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En parlant avec le Pape

Un peu sur le modèle du livre imaginé par Mgr Gänswein "Benedik XVI: Prominente über den Papst", 50 espagnols célèbres parlent du legs de benoît XVI. Présentation du livre, traduction de Carlota (5/5/2013)

>> Cf.
benoit-et-moi.fr/2013-I/des-celebrites-parlent-du-pape

Hablando con el Papa

(Carlota)
Récemment est paru en Espagne un livre intitulé « Hablando con el Papa » (en parlant avec le Pape – voir ici).

Il s’agit d’un ouvrage dans lequel 50 Espagnols connus réfléchissent sur le legs de Benoît XVI et plus particulièrement sur certains textes du Pape.
Le livre est né sous l’impulsion de Jaime Mayor Oreja (un homme politique espagnol de droite et ancien ministre, actuellement député espagnol au parlement européen) et de la fondation « Valeurs et société » que dirige David Figuera. L’œuvre est éditée par Francisco José Contreras et Ignacio Sánchez Cámara.

Le livre a été présenté officiellement à Madrid (voir article complet et en vo ici) avec quelques personnalités ayant participé à la rédaction de l’ouvrage.
La présentation était animée par la journaliste et romancière Isabel San Sebastián qui se reconnaît agnostique […]. Parmi les 50 Espagnols ayant collaboré à l’ouvrage l’on trouve des sportifs comme Rafael Nadal, Xavi Hernández, Emilio Butragueño ou María de Villota (ndt Je ne me suis pas encore procuré le livre mais je suppose que tous les écrits n’ont pas la même portée. Néanmoins tous les rédacteurs y compris des sportifs surmédiatisés montrent leur intérêt pour Benoît XVI !); des hommes politiques comme José María Aznar, Enrique Múgica, Alberto Ruiz Gallardón, Mercedes Aroz, Alejo Vidal Quadras ou Francisco Vázquez; des musiciens comme Inma Shara; des économistes comme Manuel Pizarro; […] et des défenseurs de la vie comme Ignacio Arsuaga ou José Antonio Ortega Lara […]

Jaime Mayor Oreja qui a écrit le prologue de « Hablando con el Papa » a rappelé que l’ouvrage a été imaginé avant la renonciation du Pape et que trois jours avant, le projet en était totalement élaboré, par conséquent « Les raisons du livre ont précédé la renonciation de Benoît XVI » a souligné l’homme politique basque.
Pour Mayor Oreja, le livre est « décisif dans le diagnostic du monde que nous vivons. Pour moi Benoît XVI est la seule autorité mondiale capable de certifier que le relativisme que nous vivons est notre grand adversaire », il a expliqué et a qualifié « la douce tyrannie du relativisme » comme un concept évanescent et transversal qui a été capable de trouver à se loger dans toutes les idéologies et il a encore plus abondé le poids de ce concept quand il a signalé que « le relativisme a réussi à enlever toutes références aux vertus chrétiennes, il a dénaturé le mariage, entre autres choses ».
Le relativisme est pour Mayor Oreja et beaucoup d’autres qui ont écrit un chapitre dans « Hablando con el Papa », le grand ennemi de la société chrétienne, mais il pense que « cette obsession à tout relativiser » est condamné à l’échec car les temps nouveaux qui se rapprochent, « exigeront de la société des changements profonds au niveau personnel ».

Lors de la conférence ont également pris la parole les éditeurs :
- Ignacio Sánchez-Cámara, professeur de la philosophie du Droit à l’Université de la Corogne et collaborateur de nombreux journaux, qui a déclaré « nous vivons une profonde crise morale, par conséquent, le relativisme ne peut être le remède à cette crise car c’est en partie sa faute ». Pour lui la voix de Benoît XVI est « la seule qui a combattu le relativisme et c’est le premier pape chrétien des temps modernes à avoir combattu le paganisme »
- Francisco José Contreras, professeur de la philosophie du Droit à l’Université de Séville et également collaborateur reconnu de différents journaux, a été chargé de la sélection des 50 personnalités qui ont collaboré au livre, « tous de façon altruiste » et il a dit qu’il a cherché « la pluralité dans la sélection ». Il a donc choisi en plus des catholiques, des agnostiques et un juif, Jon Juaristi (*).

L’ambassadeur auprès du Saint Siège et ancien maire de la Corogne, Francisco Vázquez (ndt membre du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol – auprès du Saint Siège de 2006 à 2011), en bon connaisseur de la culture européenne a fait ressortir « la valeur du Pape à concilier la raison, la foi et la science ». Il a exprimé sa profonde admiration envers Joseph Ratzinger et a raconté une savoureuse anecdote dans ses conversations avec lui, en utilisant ce langage « itagnol », imprégné de termes de l’italien qui venaient de chansons de son époque, de Rita Pavone et Domenico Modugno, et de l’espagnol. Comme le souverain pontife ne comprenait pas très bien cette langue parlée avec l’accent galicien (ndt l’ambassadeur est originaire cette province du NO de l’Espagne ), il lui a dit : « vous me parlez en espagnol car j’y trouve de l’intérêt et moi je vous répondrai en italien afin que vous pratiquiez cette langue ». Ce dont, évidemment, il avait bien besoin !
« Hablando con el Papa » contient en outre un intéressant appendice documentaire qui inclut le discours crucial de Benoît XVI à l’Université de Ratisbonne, ses mots devant le Bundestad, son message à Westminster Hall ou les mots qu’il a prononcés aux JMJ de Madrid. […]

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(*) Jon Juaristi est un Basque espagnol né en 1951, poète, romancier, essayiste et traducteur basque-castillan. Sa conversion au judaïsme est récente. Issu d’une classe moyenne relativement aisée, son parcours politique et idéologique est tumultueux comme celui d’un certain nombre de sa génération, ayant évolué de nationalisme basque, à l’ETA, l’extrême gauche puis le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol à partir des années 80. Avec l’âge il a glissé vers, je cite ses mots, le « libéralisme conventionnel ». Il déclare désormais : « Je suis une personne conservatrice, mais non d’une droite extrême, et je ne militerai en aucun autre parti. Contre cela je suis déjà immunisé » (cf. es.wikipedia.org/wiki/Jon_Juaristi )