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Brésil 2007: les medias "soignent" Benoît XVI

Rappel, à titre de comparaison, du sympathique comité d'accueil préparé par les médias pour Benoît XVI au Brésil du 9 au 14 mai 2007 (19/7/2013)

Du 22 au 28 juillet, le pape François sera au Brésil pour les XXVIIIe Journées mondiales de la jeunesse (programme ici: www.vatican.va)
Les projections médiatiques sont d'ores et déjà très favorables. Pas la plus petite nuance de polémique, comme en témoigne(parmi d'autres) ce titre du Point, reprenant l'AFP (qui n'a pas l'air de bien connaître son sujet, en qualifiant François de "plus réservé" que Benoît XVI!!!)

La suite est à lire ici (http://www.lepoint.fr), en particulier:
Lors de tous les bains de foule prévus, sur des kilomètres, il s'exposera ainsi aux effusions, aux embrassades, mais aussi à des gestes hostiles. A priori, aucune menace particulière connue, la foule lui est acquise. ...

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Du 9 au 14 mai, Benoît XVI était au Brésil à l'occasion de la Vème Conférence générale de l'Episcopat latino-américain et caraïbe.
Cette fois, la polémique était au rendez-vous - et elle l'a suivi avant, pendant, et après. Et même si "on" n'y était pas parvenu, "on" avait tout fait pour que la foule ne lui pas acquise.

Pages spéciales ici: http://beatriceweb.eu

Mai 2007

     

Ces images terrifiantes (ne tombent-elles pas sous l'accusation d'incitation à la haine?), mais qui n'auraient eu aucun poids si elles n'avaient pas bénéficié du levier médiatique, se passent de commentaires. Il est évident qu'elles avaient été mises en scène, et que les protaganistes en sont des acteurs (au sens de comédiens) recrutés tout exprès, sans doute par des agences, au même titre que les femmen.

Voici un petit "florilège" de commentaires des médias.

"Le Monde" ouvre le feu

(8 mai 2007)
"L'Amérique latine - qui abrite 40 % de la population catholique mondiale - fut longtemps le laboratoire d'une Eglise populaire, engagée, proche des pauvres et des déshérités. Grâce à sa "théologie de la libération", à ses réseaux militants et "communautés de base" - lieux d'éducation et de résistance -, à son action en faveur des paysans sans terre ou des populations indigènes, cette Eglise est longtemps apparue, pour les catholiques et les forces de progrès dans le monde, comme un réservoir d'hommes et d'idées.

Que reste-t-il de ce modèle d'Eglise ? Un peu partout, au Brésil, en Colombie, au Pérou, des épiscopats timorés ont repris le dessus. Des forces conservatrices - comme l'Opus Dei et les Légionnaires du Christ - ont imposé le retour à un formalisme strict dans la formation des prêtres ou le combat pour la vie (anti-avortement, anticontraception). Des théologiens de la libération, comme Gustavo Gutierrez, Leonardo Boff, Jon Sobrino ont été suspectés, diffamés, condamnés au silence. L'"Eglise populaire" a été accusée de prêcher un Evangile politique et de détourner les fidèles vers des sectes et mouvements de type pentecôtiste.

Un beau gâchis. Hier puissante, quasi monopolistique, l'Eglise d'Amérique latine est aujourd'hui en crise".

     

Propagande gay

Manifestations de gays et de féministes durant la visite du pape au Brésil
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BRASILIA, 6 mai 2007 (AFP)

