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Benoît XVI, aussi un tendre "père de famille"

Le 23 novembre 2010 disparaissait tragiquement, fauchée par un chauffard, Manuela, l'une des quatre "Memores" la famille pontificale. Un épisode dramatique, qui venait conclure une terrible année... (22/5/2013)

L'accident
(récit La Repubblica du 24/11/2010)

Deuil et douleur dans la «famille pontificale»
Mercredi 24 novembre 2010
http://roma.repubblica.it/cronaca/2010/11/24/news/ansaldo_suora-9468270/

Manuela Camagni, l'une des quatre assistantes laïques de Ratzinger, a été fauchée la nuit dernière (mardi 23 novembre) alors qu'elle traversait la Via Nomentana. Elle faisait partie de la communauté des «Memores Domini», également mentionnée dans le récent livre «Lumière du Monde», en même temps que les deux secrétaires personnels.
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Il y a quelque chose de profondément frappant dans la disparition de Manuela Camagni, l'une des quatre laïques assistants du Pape, fauchée la nuit dernière en traversant la via Nomentana à Rome.

Pas plus tard qu'hier, en effet, les premiers lecteurs qui ont eu en main le livre de Benoît XVI «Lumière du monde», ont pu lire combien le Pape est attaché à sa famille pontificale, dont font partie, justement, les quatre femmes laïques de la communauté «Memores Domini» qui l'assistent dans les tâches domestiques et préparent les repas. Toutes quatre constituent sa famille, avec les deux secrétaires personnels de Joseph Ratzinger, le plus connu Mgr Georg Gänswein, allemand, et le maltais Alfred Xuereb, qui apparaît toujours à ses côtés lors des voyages et des déplacements.

Dans le livre, dans lequel le pape répond aux questions du journaliste bavarois Peter Seewald, dans le premier chapitre, intitulé «Les papes ne tombent pas du ciel», Benoît à un certain moment se laisse aller à parler de sa famille. «Que fait un Pape - lui demande son interlocuteur - durant son temps libre, en supposant qu'il en ait?». «Que fait-il ? - réplique Ratzinger - Pendant ce temps, je dois aussi étudier des documents et lire des actes. Il y a toujours beaucoup de travail à faire. Et puis, avec la Maison pontificale - quatre femmes de la communauté des "Memores Domini" et les deux secrétaires - il y a les repas en commun, et c'est un moment de détente».
« Vous regardez la télévision ensemble?», demande encore Seewald. «Je regarde les nouvelles avec mes secrétaires, et parfois même un DVD».
« Quels films vous plaisent?»
« Il y a un très beau film sur Sainte Josephine Bakhita, une femme africaine, que nous avons vu récemment. Ensuite, nous aimons Don Camillo et Peppone ...».
« Je suppose que vous connaissez par cœur chaque épisode». (Le Pape rit). «Pas tous». «Donc, il y a aussi un pape "privé" ...». «Bien sûr. Avec la famille pontificale nous fêtons Noël, les jours de fête, nous écoutons de la musique et nous bavardons. Nous célébrons les fêtes (de saint-patron) de chacun et parfois nous récitons les Vêpres. En somme, nous passons les fêtes ensemble. Et puis, avec les repas, en commun, il y a surtout la Messe du matin. C'est un moment particulièrement important dans lequel, par le Seigneur, nous sommes ensemble d'une manière très intense».

Jusque là, donc, le livre du pape. Lequel ce matin, en apprenant la nouvelle, est resté bouleversé par la grande douleur et s'est immédiatement retiré en prière. Manuela Camagni était une religieuse laïque de 56 ans, de l'ordre des Memores Domini: il s'agit d'un groupe de femmes laïques consacrées de Communion et Libération qui s'occupent de l'appartement papal et qui y vivent les deux secrétaires. Les trois autres sœurs sont connues au Vatican par leur nom de baptême, Loredana, Cristina et Carmela.

Manuela a été tuée tard dans la soirée d'hier, alors qu'elle traversait à pied la via Nomentana, à la hauteur du carrefour avec le Viale Pola, près de la Villa Torlonia. La dame traversait la route avec des amis, pour rejoindre la voiture garée de l'autre côté, quand elle a été heurtée par une Fiat Panda. Après un vol de six mètres, sa tête a heurté le trottoir. Transporté d'urgence à la polyclinique Umberto I, elle est décédé peu après. Le chauffard s'est arrêté et a été identifié. Né à Cesena, Sœur Manuela avait également été en service à Tunis, à l'époque où l'évêque était Mgr Fouad Twal, aujourd'hui Patriarche latin de Jérusalem.

