit comme ces souvenirs: nous n'existons presque pas jusqu'à ce que quelque chose vienne nous éclairer, nous donner un sens.
4 Juillet 2011.
Deux ans après la fameuse rencontre dans la chapelle Sixtine, j'avais été invité avec quelques artistes à célébrer avec un don personnel les 85 ans de Benoît XVI, au Vatican. C'était une journée toride et je transpirais dans mon costume gris.
Le Pape tardait à venir: un problème soudain, énorme, par rapport auquel notre petite rencontre n'était presque rien, l'avait contraint à un travail supplémentaire.

Il arriva en s'excusant pour le retard. Il souriait, disant qu'il était heureux d'être là avec nous. Pendant ce temps, des rumeurs avaient circulé sur la cause de ce retard, et j'étais stupéfait à l'idée qu'après ce moment, qui devait avoir été très compliqué pour lui, il puisse se donner à nous avec tant de simplicité et de joie.
Au lieu de cela, il s'est intéressé à chacun, répondant aux questions de chacun. Quand je me suis retrouvé en face de lui, je lui ai demandé, à genoux, de prier pour mon ami, Emmanuel qui était très malade. Il m'a fait répéter le nom pour bien se le rappeler et m'a assuré de ses prières.
Je n'ai jamais vu un regard si heureux et confiant. Cet homme, à l'intelligence incomparable, confiait au Christ, comme un enfant, chaque instant de sa vie. Aujourd'hui, je ne peux pas ne pas penser à ce regard, à cette lumière. Et même si, sans doute, une ombre tragique pèse sur le chemin de l'Eglise, je ne peux pas séparer sa libre décision de ce regard.
Dieu peut nous mettre à l'épreuve aussi avec son silence, dit ce regard, mais il ne nous abandonne pas, et n'abandonne pas Son Église, même pour un instant. Cet abîme de confiance et de positivité a été son grand don de ce jour, pour tous les jours.

http://paparatzinger6blograffaella.blogspot.fr/2013/04/benedetto-xvi-doninelli-non-ho-mai.html