Homosexuels et féministes vont organiser des manifestations de protestation durant la visite du pape Benoît XVI au Brésil la semaine prochaine au Brésil, notamment contre les prises de position de l'Eglise catholique sur l'homosexualité.
A l'heure où le pape posera le pied sur le sol brésilien, le groupe Gay de Bahia, l'un des plus actifs dans la défense des homosexuels, organisera une manifestation devant la cathédrale, dans le centre de Salvador (nord-est).
"C'est un acte de protestation face à l'arrivée du pape". "Nous brûlerons une photo du pape et un document de l'Eglise considérant l'homosexualité comme une chose intrinsèquement mauvaise", a indiqué à l'AFP le président de cette organisation Marcelo Cerqueira.
D'autres organisations d'homosexuels et de lesbiennes prévoient des manifestations symboliques dans plusieurs villes du Brésil, en particulier à Sao Paulo où le pape restera deux jours et à Rio de Janeiro, a indiqué Cerqueira.
"Les manifestations ne sont pas contre les catholiques, car beaucoup d'homosexuels sont catholiques, mais contre les propositions du pape qui voyage à travers le monde en semant la discorde", a-t-il ajouté.
Au Brésil, l'un des plus importants défilés gay au monde rassemble tous les ans un million de personnes à Sao Paulo en juin.
Les féministes et les collectifs de femmes manifesteront le 10 mai dans les principales villes du pays, a de son côté indiqué la responsable du mouvement Catholiques pour le Droit de Choisir, Dulce Xavier.
"Nous voulons envoyer un message au pape sur la santé de la reproduction et le rôle de la femme dans l'Eglise", a-t-elle indiqué.
Dulce Xavier souligne que la ligne "assez conservatrice" du pape "renforce la hiérarchie et rend les règles de l'Eglise très rigides sur les thèmes qui intéressent les femmes". "Personne parmi les catholiques ne partage l'idée qu'il ne faut pas utiliser le préservatif", a-t-elle souligné.

     

Libération, fidèle à lui-même

Sous le titre en forme de calembour douteux "Benoît XVI nourrit le Brésil au saint", le quotidien gauchiste ironise méchamment sur les pillules "miraculeuses" du frère Galvao, le religieux dont le Saint-Père présidera Vendredi à Sao Polo, la messe de canonisation.

Et conclut ainsi, après un tour d'horizon sur l'état de l'Eglise Catholique au Brésil, pratiquement copié-collé sur les articles de fond S. Magister et John Allen:
"«Ce pape est un peu trop dictateur, il ne sera pas reçu avec la même ferveur que Jean Paul II», gronde Analice, une informaticienne rencontrée au monastère da Luz."

     

Obscurcir "l'image" du Saint-Père

Le Nouvel Observateur reproduit un article de Reuters.
C'est le récit de la rencontre avec les jeunes au stade de Pacaembu, avec le magnifique discours du pape, commentant l'Evangile du jeune homme riche (cf.
Rencontre avec la jeunesse du Brésil ).
Voilà ce que cela devient, passé à la moulinette des obsessions médiatiques. Là, il ne s'agit plus de journalisme, mais de militantisme!


Le pape recommande aux jeunes Brésiliens un code moral strict
Todd Benson (Le Nouvel Obs, d'après Reuters)
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Le pape Benoît XVI recommande aux jeunes du Brésil, pays réputé pour sa liberté sexuelle, d'éviter le sexe avant le mariage et de se détourner de la drogue.

Les jeunes hommes et femmes devraient édifier leur vie autour de leur famille et rester fidèles à leur conjoint une fois mariés, a déclaré le souverain pontife à plus de 30.000 jeunes venus l'écouter au stade de Pacaembu, à Sao Paulo.
"Soyez les promoteurs de la vie, de ses débuts à sa fin naturelle", a-t-il dit, assis sur un trône rouge.
Effectuant le premier voyage en Amérique latine de son pontificat, Benoît XVI veut réaffirmer le point de vue de Rome sur les valeurs traditionnelles de la famille et enrayer les défections de catholiques latino-américains au profit de groupes protestants évangéliques ou pentecôtistes.
Si l'on se fie aux sondages, beaucoup d'habitants de ce pays très libéral sur les questions sexuelles estiment que l'Eglise a perdu de vue les réalités de la vie moderne et ils recourent sans hésiter aux méthodes contraceptives.
Dans le stade Pacaembu, la foule a chanté et dansé au rythme de chansons de rock chrétien avant que le pape, 80 ans, ne fasse son apparition sur la scène. Un prêtre a fait scander à des milliers de jeunes "Oui à la vie, non à l'avortement."