     

Cet article a été écrit le mercredi 24 novembre, le lendemain de l'accident.
Ce jour-là, au cours de l'audience générale, le pape a consacré la catéchèse à Sainte Catherine de Sienne. Et il a fait une allusion transparente au drame:

Aujourd'hui encore, l'Eglise reçoit un grand bénéfice de l'exercice de la maternité spirituelle de tant de femmes, consacrées et laïques, qui alimentent dans les âmes la pensée pour Dieu, renforcent la foi des gens, et oriente la vie chrétienne vers des sommets toujours plus élevés.

En mai 2008, Andrea Tornielli avait consacré aux "Quatre anges gardiens" un beau reportage que j'ai traduit ici: benoit-et-moi.fr/2008-II

Elles apparaissent fugitivement dans le documentaire de Giuseppe De Carli diffusé par la RAI, "Il Papa dell'amicizia con Dio", et en particulier dans une courte séquence video capturée par moi sous le titre "La messe du Pape": beatriceweb.eu/Blog

Le Pape salue Manuela
(récit d'Angela Ambrogetti)

Le 25 novembre au soir, le pape se rendait discrètement à l'Eglise , où était exposée la dépouille mortelle de Manuela.
Angela Ambrogetti, qui est sans doute proche elle aussi, du mouvement communion et libération, en faisait le très émouvant récit:
(benoit-et-moi.fr/2010-III)

Le pape salue Manuela
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La nuit est à peine tombée et les lumières dans la basilique de Saint-Pierre viennent de s'allumer; la voiture du pape arrive devant la petite église de Saint-Etienne des Abyssins. Mais aucun applaudissement, ni de cris "Viva il Papa!".
Nous sommes tous là à prier. Devant l'autel, il y a le cercueil, simple et discret, de Manuela Camagni. Nous venons de terminer la récitation du Rosaire, guidé par Don Julian Carron, le directeur de Communion et Libération, le mouvement auquel Manuela, comme Memores Domini avait consacré sa vie dans le choix de la virginité.
Il y a des membres de sa famille, son frère et d'autres, il y a Loredana, Cristina et Carmela, les autres Memores qui s'occupent de l 'appartement du pape, il y a beaucoup de monde de Communion et Libération, il y a des gens du Vatican, qui croisaient souvent son sourire serein. Le pape entre, accompagné par don Georg et don Alfred, ses secrétaires et par Sœur Christine, qui accompagne Georg Ratzinger quand il est à Rome.
En un mot, par la famille. Il s'arrête seulement pour saluer Angelo Gugel, qui fut pendant des années aux côtés de Jean-Paul II et est encore proche de Benoît XVI. Pendant plusieurs minutes, il est à genoux, priant en silence. Puis on chante le De Profundis. Le pape récite une prière pour les morts, et l'Ave Maria. Mgr Guido Marini, qui a suivi la brève liturgie, ferme le livre de prières et le Pape salue la famille de Manuela. Avec le même recueillement qu'à l'arrivée, Benoît XVI quitte l'église. Ce sont des moments intenses pour tout le monde. Certains pleurent, beaucoup se remettent à genoux pour prier. Dehors, la nuit est tombée et le vent froid fait frémir les arbres. Le pape retourne à son travail, il doit rencontrer le cardinal Levada, comme d'habitude le vendredi après-midi. Mais nous pouvons être confiants que lundi après-midi dans l'église de San Pietro in Bagno, en Romagne, où se dérouleront les funérailles de Manuela, il y aura aussi le cœur du pape. Et dire que justement, lundi 29 Novembre, Manuela aurait fêté le 30e anniversaire de sa vie en tant que Memores Domini.

Le message du Pape aux obsèques

Le 30 novembre, les obsèques étaient célébrées, et Georg Gänswein lisait le message du Saint-Père:
benoit-et-moi.fr/2010-III/
Chers frères et sœurs,

J'aurais voulu présider les funérailles de la chère Manuela Camagni, mais - comme vous pouvez l'imaginer - cela ne m'a pas été possible (ndt: car évidemment, le déplacement d'un Pape suppose toute une série de mesures de sécurité qui risqueraient d'apporter plus de gêne qu'autre chose, et nuire au recueillement). Toutefois la communion dans le Christ permet à nous chrétiens une réelle proximité spirituelle où nous partageons la prière et l'affection de l'âme. Dans ce lien profond, je vous salue tous, en particulier la famille de Manuela, l'évêque du diocèse, les prêtres, les Memores Domini, les amis.

Je voudrais ici offrir très brièvement mon témoignage, sur notre sœur, qui est partie pour le Ciel. Beaucoup parmi vous connaissaient Manuela depuis longtemps. J'ai pu bénéficier de sa présence et de son service dans l'appartement pontifical, les cinq dernières années, dans une dimension familiale. C'est pourquoi je désire remercier le Seigneur pour le don de la vie de Manuela, pour sa foi, pour sa réponse généreuse à la vocation. La divine Providence l'a menée à un service discret mais précieux dans la maison du Pape. Elle en était heureuse, et participait avec joie aux moments familiaux: à la messe le matin, aux Vêpres, aux repas en commun et aux différents évènements importants de la maison.

