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Barbarie

A propos d’une réflexion de Marie Delarue, sur le site Boulevard Voltaire (4/11/2013)

>>> L'article à lire ici: www.bvoltaire.fr/mariedelarue
Infanticides : notre société est retournée à la barbarie

     

Sur le site Boulevard Voltaire, Marie Delarue revient, dans un article remarquable, sur trois faits divers sordides survenus ces derniers jours en France sans que cela soulève la moindre indignation de médias pourtant si prompts à s’indigner pour d’autres causes, et dont les protagonistes sont ce qu'il faut bien appeler des parents tortionnaires et des enfants martyrs.
Les faits, que je ne rappelle pas ici, mais qui sont décrits dans l’article, sont tellement abominables que le mot barbarie utilisé dans le titre semble presque une litote.

Le pire, c’est que ce ne sont pas des faits isolés : nous entendons de plus en plus souvent parler d'un syndrome étrange nouvellement apparu, pudiquement baptisé - dans la plus pure novlangue - « déni de grossesse (ou de maternité) », conduisant des ogresses (que les médias, toujours prêts à se ranger du côté des bourreaux, mais qui n’ont en général pas un mot de pitié pour les victimes, appellent « mamans »), entre autres abominations, à étouffer leur nouveau-né avant de cacher le corps dans un congélateur (1), ou à battre leur enfant à mort avant de jeter le cadavre dans un trou.
Mais par une curieuse inversion des faits, ces monstres femelles deviennent des victimes: elles ne sont pas responsables de leurs actes, elles sont malades (psychiquement, s'entend), voire simplement victimes de l'incompréhension de la société .

Selon Marie Delarue, « aujourd’hui, en France, 10 % des enfants seraient victimes de maltraitance et deux enfants mourraient chaque jour de violences infligées par des adultes, le plus souvent dans le cadre familial »
Mais, ajoute-t-elle, « il serait peut-être aussi urgent de se demander pourquoi ».

Et elle n'hésite pas à pointer la responsabilité des psys, devenus les nouveaux prêtres d’un monde sans Dieu et qui ignore le péché:

« Là encore, les psys convoqués ont de doctes certitudes et autant d’explications.
Ce qui frappe, là encore, c’est l’évacuation de toute notion morale.
Ne parlons pas de péché, ce mot honni. Le bien et le mal ont disparu au profit unique de la maladie psychique. Il n’y a plus de fautes, seulement des « erreurs ». Des « souffrances ». Pas celles des victimes, non : celles de leurs tortionnaires.

Mais si, une fois de plus, il faut absolument évacuer toute notion de « morale » au profit des explications psychologiques, psychiatriques et même psychanalytiques, comment se fait-il que personne ne soulève cette question : toutes ces mères et ces pères maltraitants n’ont-ils aucun surmoi ? N’y a-t-il donc rien qui les freine, rien qui les arrête ? Rien au-dessus de leur nombril et de leurs bobos intimes pour retenir une main meurtrière ?
Notre société livrée à la toute-puissance des « psys » est devenue totalement déculpabilisée.
Sans Dieu ni loi, elle est retournée à la barbarie ».

Une société sans Dieu, c'est celle que Benoît n'a cessé de dénoncer pendant huit ans.
Comme par exemple dans ce passage du Message pour la Journée mondiale de la jeunesse 2011:

L’expérience enseigne qu’un monde sans Dieu est un enfer où prévalent les égoïsmes, les divisions dans les familles, la haine entre les personnes et les peuples, le manque d’amour, de joie et d’espérance.

Son successeur, lui, préfère mettre l’accent sur la miséricorde de l’Eglise, et la paternité d’un Dieu « qui ne se lasse pas de pardonner ». Mais faire l’impasse sur le châtiment n’est pas sans risque, dans les temps que nous vivons.
Du reste, une société qui annonce comme un progrès de civilisation le meurtre de l’enfant dans le ventre de la mère a déjà atteint le fond.

* * *

(1) Le syndrome du déni de grossesse s’est cherché une caution culturelle, et a même trouvé son expression « littéraire » (notre époque a la littérature qu’elle mérite) dans un livre - heureusement très vite tombé dans l'oubli - intitulé « Le cimetière des poupées », dont l’auteur est « la fille de » - je veux parler de Mazarine Pingeot.

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>>> Sur un sujet voisin : La perversion des sans-Dieu (benoit-et-moi.fr/ete2011)