FOUGUEUSES ÉTREINTES DANS L'ASSISTANCE
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Dans la foule, de nombreux adolescents s'embrassaient et s'étreignaient fougueusement en attendant l'arrivée du souverain pontife. Dans un long discours, ce dernier les a ensuite exhorté à obéir à un code moral strict et à ne pas gâcher leur jeunesse.
Il a dénoncé la violence déchirant la société brésilienne et le taux de mortalité élevé parmi les jeunes, ainsi que la "déplorable prolifération des drogues" et la discrimination.
"Je vous confie donc la grande mission d'évangéliser les jeunes garçons et les jeunes filles qui se sont égarés dans ce monde comme des moutons sans berger", a-t-il dit.
Dans l'assistance, tous ne paraissaient pas conquis par son message.
"L'Eglise devrait défendre le recours aux préservatifs et en même temps faire campagne contre la promiscuité. Ils doivent être réalistes", estimait ainsi Felipe Silveira, 21 ans, un étudiant de Rio de Janeiro disant aller à l'église régulièrement et reconnaissant, dans un sourire, n'être pas vierge.
Robson de Campos, 20 ans, est venu en car de l'Etat de Minas Gerais - 16 heures de trajet - pour participer à l'événement. "C'est super qu'il s'adresse aux jeunes, il y a tant de jeunes dans ce pays qui ont besoin qu'on les guide", a-t-il dit.
Sur les questions de contraception et de sexualité, il estime cependant que l'"Eglise devrait être plus flexible".

BENOÎT XVI, UNE ÉNIGME POUR L'AMÉRIQUE LATINE
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Il s'agit de la première visite de Benoît XVI en Amérique latine depuis qu'il a succédé en avril 2005 à Jean Paul II, pape vénéré. Pour beaucoup d'habitants du sous-continent, Benoît XVI est un personnage énigmatique, un théologien réputé conservateur que sa carrière n'a guère écarté du Vatican.

Néanmoins, plus d'un million de personnes sont attendues vendredi à une messe en plein air célébrée sur un aérodrome de Sao Paulo pour la canonisation de frère Antonio Galvao, franciscain du XVIIIe siècle et premier saint natif du Brésil.

     

Polémiques en série

1ère série: avortement, associé à excommunication ; ce fut l'épisode de la conférence de presse dans l'avion, à l'aller (cf. ici et le compte-rendu de John Allen)

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2ème série: sectes
Selon l'Agence France-Presse:
Les propos du pape contre les sectes choquent
...Les critiques du pape contre les pentecôtistes en forte progression au Brésil ont été rejetées par les dirigeants de ces Eglises considérées plutôt comme des sectes en Europe, provoquant la surprise dans un pays à la coexistence religieuse pacifique.

«Nous sommes déjà habitués à cette vision monolithique du Vatican», a souligné le député Robson Rodovalho, évêque de l'Eglise néopentecôtiste «Sara Notre Terre», qui revendique 650 temples et un million de fidèles au Brésil.
...
«Cela témoigne d'une certaine méconnaissance de la manière dont les réalités ecclésiales sont vécues au Brésil, où les noeuds théoriques sont résolus dans la pratique, dans les célébrations eucharistiques communes ou dans la lutte commune contre l'injustice et la pauvreté», a déclaré Afonso Soares, professeur de théologie à l'Université catholique pontificale de Sao Paulo dans un entretien téléphonique.

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3ème série: indiens, indigènes, civilisations précolombiennes.
Il manque évidemment 'repentance', mais on n'en est pas loin.
Voici encore une dépêche de l'AFP, reproduite par LA CROIX.

