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La lettre de Jeannine du 15 septembre (II)

Deuxième partie: Six mois de silence de Benoît (17/9/2013)

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La lettre de Jeannine du 15 septembre (I)

Ndlr: J'ai essayé de retrouver les correspondances et les images dans mon site.
On a vraiment le sentiment de feuilleter un album (illustré, et pas que par des photos) de souvenirs.

J'ai aussi recherché la video de la rencontre historique du 23 mars, dans le beau commentaire de Philipine de Saint-Pierre.

     

Partant de cette évaluation de la personne du pape et de ses actes j'ai envie de faire moi aussi une rétrospective des six mois de silence de Benoît XVI. On pourra m'objecter que son absence est toute relative puisqu'il a osé se montrer (Tornielli) à l'extérieur du Monastère. La lumière pendant ce temps m'a été apportée par ses apparitions et tous les renseignements (écrits et photos) trouvés dans votre site.

En date du 7 mars il marche avec son secrétaire à Castel Gandolfo, une photo "volée" de "Chi", tant pis pour les bons principes. (benoit-et-moi.fr/2013-I/articles/des-nouvelles-du-pelerin-de-castelgandolfo)

Le 23 mars visite de François au pape émérite à Castelgandolfo.
Benoît XVI vient l'attendre à l'héliport, silhouette fragile, encore très fatigué mais l'accolade est chaleureuse de la part de notre Benoît. Le geste de sa main dans la chapelle pour mener François à la place qu'il doit occuper en vertu du protocole est surprenant par sa vivacité, sa force pour montrer sa volonté de rester à l'écart comme il l'a promis le 28 février.
Une belle photo où les hommes en blanc se retrouvent pour prier côte à côte, échanger les cadeaux traditionnels; celui de François a particulièrement ému Benoît XVI a-t-il été dit. Pour moi, dans un cadeau ce qui a de la valeur ce n'est pas l'objet mais l'intention amicale ou affectueuse qui a guidé la personne qui me l'offre. (benoit-et-moi.fr/2013-I/articles/benoit-reoit-son-successeur)

Pendant ce silence qui s'installe il est réconfortant de savoir que François prie pour lui dès le 13 mars, le voit, lui téléphone, parle de lui, dit une messe pour lui, n’oublie pas le Jeudi Saint avec un appel long et chaleureux, son anniversaire, sa fête, plus les contacts non répertoriés car François a le téléphone facile et sort facilement de Sainte-Marthe. Mgr Gänswein fait le lien entre sa fonction et celui qu'il entoure et on peut supposer qu'une chose grave serait signalée. D'ailleurs le Vatican a fermement démenti les propos alarmistes concernant sa santé.

Son frère qui est avec lui à CastelGandolfo nous permet d'avoir de ses nouvelles le 12 avril. (benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/de-bonnes-nouvelles-de-benoit)

Jusqu'à la fin avril Benoît XVI se repose à Castel Gandolfo et récupère un peu de son importante fatigue. De plus il doit s'habituer à son nouveau mode de vie car il n'est pas évident de passer d'une vie publique, stressée, en permanence sous le feu des médias à une oasis de calme, de silence, de repos même si cela est désiré intensément.

A partir du 30 avril les médias s'agitent car, évènement unique et conforme à ce qui était prévu, le pape émérite revient définitivement au Vatican le 2 mai, plus précisément au Monastère Mater Ecclesiae, tout proche de la Maison Sainte-Marthe (benoit-et-moi.fr/2013-II/retour-au-vatican).
Les articles se multiplient avec des redites : il va rentrer, il est rentré, problèmes ou pas problèmes à cause de cette cohabitation inédite?
Salué à l'héliport par un petit comité d'accueil il retrouve François qui l'attend à la porte de sa maison. Il progresse petit à petit, entouré de soins, de présences aimantes, dévouées mais il entre dans une nouvelle maison, il commence une autre vie. Mgr Gänswein qui s'était adjoint l'aide d'un diacre pour pallier ses absences pendant le séjour à Castel Gandolfo, car il était très pris par ses nouvelles fonctions, l'élection du nouveau pape, les trajets à faire deux fois par jour en voiture , a repris sa place auprès de lui sans aide extérieure.
Pour cette date nous avons de magnifiques photos riches en couleurs (benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/images-du-retour) mais deux en particulier de la Place Saint-Pierre avec les personnes présentes regardant vers le ciel : l'hélicoptère si connu avec à son bord son précieux passager passe au-dessus d’elles. Au Monastère la voiture est entourée et on voit les deux papes dans l'embrasure de la porte avec, en retrait, Mgr Gänswein très souriant. Les photographes sont présents, un moment de prière dans la chapelle et la parenthèse se referme.

