Ce lien étrange entre Célestin V et Benoît XVI
Ce que je trouve troublant, dans cet article, c'est la coïncidence: il y a deux jours, j'ai mis en ligne un texte sur le même sujet. Or cet article a été écrit il y a trois mois, et c'est juste aujourd'hui qu'il apparaît dans mes pages "actu" de Google, rubrique "Benedetto XVI" (19/6/2013)
Cf. Le pallium de Benoît XVI pour St-Pierre Célestin
Ce lien étrange entre Célestin V et Benoît XVI
FLORENCE, 10 MARS 2013
http://www.firenzepost.it
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Benoît XVI a prié le dernier angélus de son pontificat dimanche 24 Février devant une foule de fidèles émus.
La veille avait commencé l'examen des restes de Célestin V, prélevés le 21 Février de la Basilique de Collemaggio à L'Aquila - où Ratzinger s'était rendu après le tremblement de terre de 2009 et avait laissé en don le précieux pallium - et portés dans un endroit secret.
Cette année marque également le sept centième anniversaire de la canonisation du saint pape.
Figure controversée que celle de Célestin V, au siècle Pietro Angelerio da Morrone, qui fut placé par Dante dans le cercle des veules [ndt: "girone degli Ignavi", d'autres traductions disent "Le vestibule des lâches", cf. http://compilhistoire.pagesperso-orange.fr/CelestinV.html ), autrement dit ceux qui ont vécu sans infamie et sans louange, pour avoir accompli le geste que le grand poète décrit comme «le grand refus».
Par la suite, ce sera l'écrivain abbruzzien Ignazio Silone (1900-1978) qui lui rendra hommage dans la pièce «L'aventure d'un pauvre chrétien» (http://fr.wikipedia.org)
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Pietro Angelerio da Morrone était un moine ermite aux vertus thaumaturges, et des foules de pèlerins se rendaient en visite à l'ermitage de Segezzano, près de Sulmona, où il vivait dans la solitude. Pour échapper à la présence lancinante des gens qui faisaient appel à lui, il quitta l'ermitage pour se réfugier sur les sommets de la Maiella, où il resta pendant de nombreuses années vivant seul, et dans un état de pénitence perpétuelle. Sa vie allait changer en 1294 quand il fut élu pape, sans avoir jamais posé sa sa candidature, après un peu plus de deux ans de vacance du Siège Apostolique.
La figure de ce pape doux est resté écrasée par un enchevêtrement d'intérêts politiques: ceux de Charles II d'Anjou (1254-1309), d'une part et de l'autre ceux du cardinal Benedetto Caetani, ce dernier devenu pape sous le nom de Boniface VIII. C'est ainsi que Célestin V renonça au bout de quelques mois, indisponible à toute forme de corruption, à la charge pontificale. Il est mort le 19 mai 1296 après dix mois de captivité à Castel Fumone près d'Anagni, prisonnier justement de Boniface VIII qui, redoutant que ses adversaires puissent convaincre Célestin V de revenir au trône pontifical, le destituant ainsi, empêcha le saint moine de retourner à son ermitage.
Pour la petite histoire, il faut dire que Boniface VIII porta le deuil à la mort de Célestin V, seul cas dans l'histoire des papes , et fit célébrer une messe publique pour le repos de son âme, et c'est lui qui initia le processus de canonisation mené à son terme le pape Clément V en 1313 à l'instigation du roi de France, Philippe le Bel (1268-1314).
Plus tard, en 1630, Lelio Marini, Abbé Général de la Congrégation de Célestin, dénonça l'assassinat de Pietro da Morrone par ordre de Boniface VIII.
Beaucoup affirment que l'on ne peut pas faire de comparaisons entre le geste de Benoît XVI et celui de Célestin. V. Maurilio Guasco, sur "Famiglia Cristiana" du 24/02/2013 écrit que «la différence est trop grande dans le contexte historique et en particulier la situation de l'Eglise catholique», mais si cela est sans doute vrai, nous pouvons dire malgré tout dire que tous deux ont volontairement choisi de démissionner et tous deux ont eu l'humilité et le courage d'admettre qu'ils n'avaient plus la force de continuer à diriger l'Eglise et de la renouveler.
