Accueil

Des chiffres qui se muliplient, pour diviser

Quatre fois plus de monde aux audiences de François, dit Reuters (19/12/2013)

     

C'est peut-être en partie vrai. Pas totalement, car Raffaella, qui est LA source 100% fiable (mais destinée comme moi à être démentie par les faussaires), sait, pour avoir suivi toutes les audiences, que sous Benoît XVI, les chiffres étaient comptabilisés à travers les billets distribués par la Maison Pontificale, et qu'il y avait souvent le double de ce qui était annoncé.
Peu importe, au fond. La capacicité d'évangélisation n'est pas une question de chiffres.
Mais cet article de Reuters (une des agences les plus influentes) est ce qui restera.

Il serait si simple au Père Lombardi, ou même au Pape, de rectifier, voire simplement de relativiser. Aucun ne le fait. N'en déplaise à ceux qui persistent à nier la rupture, ces chiffres, et surtout leur non-démenti, sont la preuve de la rupture intentionnelle.

* * *

Toute cette agitation autour de François renvoie à ce qu'écrivait Francesco Colafemmina (qui a inventé le mot génial "vaticanopinioniste"!!!!) en août dernier, alors que le Pape nommait un commissaire à la tête des Franciscains de l'Immaculée - dont le sort ne s'est pas amélioré depuis.

     

Extrait

(benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/vaticanopinionisme-sous-le-pape-franois.html )

Inutile de le nier: tout le monde est enthousiasmé par le nouveau pape. Et si on esquisse la moindre grimace de perplexité à propos de tel ou tel geste, telle ou telle déclaration du pape, même en préservant le respect et l'affection envers le tendre pape argentin, on se voir immédiatement condamné à un bûcher médiatique virtuel ...
L'appréciation inconditionnelle pour le nouveau pape constitue l'«auto-da-fé» (ndt: éthymologiquement 'acte de foi') de l'Église catholique contemporaine. Et il est indéniable - même s'il y en a encore qui prétendent montrer la continuité de pensée et les liens formels étroits entre un souverain pontife et l'autre - que tout le monde était conscient, depuis cette nuit de Mars dernier (le 13), qu'avec le Pape François - pour paraphraser le communiqué publié pour l'occasion par le Grand Orient d'Italie - «rien ne serait plus jamais comme avant».

Bon, c'est un fait qu'il y a un peu de critique préventive ou si l'on préfère, de préjugés, chez certains commentateurs catholiques définis hâtivement comme «traditionalistes» ou «proche des traditionalistes» (comme si le traditionalisme était une maladie contagieuse ou une catégorie extrémiste du genre «Talibans», «Brigades rouges», «fasciste», etc.), de même qu'était évidente l'hostilité, parfois même le dégoût des gens comme Enzo Bianchi, Vito Mancuso, Hans Kung, à l'égard du pape précédent. Je ne veux pas dire qu'il est légitime de se comporter comme cette triade de la dissidence "bénédictine", mais je pose une question de méthode aux vaticanistes italiens qui se sont transformés, peut-être à leur insu, en vaticanopinionistes, c'est-à-dire en journalistes qui, plutôt qu'informer objectivement sur les affaires du Vatican, transférent leurs réflexions personnelles dans l'information, dépassant parfois en zèle l'activité informative du Saint-Siège: alors que quelques mois auparavant, personne ne critiquait ou si l'on veut, ne "démasquait" les opposants et les ennemis du pape Benoît XVI, il y a aujourd'hui une sorte de ceinture médiatique inoxydable prête à défendre le Pape François toujours et partout, dans le ciel, sur terre et sur mer?

Depuis lors, le train du vativcanopinionisme s'est emballé.
A suivre (pas trop loin, j'espère...)