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Divorcés-remariés: pressions en Allemagne

Gebhard Fürst, l'évêque de Rottenburg-Stuttgart, annonce des réformes à venir déjà avant le Synode d'octobre 2014, dans le droit du travail des employés de l'Eglise en Allemagne (26/11/2013)

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L'article du 23 novembre, sur le site www.domradio.de a été traduit en italien par www.finesettimana.org .

     

L'évêque Fürst se déclare favorable à la réforme concernant les divorcés remariés: le débat se poursuit
Christoph Arens
23 Novembre 2013
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L'évêque de Rottenburg-Stuttgart, Gebhard Fürst a annoncé des réformes prochaines du droit du travail pour les employés de l'Église catholique. Même pour la question de l'admission aux sacrements, quelque chose bouge.

L'Eglise catholique en Allemagne entend déjà introduire des réformes en relation avec l'attitude envers les divorcés remariés. C'est ce qui a été annoncé à Bonn par l'évêque Gebhard Fürst de Rottenburg-Stuttgart, lors de l'assemblée générale du Comité central des laïcs catholiques allemands (ZdK).

«Les attentes, l'impatience et l'irritation sont très grandes»: c'est en ces termes que Furst a décrit l'atmosphère que l'on respire parmi les catholiques allemands. Les évêque, dit-il, ont depuis 2010 beaucoup réfléchi à cette question et mené des débats ouverts et approfondis. Aujourd'hui, «des progrès modestes, mais réels» s'esquissent. Cela signifie, selon Furst, à la fois des réformes dans l'Église, dans le domaine du droit du travail, et aussi sur la question de l'admission des divorcés remarié aux sacrements.

Les statistiques montrent l'ampleur du problème : en 2012 en Allemagne, environ 179 100 mariages ont été dissous. A peu près 37% de l'ensemble des mariages en 2012, toujours selon les statistiques, devraient se terminer par une séparation dans les 25 ans. La tendance est à la hausse.
Et déjà aujourd'hui, près de 25 % des mariages sont des remariages.

D'où le problème de la crédibilité: l'Église est souvent perçue comme impitoyable, a affirmé l'évêque de Rottenburg-Stuttgart. Dans une lettre de Juin à ses confrères, il soulignait: «La demande d'accorder l'absolution et d'admettre à la communion, est aussi une question posée à l'annonce de l'Eglise sur la faute, le retour et la réconciliation». Comment l'Église peut-elle être perçue comme un lieu de réconciliation si elle-même ne perçoit pas le besoin de foi de nombreux divorcés remariés?

Même en tant qu'employeur, l'Église catholique a des problèmes croissants pour être acceptée: à Königswinter, la commune a révoqué l'Eglise en tant que gestionnaire de l'école maternelle, après que le curé ait renvoyé la directrice pour cause d'adultère. Le Tribunal du travail à Erfurt, en 2011, a décidé que le directeur d'un hôpital catholique à Düsseldorf devait rester en charge bien qu'il soit remarié .

En ce qui concerne le droit du travail - l'Eglise catholique à travers sa Caritas est le premier employeur en Allemagne - les évêques, selon Furst, ont une marge de manoeuvre plus grande, car il ne s'agit pas de questions dogmatiques. Les employés de l'Église doivent être loyaux envers leur employeur, mais cela ne devrait pas affecter la vie privée. Pour cette raison, les divorcés remariés devraient dans le futur pouvoir continuer à travailler dans les organismes ecclésiaux, a déclaré l'évêque. Toutefois, les activités liées à l'annonce, comme le travail des diacres, des référents paroissiaux ou pastoraux, devraient être soumises à une évaluation plus sévère.
Le Secrétaire général de la Caritas Georg Cremer a souhaité, dans une première réaction des «solutions en matière de droit». Savoir dans quels cas les divorcés remariés peuvent être révoqués par les organes de l'église est un problème qui doit être résolu pour tous, d'une manière compréhensible , justifiable. Se poserait dans le même temps la question de savoir si les personnes impliquées dans l'annonce deviennent vraiment «non crédibles» à cause de l'échec de leur mariage .
En ce qui concerne l'admission des divorcés remariés à la communion et à la confession, l'évêque de Rottenburg-Stuttgart a dit que les évêques allemands voudraient approuver une réforme lors de leur Assemblée générale de printemps, en Mars (ndt: donc, avant le Synode). Furst a réitéré que l'indissolubilité du mariage pour l'Eglise est non négociable. Il s'agirait toutefois de mieux prendre en compte la réalité concrète de nombreux couples et familles .

Selon le projet actuellement présenté, les divorcés remariés devraient être admis aux sacrements dans des cas particuliers motivés. Le prérequis serait une décision personnelle responsable, prise en conscience, et un entrtien avec le directeur spirituel.
Pour cela, les évêques allemands se baseraient sur le «document de Fribourg », présenté au début d'Octobre , ainsi que la lettre pastorale publiée en 1993, des évêques de l'époque dans la région du sud-ouest de l'Allemagne, Walter Kasper (Rottenburg- Stuttgart), Karl Lehmann (Mayence) et Oskar Saier (Fribourg) . Les deux documents ont été rejetés par le Vatican .