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Famille: Un sondage en vue du synode

Le Pape souhaite consulter directement les fidèles (2/11/2013)

Le secrétaire général du synode nommé par le pape, Mgr Baldisseri, vient d'envoyer aux conférences épiscopales nationales du monde entier un document "à diffuser le plus largement possible parmi les fidèles, dans les paroisses", afin de préparer le synode des famille qui se tiendra dans un an (du 5 au 19 octobre 2014). Les résultats de ce sondage devront être retournés avant le 31 décembre 2013.
Le Pape profitera du prochain consistoire, qui se tiendra en février, pour écouter les avis des cardinaux du monde entier.
Andrea Tornielli souligne que la décision de François "d'écouter la voix des fidèles sur des thèmes aussi délicats est absolument inédite".
Mais il avertit toutefois que ce serait une erreur de croire que l'on aura une réponse définitive à l'issue du synode de 2014: la famille sera encore au coeur du synode ordinaire des évêques qui se tiendra en 2015.

Qu'on me permette un commentaire personnel: étant admis que la société "évolue" - et sous-entendu: l'Eglise doit l'accompagner -, il est difficile d'imaginer que l'on mobilise autant d'énergies pour entériner le statu-quo.
La consultation des fidèles, si elle n'est un alibi, évoque irrésistiblement (est-ce un bien pour l'Eglise?) la "démocratie participative" qui prétend interroger les citoyens d'un pays et s'informer de leurs désirs à travers des "Etats Généraux" et autres "Consultations Nationales"... où ce sont souvent les mêmes qui confisquent la parole, et au terme desquels, s'il n'a pas émergé de catastrophe, on a souvent le sentiment qu'on a créé une usine à gaz.

En attendant, la meilleure façon de juger à quel point les thèmes abordés sont "délicats" est encore de lire le questionnaire.
Il est disponible en italien sur le site Vatican Insider. J'imagine qu'on pourra aussi le trouver en français, et je traduis juste les points qui risquent de provoquer le plus de remous, c'est-à-dire le concubinage, les divorcés remariés, les couples de même sexe et le contrôle des naissances.

Certains diront (peut-être à juste titre) que ces problèmes existent, et que pratiquer la politique de l'autruche ne les résoudra pas.
Mais d'autres penseront, non sans raison qu'il faut prendre garde à l'effet "cheval de Troyes", permettant, à travers des cas particuliers certes dignes d'intérêt et de commisération, d'ouvrir des brèches par où les adversaires de l'Eglise, du dedans et du dehors, ébranleront la doctrine; et surtout qu'aborder des thèmes aussi explosifs, c'est donner des excuses (et même une légitimité) à ce que l'Eglise a toujours désigné comme péché.
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Questionnaire en italien ici: vaticaninsider.lastampa.it/fileadmin/user_upload/File_Versione_originale/questionario.pdf

     

Le questionnaire

Les questions suivantes permettent aux Eglises particulières de participer activement à la préparation du Synode Extraordinaire, qui a pour but d'annoncer l'Evangile dans les défis pastoraux d'aujourd'hui autour de la famille:
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1 - Sur la diffusion de la Sainte Ecriture et du Magister concernant la famille.
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2. Sur le mariage selon la loi naturelle
a) Quelle place occupe le concept de loi naturelle dans la culture civile tant au niveau institutionnel, éducatif et académique qu'au niveau populaire? Quelles visions de l'anthropologies sont sous-tendues à ce débat sur le fondement naturel de la famille?
b) Le concept de loi naturel en relation à l'union entre un homme et une femme est-il communément accepté en tant que tel de la part des baptisés en général?
c) Comment est contestée dans la pratique et dans la théorie la loi naturelle sur l'union entre l'homme et la femme en vue de la formation d'une famille? Comment est-elle proposée et approfondie dans les organismes civils et ecclésiaux?
d) Si des baptisés non pratiquants, ou qui se déclarent non croyants, réclament la célébration d'un mariage, comment affronter les défis pastoraux qui en découlent?

3 - La pastorale de la famille dans le contexte de l'évangélisation
(...)

4. Sur la pastorale pour faire face à certaines situations difficiles
a) La cohabitation ad experimentum (i.e. le concubinage) est-elle une réalité importante dans l'Eglise particulière? A quel pourcentage pourrait-on l'estimer?
b) Existe-t-il des unions libres de fait, sans reconnaissance ni religieuse ni civile? Y a-t-il des statistiques fiables?
c) Les séparés et les divorcés remariés sont-ils une réalité pastorale importante dans l'Eglise particulière? Dans quel pourcentage pourrait-on les estimer numériquement? Comment fait-on face à cette réalité à travers des programmes pastoraux adaptés?
d) Dans tous les cas: comment les baptisés vivent-ils leur irrégularité? En sont-ils conscients? Manifestent-ils simplement de l'indifférence? Se sentent-ils marginalisés et vivent-ils avec souffrance l'impossibilité de recevoir les sacrements?
e) Quelles sont les requêtes que les personnes divorcées et remariées adressent à l'Eglise à propos des sacrements de l'Eucharistie et de la Réconciliation? Parmi les personnes qui se trouvent dans ces situations, combien réclament ces sacrements?
f) L'assouplissement de la pratique canonique relative à la reconnaissance de la déclaration de nullité du lien matrimonial pourrait-il offrir une réelle contribution à la solution des problématiques des personnes impliquées (ndt: je ne peux m'empêcher de souligner le jargon!!). Si oui, sous quelle forme?
g) Existe-t-il une pastorale pour venir à la rencontre de ces cas? Comment se déroule cette activité pastorale? Existe-t-il des programmes à ce sujet au niveau national et diocésain? Comment est annoncée aux séparés et divorcés la miséricorde de Dieu, et comment est mis en acte le soutien de l'Eglise à leur chemin de foi?

5. Sur les unions de personnes de même sexe
a) Existe-t-il dans votre pays une loi civile de reconnaissance des unions de personnes de même sexe équivalentes d'une certaine façon au mariage?
b) Quelle est l'attitude des Eglises particulières et locales, à la fois face à l'Etat civil promoteur d'unions civiles entre personnes de même sexe, et face aux personnes impliquées dans ce type d'unions?
c) Quelle attention pastorale est-il possible d'avoir envers les personnes qui ont choisi de vivre selon ce type d'unions?
d) Dans le cas d'unions de personnes du même sexe qui ont adopté des enfants, comment se comporter pastoralement en vue de la transmission de la foi?

6 - Sur l'éducation des enfants au sein de situations de mariages irréguliers
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7. Sur l'ouverture des époux à la vie
a) Quelle est la réelle connaissance que les chrétiens ont de la doctrine de Humanae Viitae sur la paternité responsable? Quelle conscience a-t-on de l'évaluation morale des différentes méthodes de régulation des naissances? Quels approfondissemnt pourraient être suggérés en la matière du point de vue pastoral?
b) Cette doctrine morale est-elle acceptée? Quels sont les aspects les plus problématiques qui rendent l'acceptation difficile dans la grande majorité des couples.
c) Quelles méthodes naturelles sont-elles promus de la part des Eglises particulières pour aider les conjoints à mettre en pratique la doctrine d'Humanae Vitae.
d) Quelle est l'expérience concernant ce thème dans la pratique du sacrement de pénitence et dans la participation à l'Eucharistie?
e) Quelles oppositions observe-t-on entre la doctrine de l'Eglise et l'éducation civile à ce sujet?
f) Comment promouvoir une mentalité davantage ouverte à la natalité? Comment favoriser la croissance des naissances?



8 - Sur le rapport entre la famille et la personne
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9 - Autres défis et propositions
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