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Vie publique signifie aussi solitude

Merci à Raffaella de nous laisser partager ce passage qui en ces jours apparaît extraordinairement prophétique, tiré d'un ouvrage de Joseph Ratzinger paru en Italie sous le titre "Il Cammino pasquale" (26/3/2013).

Cf. http://www.ibs.it pour la version en italien (*)

     

Vie publique signifie aussi solitude

Au temps du silence, de l'apprentissage, de l'attente fait suite celui du travail, de la sortie en public.
L'humanité de Jésus signifie ceci: participation à la joie et au succès que la vie publique peut offrir, participation à la joie du travail de l'homme, qui conduit à la réussite.
Elle signifie certainement aussi l'autre aspect: participation à la charge et à la responsabilité qui sont liées à la vie publique. Celui qui travaille publiquement ne s'acquiert pas seulement des amitiés, il s'expose aussi à la contestation, à l'incompréhension, à l'abus.
Son nom, sa parole peuvent être désormais utilisés par les partis, à la fois à droite et à gauche.
L'antéchrist se sert du masque de Jésus; il en fera usage comme le diable qui fait usage de la parole de Dieu, de la Bible (Mt 4, 1-11, Lc 4, 1-13).
Paradoxalement, vie publique signifie aussi solitude .
Tel est le cas pour lui aussi, il rassemble des amis, mais la déception de l'amitié trahie ne lui est pas épargnée, comme ne lui est pas épargnée non plus l'incompréhension des disciples bien intentionnés, mais faibles.
A la fin, il y a la solitude du temps de l'angoisse sur le Mont des Oliviers, quand les disciples dorment: parmi ses plus intimes, il reste mal compris.

A côté de cette solitude de l'incompréhension, il y a encore une autre sorte de solitude, l'être seul de Jésus
Il a vécu sa vie, partant d'un point où les autres ne peuvent pas pénétrer, l'être seul avec Dieu .
A Lui s'applique pleinement et plus profondément que cela ne pourrait se produire chez les hommes ces mots de Guillaume de Saint-Thierry, «Qui est avec Dieu, n'est jamais moins seul que lorsqu'il est seul».
En disant cela, nous touchons le centre du mystère christologique. La foi christologique de l'Eglise s'ouvre dans la méditation sur la prière de Jésus.
La prière est sa vie cachée et c'est la clé de sa vie publique .
Notre prochaine méditation doit donc être axée sur cette réalité fondamentale, la prière de Jésus

Joseph Ratzinger

Note

Marie-Christine me signale:

J'ai trouvé une référence dans le livre "Ratzingeriana" du très regretté Hervé Couteau-Bégarie (cf. benoit-et-moi.fr/2012(II) .
Page 45, § 22:
Le Ressuscité, retraite au Vatican en présence de S.S. Jean-Paul II, Desclée de Brouwer, 1986, 184p.
2e édition,1986
3e édition, 1991
4e édition, 12e mille, 2005.
Il cammino pasquale, 1985. Traduit de l'italien par "les éditions Desclée de Brouwer"
La deuxième partie s'inspire de travaux antérieurs, Le Dieu de Jésus Christ, 1977 (ch.II) et Ils regarderont Celui qu'ils ont transpercé, 2006 (original allemand 1984)
Retraite de Carême prêchée au Vatican en 1983. I. Méditations bibliques et liturgiques; II. Le mystère de Jésus; III. Le Christ, l'Eglise, le sacerdoce.
A partir des textes de l'année C, " je me suis efforcé de développer une contemplation pascale du mystère du Christ et de son Eglise".