La séparation d'avec elle, si soudaine, et aussi la façon dont elle nous a été enlevée, nous ont procuré une grande douleur, que seule la foi peut consoler. Je trouve un grand soutien dans les mots qui sont le nom de sa communauté: Memores Domini.

Méditant sur ces paroles, sur leur sens, je trouve un sentiment de paix, car elles appellent à une relation profonde qui est plus forte que la mort. Memores Domini signifie " qui se souviennent du Seigneur", c'est-à-dire des personnes qui vivent dans le souvenir de Dieu et de Jésus, et qui dans cette mémoire quotidienne, pleine de foi et d'amour, trouvent le sens de toutes choses, des petits gestes comme des grands choix, du travail, de l'étude, de la fraternité. La mémoire du Seigneur emplit le cœur d'une joie profonde, comme le dit un hymne ancien de l'Eglise, "Jesu dulcis memoria, dans vera cordis gaudia" [Jésus doux souvenir, qui donne la vraie joie du cœur].

Voilà, je trouve la paix à penser que Manuela est une Memor Domini, une personne qui vit dans la mémoire du Seigneur. Cette relation avec Dieu est plus profonde que l'abîme de la mort. C'est un lien que rien ne peut rompre, comme le dit saint Paul: "[Rien] ne pourra jamais nous séparer de l'amour de Dieu, qui est en Jésus Christ notre Seigneur» (Rm 8:39). Oui, si nous nous rappelons le Seigneur, c'est parce que Lui, en premier, se souvient de nous. Nous sommes des Memores Domini parce que Lui est Memor nostri, il se rappelle de nous avec l'amour d'un Père, d'un frère, d'un ami, même au moment de la mort. Bien que parfois il semble qu'à ce moment, il soit absent, qu'il nous oublie, en réalité, nous sommes toujours présents pour lui, nous sommes dans son cœur. Chaque fois que nous tombons, nous tombons dans ses mains. Justement là, où personne ne peut nous accompagner, Dieu nous attend: notre vie.

Chers frères et sœurs, dans cette foi remplie d'espérance, qui est la foi de Marie près de la croix de Jésus, j'ai célébré la messe pour le repos de Manuela le matin même de sa mort. Et tandis que j'accompagne par la prière, le rite chrétien de l'enterrement, je donne avec affection à la famille, à ses consœurs et à vous tous ma Bénédiction.

Messe de suffrage et homélie du Pape

Enfin, le 2 décembre, Benît XVI célébrait dans la chapelle pauline une messe à la mémoire de Manuela:
(benoit-et-moi.fr/2010-III)

Chers frères et sœurs,

dans les derniers jours de sa vie, notre chère Manuela parlait du fait que le 29 Novembre, cela ferait trente ans qu'elle appartenait à la communauté des Memores Domini. Et elle le disait avec une grande joie, se préparant - c'est l'impression que l'on avait - à une fête intérieure pour ce chemin trentenaire vers le Seigneur, dans la communion des amis du Seigneur. La fête, cependant, n'a pas été celle que l'on attendait: précisément le 29 novembre, nous l'avons amenée au cimetière, nous avons chanté pour que les anges l'accompagnent au Paradis, nous l'avons conduite à la fête définitive, à la grande fête de Dieu, aux Noces de l'Agneau. Trente ans en chemin vers le Seigneur, entrant dans la fête du Seigneur.
Manuela était une "vierge sage et prudente" (1) , portant l'huile dans sa lampe, l'huile de la foi, une foi vécue, une foi nourrie par la prière, par le dialogue avec le Seigneur, par la méditation sur la Parole de Dieu, par la communion dans l'amitié avec le Christ. Et cette foi était espérance, sagesse, était certitude que la foi ouvre le véritable futur. Et la foi était charité, elle était de se donner aux autres, vivant dans le service du Seigneur pour les autres.
Moi, personnellement, je dois rendre grâce (remercier?) pour cette disponibilité à mettre ses forces à l'œuvre dans ma maison, avec cet esprit de charité, d'espérance qui provient de la foi.

Elle est entrée dans la fête du Seigneur comme une vierge prudente et sage, car elle n'a pas vécu dans la superficialité de ceux qui oublient la grandeur de notre vocation, mais dans la grande vision de la vie éternelle, et elle était donc préparée pour l'arrivée du Seigneur.

