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L'évangélisation en panne

Monique réagit à l'intervention du cardinal Schönborn cette semaine à Milan à Milan (13/12/2013)

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Une Église au bord du naufrage

     

Je viens de lire l'article sur l'intervention du Cardinal Schönborn. On le sent angoissé et il ne sait pas quoi proposer.
L'avenir du christianisme en Europe, ce sont des communautés de plus en plus minuscules mais ferventes et persécutées comme les chrétiens d'orient, perdues dans une marée d'agnosticisme et une marée islamique. Si les tendances actuelles persistent, l'islam sera la religion de l'Europe. Nos cathédrales seront transformées en mosquées (comme Ste Sophie en 1453) ou carrément détruites avec l'approbation des quelques athées qui détiendront encore les manettes de la chose publique. Des tas de gens qui ne croient en rien se "convertiront" à l'islam par crainte et par pur intérêt (comme dans les Balkans autrefois). Leurs enfants seront de bons petits musulmans véritablement croyants.
Une inversion des tendances est-elle possible? Je ne sais pas. Peut-être que "l'homme de l'année" y parviendra. On ne peut pas exclure qu'il ait une influence déterminante sur le cours des choses mais il ne semble pas voir l'imminence de l'islamisation de l'Europe, contrairement à Benoît XVI.
Il est vrai qu'il s'agit d'un problème politique dont il n'a pas la maîtrise... mais il pourrait au moins s'abstenir de traiter d'égoïstes les européens méfiants: ils ne sont pas fous; ils voient ce qui se passe au Moyen-Orient.

En tout cas, il y a un aspect de l'évangélisation qui est complètement oublié par nos cardinaux, nos évêques et nos prêtres, c'est la transmission de la foi des adultes aux jeunes, des parents aux enfants.
Même le document EVANGELLII GAUDIUM glisse rapidement sur ce sujet. En France et peut-être dans tout l'Occident, on s'abstient depuis 40 ans de prendre TOUS LES MOYENS de rendre efficace cette transmission. On se contente de dire qu'elle est en panne mais on ne fait rien.

Citons quelques exemples:
Les prêtres étant rares, ne devraient-ils pas consacrer en priorité leur temps à la catéchèse des jeunes (Joseph Ratzinger faisait 16 h de catéchèse par semaine à Munich, mais, il est vrai, dans un contexte autre que le nôtre), au lieu de tout laisser entre les mains de dames gentilles et dévouées (il n'est d'ailleurs pas sain que ce soit une chasse gardée des femmes) mais souvent peu formées et au lieu d'animer des réunions de retraités, qui vont à la messe tous les dimanches depuis 70 ans.
Il faut souligner l'insuffisance du temps consacré à la catéchèse des enfants et des adolescents, même dans les écoles catholiques (ce qui est scandaleux).
Qu'est-ce qu'une heure par semaine ou tous les quinze jours (et encore il faut défalquer les vacances scolaires), surtout si la plus grande partie du temps sert à attendre ceux qui sont en retard (comme dans toutes les réunions cathos!), à faire de la discipline ou des manipulations manuelles?
Nos clercs vivent dans la peur de faire fuir les gens en leur imposant des exigences.
Je me demande si cette mollesse n'est pas une façon de dévaluer la foi. On montre finalement aux jeunes qu'elle ne vaut pas un grand investissement.

* * *
P.S Je viens de voir qu'en Centre-Afrique, les gens se mettent à l'abri dans les monastères, qui manquent de nourriture pour tous. Finalement, pour trouver un peu d'humanité et beaucoup de charité ils se tournent vers des serviteurs du Christ. C'est un beau témoignage pour l'évangélisation.