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Les divorcés remariés et le "cardinal à moitié"

L'archevêque Lorenzo Baldisseri a été nommé par le Pape secrétaire général du Synode, et donc son avis compte. Il est interrogé sur Vatican Insider à propos du questionnaire préparatoire", notamment sur la question de la communion aux divorcés remariés (1er/12/2013)

«Si [le thème des sacrements aux divorcés remariés] a été mis dans la liste du questionnaire, cela signifie que l'on a l'intention de le traiter. Et que l'on veut en parler sans tabous, sinon il n'aurait pas été mentionné. Cela me semble évident»

Pour savoir quelle est son influence, et à quoi (à qui) il doit son titre de « cardinal à moitié », il faut relire cet article du 26 mars dernier (chiesa.espresso.repubblica.it/) où Sandro Magister nous raconte comment "tout de suite après son élection..., Jorge Mario Bergoglio a retiré sa calotte rouge de cardinal et l’a placée sur la tête du secrétaire du conclave, l'archevêque Lorenzo Baldisseri"... créant celui-ci cardinal de facto, au moins selon une antique tradition.
Reste à savoir si la pourpre sera confirmée lors du prochain consistoire.

     

«La communion pour les divorcés doit être abordée avec une nouvelle approche»

Après les mots de François dans «Evangelii gaudium», l'archevêque Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode, confirme que la question reste ouverte: «Nous allons en parler sans tabous. L'expérience orthodoxe peut nous aider »

Andrea Tornielli
http://vaticaninsider.lastampa.it
(ma traduction)
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«Le thème des sacrements aux divorcés remariés est une question qui doit être abordée avec une nouvelle approche».
L'archevêque Lorenzo Baldisseri est le prélat que le pape a nommé secrétaire général du Synode des évêques. Toscan, originaire de San Pietro in Campo, né en 1940, pendant près de quatre décennies diplomate du Vatican, depuis la fin de Septembre, il a pour mission de rajeunir l'institution du Synode appelé à discuter à deux reprises - en 2014 et en 2015 - le thème de la famille, après la large diffusion d'un questionnaire sur le sujet.

François, dans «Evangelii gaudium» ne mentionne pas explicitement la question des sacrements aux divorcés remariés. Il écrit, cependant, que l'Eucharistie «n'est pas un prix pour ceux qui sont parfaits, mais un remèdegénéreux et un aliment pour les faibles».
Comment lire ces mots?

«Soulignons aussi la phrase suivante: "Ces convictions ont également des conséquences pastorales que nous sommes appelés à considérer avec prudence et audace". Le pape réunit ces deux éléments. Cela signifie qu'il veut que l'on étudie ces questions avec prudence et donc avec attention à la doctrine. Mais aussi avec audace, qui pour moi est équivalent à "sans peur", en regardant les situations spécifiques des personnes».

- Donc, quelque chose va changer ?

«Le magistère n'est pas du plâtre, il est l'accompagnement de la doctrine au peuple. Il y a un approfondissement constant et il y a les applications aux différents cas. L'Eglise doit savoir trouver l'application de la doctrine dans le cas concret des personnes. Cette approche ne doit pas nous conduire à imaginer tout de suite des conclusions générales, des règles pour tous. Nous devons partir des cas concrets. Et là, on peut également développer une nouvelle façon de pouvoir considérer la doctrine (ndt: cela ne s'applle-t-il pas simplement "relativisme"?). Après tout, même avec les déclarations de nullité matrimoniale, nous intervenons au cas par cas. La pastorale, c'est cela, pas un schéma».

- Il est donc juste de conclure que le thème des sacrements aux divorcés remariés est ouvert?

«S'il a été mis dans la liste du questionnaire, cela signifie que l'on a l'intention de le traiter. Et que l'on veut en parler sans tabous, sinon il n'aurait pas été mentionné. Cela me semble évident».

- Dans l'interview sur le vol de retour de Rio, Bergoglio a rappelé à ce sujet - sans prendre position - la voie de l'Eglise orthodoxe, qui prévoit dans certains cas la bénédiction d'un second mariage ...

«L'expérience de l'Eglise orthodoxe peut nous aider, non seulement à l'égard de la synodalité et de collégialité, mais aussi dans l'affaire dont nous parlons, pour éclairer le chemin. Mais ce n'est pas le moment de discuter de la meilleure solution, ce sont des sujets qui seront abordés lors du Synode. Nous avons commencé à en parler maintenant, de façon nouvelle par rapport au passé, avec une demande d'informations et de réflexions à la base, dans les diocèses et les paroisses, et cela va beaucoup nous aider, en même temps que l'expérience d'autres églises, comme celles d'Orient. Comme vous l'avez mentionné, le pape a également fait référence à la pratique orthodoxe».

- Le questionnaire que vous avez envoyé est-il un sondage?

«Non, ce n'est pas un sondage, il faut le répéter. Ce n'est pas un sondage comme on l'entend aujourd'hui, et pas non plus un référendum. C'était plutôt une volonté d'apprendre directement des gens quelle est leur expérience, non seulement individuelle, mais aussi de groupe, afin de recueillir des données statistiques, des réflexions, des élaborations. Ainsi, les évêques du Synode auront le pouls de la situation sans avoir à puiser dans des livres ou des enquêtes sociologiques. Notre questionnaire est beaucoup plus qu'une enquête sociologique. Il est aussi une réflexion ecclésiale et spirituelle. Et les questions sont ouvertes ... ".

-Pouvez-vous nous expliquer la nouveauté de ce Synode en deux étapes, avec deux rencontres sur le même sujet à un an d'intervalle?

«C'est une nouveauté qui répond à la nouvelle dynamique voulue par le pape et en quelque sorte inspirée par la dynamique conciliaire. François veut un synode dynamique et permanent, non comme organisme structuré, mais comme action, comme osmose entre le centre et la périphérie. Et il le veut ouvert à tous les sujets, pour recevoir les suggestions qui viennent des églises locales. Le conseil de secrétariat, qui se compose actuellement de 15 personnes, acquerra plus d'importance, ce qui signifie que le pape aura là aussi la possibilité de consulter un conseil permanent pour son gouvernement».