" Les peuples indigènes d'Amérique latine indignés par les propos du pape
L'Organisation nationale indigène de Colombie (ONIC) a exprimé lundi l'émoi des Indiens d'Amérique après les propos du pape Benoît XVI selon lequel le catholicisme n'avait pas été imposé sur le nouveau continent.
"Nier que l'imposition de la religion catholique a été utilisé comme un mécanisme de domination sur les peuples indigènes, c'est vouloir occulter l'histoire", a déclaré à l'AFP Luis Evelis Andrade, directeur de l'ONIC.
"En tant que peuples indigènes, si nous sommes bien croyants, nous ne pouvons accepter que l'Eglise nie sa responsabilité dans l'anéantissement de notre identité et notre culture", a-t-il ajouté.
Après une visite de cinq jours au Brésil et peu avant son retour à Rome dimanche, le pape avait nié la responsabilité de l'Eglise dans la destruction des civilisations précolombiennes.
Les propos de Benoît XVI ont tranché avec la position de son prédécesseur Jean-Paul II qui s'était excusé auprès des peuples indigènes pour la participation des chrétiens dans la conquête de l'Amérique."

     

En vrac...


A l’issue de son premier voyage en Amérique latine, le pape n’a pas soulevé l’enthousiasme des foules.
(Le petit journal, "le média des français et francophones à l'étranger")
Difficile de succéder à Jean-Paul II.
Les médias brésiliens ne sont pas cléments vis-à-vis de Benoît XVI. Dans un pays où le moindre pompiste ou employé de banque vous témoigne joie de vivre et compassion, la visite de Joseph Ratzinger en a refroidi plus d’un.
Pas de mot d’accueil à la messe de canonisation vendredi, démarche sèche, le style Benoît XVI ne séduit pas les Brésiliens.
Ils sont 800.000 à l'aéroport du champ de mars soit 50% de moins qu’attendus. Sa venue fait l’effet d’un rappel à l’ordre.
Critiqué par les médias qui se veulent «radicalement» laïques, Benoît XVI le leur rend bien. Ses sermons se dirigent contre eux, contre les «novelas» et l’image sociale déformée qu’elles renvoient aux foules. ....

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Accueil mesuré et scepticisme de la presse de Sao Paulo
(Le Monde , 13 mai)
Les quotidiens de Sao Paulo consacrent de longs suppléments à la visite du pape. L'Estado de sao Paulo (conservateur) décrit "un théologien intransigeant". De son côté, la Folha de Sao Paulo se défie des comparaisons, mais note que "la tâche la plus difficile de Benoît XVI est de succéder à Jean Paul II", dont les voyages au Brésil étaient toujours marqués par une grande liesse populaire.
La presse relève toutefois que ce pape ne manque pas de "charisme" et que cela lui vaut "une sympathie croissante".

Ses déclarations contre l'avortement et en faveur de la chasteté des jeunes avant le mariage se heurtent au scepticisme. Des médecins rappellent que "toutes les vingt minutes, une adolescente brésilienne de 10 à 14 ans accouche".

La chasteté ne peut tenir lieu de politique de santé, réagit Nilcea Freire, secrétaire d'Etat à la condition féminine : "Nous ne pouvons pas fonder notre prévention des maladies sexuellement transmissibles et du sida en préconisant la chasteté."
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Je m'arrête, car il y aurait des pages et des pages, y compris des remarques subtilement hostiles lues sur La Croix (voir ici "L'image du saint-Père")....

Au final, il y avait eu, comme toujours avec Benoît XVI, un autre voyage, le vrai, pas celui des médias. Et celui-là (comme toujours aussi) avait été un triomphe.

Nous en reparlerons peut-être dans une dizaine de jours... pour comparer.
J'aimerais bien malgré tout que les gens qui n'ont que le mot "faute de communication" à la bouche m'expliquent: pourquoi tant de haine? Et que s'est-il passé, pour les médias, le 13 mars 2013?