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L'homme de l'année 2013

Homme de l'année

(Les graphistes chargés de la couverture se sont apparemment bien amusés)

pour Time magazine, mais aussi... pour les auditeurs d'Europe 1. En attendant d'autres reconnaissances médiatiques (13/12/2013)

Journal de France Culture du 11 décembre.
Le pape François élu personne de l'année 2013 par Time Magazine. Neuf mois auront suffi au souverain pontife pour s'imposer sur la scène internationale. Nous en parlerons avec notre invité, Jean-Marie Guénois, spécialiste des questions religieuses au Figaro.

* * *

L'information est développée à 6'22, et suivie (à 7'53) d'une interviewe dde JM Guénois (merci à Michel L, qui me transmet le lien).

Je n'ai pas eu le courage de chercher directement sur le Time les motivations de ce choix.
Dans le Figaro, JM Guénois, encore lui, en donne un résumé qui mérite d'être lu:

François est le troisième pape a avoir été sélectionné depuis 1927 par l'hebdomadaire américain Time, après Jean XXIII et Jean-Paul II (autrement dit, depuis le Concile, Paul VI et Benoît XVI ne l'on pas été, si l'on exclut le bref règne de Jean Paul 1er. C'est une autre façon de voir les choses!).

Le choix de l'hebdomadaire américain Time d'élire pour 2013 le pape François «homme de l'année» n'est pas une surprise car ce pape a fortement touché les cœurs et les esprits de millions de personnes sur tous les continents et au sein de cultures éloignées du catholicisme. De fait, au soir de son élection, le 13 mars dernier, il s'est détaché, presque instantanément, comme l'une des personnalités les plus marquantes de la planète.

La puissance de son témoignage est d'ailleurs la principale raison invoquée par cette revue pour justifier son choix: «Dans un laps de temps très bref, un public important, mondialisé et œcuménique, a montré son désir de le suivre». Et «il est rare qu'un nouvel acteur de la scène mondiale suscite autant d'attention si rapidement, que ce soit parmi les jeunes ou les plus âgés, parmi les croyants ou les sceptiques».

L'éditorial poursuit: «Parce qu'il a fait sortir la papauté du palais et l'a amenée dans la rue, parce qu'il a fait s'engager la plus grande Église du monde dans la confrontation avec ses besoins les plus profonds et parce qu'il énonce des jugements équilibrés avec miséricorde, le pape François est la personne de l'année 2013 pour le Time». Et de conclure: «ce qui rend ce Pape si important est la rapidité avec laquelle il a capté les imaginations de millions de personnes qui avaient renoncé à espérer quelque chose de l'Église».

Dans un article complémentaire, Nancy Gibbs, directrice de la rédaction du Time, observe: «le pape François s'est placé lui-même au centre des thématiques centrales de notre temps» en particulier, la pauvreté, la santé, l'honnêteté, la justice, la mondialisation, le rôle des femmes. Elle constate qu' «au moment où les limites du leadership ont été expérimentées un peu partout sur la planète, un homme arrive, pour lancer un défi, sans arme et sans armée, sans autre royaume qu'un lambeau de terrain au cœur de Rome mais avec la richesse et le poids d'une histoire entière derrière lui» (touchante, cette découverte!!).

Elle considère enfin que ce pape a acquis une large autorité dans un monde de plus en plus désorienté: «Le monde se rétrécit, les individus prennent de plus en plus de place et la technologie s'insinue partout mais son enseignement, lui, est visible jusqu'aux extrémités de la terre. Quand il embrasse un homme défiguré par la maladie (1) ou quand il lave les pieds d'une femme musulmane, l'image résonne loin, au-delà des limites de l'Église catholique».

* * *

(1) Nous avons prouvé dans ces pages que Benoît avait imposé les mains à un lépreux, mais l'image était restée confidentielle, comme elle le devait.
Cf.
La compassion des Papes et Les "monstres" des papes

     

Simultanément, Europe 1, station, comme on le sait, très proche de la religion catholique, et surtout de ses "valeurs", proposait sur son site un sondage pour élire la personnalité de l'année.
And the winner is.... François, devant Christiane Taubira et Nelson Mandela (http://www.europe1.fr/Infos/personnalite-annee-2013).

L'adage populaire dit que le silence est d'or, je vais donc m'y tenir prudemment (après tout, chacun est capable de lire les "motivations" du Time), me contentant de rappeler ces paroles de Joseph Ratzinger, le 10 août 1978 à Munich, au lendemain de la mort de Paul VI:

Mais un pape qui, aujourd'hui, ne subirait pas la critique manquerait à son devoir devant l'époque.
Paul VI a résisté à la télécratie et à la démoscopie les deux pouvoirs dictatoriaux d'aujourd'hui. Il a pu le faire parce qu'il ne prenait pas comme paramètre le succès et l'approbation, mais la conscience, qui se mesure sur la vérité, sur la foi.

(benoit-et-moi.fr/2013-II/benoit/une-homelie-inedite-de-joseph-ratzinger)