"Chi" permet de retrouver en date du 11 mai 2013 des photos de magazine avec François et Benoît mais surtout une image très simple de famille réunie à l'ombre, à l'extérieur : Benoît, Georg Gänswein et les quatre memores, tout ce qu'il aime (benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/le-reportage-de-chi)

En date du 19 mai, dans le BXVI Forum, Panorama offre un survol en images des huit années de pontificat. On le retrouve avec les manches du pull noir qui dépassent de la soutane blanche le 19 avril 2005, puis dans la tenue que je préfère et qu'il porte si bien : soutane blanche avec ceinture aux pans très travaillés, célébrations avec des tenues liturgiques très riches, très lourdes mais si belles. Les photos captent les expressions nombreuses et changeantes du visage aux yeux vifs, au sourire amusé mais aussi à l'expression songeuse, sévère, dubitative, parfois ennuyée. Lors des audiences générales il est plus détendu et un rire franc illumine le visage.

"Oggi", du 29-06-2013: promenade avec son secrétaire dans le jardin du Monastère (benoit-et-moi.fr/2013-II/benoit/des-photos-en-rafale).
Il y a du progrès. A les voir tous deux on ressent une impression de grand calme : Georg Gänswein montre des détails ou donne des explications à celui qu'il entoure. Benoît XVI avance doucement. Le cadre est verdoyant, empreint de simplicité avec le parapluie à la porte et les volets de la maison ouverts. Comme on est loin du Vatican dont il ne pouvait pas sortir pour sentir la neige qui tombait si rarement et qu'il regardait de son bureau!
Même si je choque, François a bien fait de se donner une certaine liberté.

Le 5 juillet pour la bénédiction de la Statue de Saint-Michel dans l'espace du Governorat, sortie officielle de notre Benoît sur invitation de François (benoit-et-moi.fr/2013-II/benoit/consacration-du-vatican-a-saint-michel).
Les photos les plus parlantes, pour moi, sont celles que l'on trouve en grande quantité dans le site du Vatican <photovat>.
Elles couvrent l'arrivée de Benoît XVI accueilli par un cardinal qui lui montre la foule présente, alors il salue. Il s'éloigne de la voiture et retrouve des visages connus: le cardinal Bertone, des cardinaux, des évêques, un chef du protocole silhouette mince, très souriant, toujours présent dans sa suite, Mgr Guido Marini, le Père Lombardi, des laïcs, une autorité avec écharpe (le maire?). Il caresse le visage d'une petite fille et celui d'un jeune enfant dans les bras de sa mère qui baise la main de Benoît XVI. On le retrouve calme, attentif, présent à celui qui s'avance. Il bénit une religieuse, une dame serre longuement ses mains. Etrange impression : tous les gestes se reproduisent comme s'il revenait d'un long voyage et qu'il était de nouveau à la maison.
Puis François arrive, l'accolade est chaleureuse, longue; la rencontre est heureuse et ils se dirigent vers leurs places respectives, côte à côte et identiques, Benoît à gauche de François. Il fait un temps magnifique, un ciel d'un bleu intense, un cadre de verdure, une cérémonie simple et le pape émérite suit attentivement. François n'omettra pas de rappeler que cette statue est due à Benoît XVI (je simplifie car je n'ai pas les termes exacts) et pendant qu'il parle Benoît applaudit.
La cérémonie va se terminer, les personnes présentes saluent le pape, un cardinal est resté près du pape émérite mais ce dernier doit répondre aux salutations de l'au revoir. Mgr Xuereb, le Docteur Polisca agenouillé devant son patient qu'il rencontre en ce lieu avec un grand sourire; les photos de ceux qui ont salué Benoît à son arrivée et n'omettent pas de faire de même au moment de repartir, et là, en présence de François. Le pape émérite salue en se dirigeant vers la voiture auprès de laquelle l'attend un groupe d'enfants, il s'arrête avec le sourire et caresse un visage. Le cardinal Bertone attend le départ. On retrouve le geste familier de Benoît: mains jointes au niveau de la poitrine pour dire merci et cacher son émotion. François l'accompagne et leurs mains se serrent chaleureusement. Je pense que Mgr Gänswein rentre avec lui pendant que le pape prend un bain de foule avec les enfants. J'ai cependant noté que Mgr Guido Marini, a seulement serré la main de Benoît XVI.

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Dans l'avion de retour du Brésil, le Pape François s'exprime très directement sur ses rapports avec Benoît XVI.
Je trouve l'analyse d' Angela Ambrogetti (benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/un-pape-a-dechiffrer ou benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/franois-rend-visite-a-benoit-xvi, ou encore benoit-et-moi.fr/2013-II/articles/un-pape-damerique-latine??) pondérée, bien écrite, paraissant faire preuve de beaucoup d'équilibre. L'intelligence n'est pas la même pour tous les êtres, de là notre diversité.
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A suivre...