Trente ans Memores Domini.
Saint Bonaventure dit que dans les profondeurs de notre être, il y a la mémoire du Créateur. Et justement parce que cette mémoire est inscrite dans notre être, nous pouvons reconnaître le Créateur dans sa création, nous pouvons nous le rappeler, voir ses traces dans cet univers créé par Lui. Saint Bonaventure dit aussi que cette mémoire du Créateur n'est pas seulement mémoire du passé, parce que l'origine est présente, c'est la mémoire de la présence du Seigneur, c'est aussi la mémoire du futur, parce qu'il est certain que nous venons de la bonté de Dieu et que nous sommes appelés à atteindre la bonté de Dieu. C'est pourquoi dans cette mémoire, l'élément de la joie est présent, notre origine dans la joie qui est Dieu et notre appel à atteindre la grande joie.
Et nous savons que Manuela était une personne intérieurement pénétrée de joie, justement de cette joie qui vient de la mémoire de Dieu.
Mais saint Bonaventure ajoute que notre mémoire, comme toute notre existence, est blessée par le péché; ainsi, la mémoire est obscurcie, elle est recouverte par d'autres d'autres mémoires superficielles, et nous ne pouvons pas aller au-delà de toutes ces autres mémoires superficielles, aller jusqu'au fond, jusqu'à la vraie mémoire qui soutient notre être. Et ainsi, à cause de cet oubli de Dieu, de cet oubli de la mémoire fondamentale, la joie elle aussi est recouverte, obscurcie. Oui, nous savons que nous sommes créés pour la joie, mais nous ne savons plus où est la joie, et nous la cherchons à différents endroits. Nous voyons aujourd'hui cette recherche désespérée de la joie qui s'éloigne de plus en plus de sa vraie source, de la vraie joie. Oubli de Dieu, oubli de notre vraie mémoire.
Manuela n'a pas été de ceux qui ont oublié la mémoire; elle a vécu dans la mémoire vivante du Créateur, dans la joie de sa création, voyant la transparence de Dieu dans toute la création, même dans les événements quotidiens de notre vie, et elle a su que de cette mémoire - présente et future -, vient la joie.

Memores Domini. Les Memores Domini savent que le Christ, à la veille de sa passion, a renouvelé, et même a élevé notre mémoire. "Faites ceci en mémoire de moi", a-t-il dit, et ainsi il nous a donné la mémoire de sa présence, la mémoire du don de soi, du don de son Corps et de son Sang, et dans ce don de son Corps et de son Sang, dans ce don de son amour infini, nous touchons de nouveau avec notre mémoire la présence plus forte de Dieu, son don de lui-même. Comme Memor Domini, Manuela a vécu justement cette mémoire vivante, que le Seigneur avec son corps, se donne et renouvelle notre connaissance de Dieu

Dans le différend avec les Sadducéens sur la résurrection (2), le Seigneur dit à ceux qui ne croient pas en elle: mais Dieu s'est appelé "Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob." Les trois font partie du nom de Dieu, ils sont inscrits dans le nom de Dieu, ils sont dans le nom de Dieu, dans la mémoire de Dieu, et ainsi, le Seigneur dit: Dieu n'est pas un Dieu des morts, c'est un Dieu des vivants, et celui qui fait partie du nom de Dieu, qui est dans la mémoire de Dieu, est vivant. Nous, humains, avec notre mémoire, nous ne pouvons malheureusement retenir que l'ombre des personnes que nous avons aimées. Mais la mémoire de Dieu, ne conserve pas seulement l'ombre, elle est origine de vie: ici, les morts vivent, dans sa vie et avec sa vie, ils sont entrés dans la mémoire de Dieu, qui est la vie. C'est cela que nous dit aujourd'hui le Seigneur: tu es inscrit dans le nom de Dieu, tu vis en Dieu dans la vraie vie, tu vis de la source de la vraie vie.

Ainsi, dans ce moment de tristesse, nous sommes réconfortés.
Et la liturgie renouvelée après le Concile, ose nous apprendre à chanter «Alléluia», même à la messe pour les morts. Et c'est bien une audace! Nous sentons surtout la douleur de la perte, nous sentons surtout l'absence, le passé, mais la liturgie sait que nous sommes dans le Corps même du Christ et que nous vivons de la mémoire de Dieu, qui est notre mémoire. Dans cet enchevêtrement de sa mémoire et de notre mémoire, nous sommes ensemble, nous sommes vivants.
Prions le Seigneur que nous puissions sentir de plus en plus cette communion de mémoire, que notre mémoire de Dieu dans le Christ devienne toujours plus vivante, et qu'ainsi nous puissions sentir que notre vraie vie est en Lui et qu'en Lui nous restons tous unis. En ce sens, nous chantons "Alleluia", sûrs que le Seigneur est la vie et que son amour ne se termine jamais. Amen.

Conclusion

Loredana, Cristina et Carmela ont suivi le Pape émérite et l'entourent de leurs soins attentifs dans le couvent Mater Ecclesiae où il s'est retiré.
Rosella est venu "prendre la place" de Manuela.
(De gauche à droite ci-dessous: Loredana, Rosella, Cristina et Carmela).