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Sainte-Mère Russie (V)

Dernière partie: Certains catholiques voient la Russie en se rappelant la promesse de Fatima (15/10/2013)

Image ci-contre: A Moscou, une manifestation (complètement ignorée des media) de 100 mille personnes contre les Pussy Riot

>>> Sainte-Mère Russie (I)
>>> Sainte-Mère Russie (II)
>>> Sainte-Mère Russie (III)
>>> Sainte-Mère Russie (IV)

Cinquième partie
... et l'Eglise catholique? Cette protestantisation progressive de la théologie catholique qui nous éloigne des orthodoxes...

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Mais la nouvelle Russie de Poutine ne semble pas vouloir limiter la défense du christianisme unquement à l'intérieur de ses frontières traditionnelles. Récemment, face aux discriminations aujourd'hui intolérables que des pays comme la Grande-Bretagne imposent aux chrétiens (comme l'interdiction de porter la croix!), le Patriarcat de Moscou et même l'Association des Avocats de Russie ont décidé de porter la question devant le Conseil de l'Europe
Dans cette perspective, une alliance entre l'orthodoxie et le catholicisme en vue d'une défense commune des valeurs chrétiennes, serait logique ou même naturelle
Et pourtant, en dépit de tout, ce n'est pas le cas!
D'une part, en effet, le monde russe reste profondément méfiant envers le catholicisme, vu non seulement comme une religion «étrangère», mais, peut-être même plus, comme le cheval de Troie d'une mentalité rationaliste et juridiste considérée comme tout à fait étrangère à l'âme russe. Ce n'est pas un hasard si le catholicisme n'est pas l'une des quatre «religions traditionnelles russes» bénéficiant de l'aide du gouvernement (en plus de l'orthodoxie, l'islam, le bouddhisme et le judaïsme).

Même du côté catholique, cependant - et en dépit de plusieurs déclarations des papes récents restée largement sans écho - l'orthodoxie reste «un objet mystérieux», un monde exotique et indéchiffrable, doctrinalement proche mais culturellement très éloigné. De ce point de vue, il est indéniable que la progressive protestantisation de la théologie catholique qui a caractérisé les dernières décennies n'a sans doute pas favorisé une approche de la culture symbolique, mystique et méta-rationnelle de l'Orient. En outre, également d'un point de vue politique, une partie du clergé catholique semble rester attaché à des positions pro-atlantiques et pro-occidentales dépassées, qui peuvent avoir eu un sens à l'époque de l'URSS et de la menace communiste, mais qui, aujourd'hui, semblent plus qu'autre chose, des manifestations de paresse intellectuelle, sinon d'acquiescement peureux aux Pouvoirs Forts.


Pourtant certains catholiques (surtout laïcs) voient la Russie en se rappelant la promesse de Fatima
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Ceci, toutefois, n'empêche pas de nombreux catholiques (surtout des laïcs) de voir aujourd'hui dans la Russie, sinon un bastion, au moins un éclair de «lumière» inattendu dans un monde hostile et anti-chrétien. Certains, dans une interprétation eschatologique, se rappellent les paroles de Notre-Dame de Fatima: «La Russie sera convertie et le monde connaîtra une période de paix», voyant dans la renaissance spirituelle du peuple eurasien un fruit de cette «consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie» qui, en dépit des scrupules humains et des craintes de la hiérarchie, devait arriver de toute façon, on ne sait pas sous quelle forme, dans les années 80 ...

Mais certains vont plus loin et, sur la vague d'un certain apocalyptisme «fatimien» voient dans la lâcheté présumée d'une partie de la hiérarchie catholique, l'empêchement à ce que la deuxième partie de la promesse, c'est-à-dire l'espoir de la paix, se réalise. La conversion de la Russie, en effet, ne semble pas être la prémisse d'une paix mondiale, mais, au contraire, le signe de la radicalisation d'un affrontement qui voit d'un côté l'Occident post-chrétien et maçonnique fauteur d'un Nouvel Ordre Mondial s'opposer à une Russie identitaire qui n'accepte tout simplement pas ce projet.


Vers l'Armageddon?
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Justement en ces jours de congé (de ferragosto 2012), dans le silence total de nos journaus télévisés, des navires de guerre russes se dirigent vers la Syrie, tandis que des forces aéronavales américaines, turques, israéliennes et saoudiennes s'entraînent depuis des mois devant les côtes levantines et que des milliers de djihadistes sont libres d'entrer par la frontière turque, considérés par les médias occidentaux comme des «libérateurs».

Un scenario d'Armageddon qui prend forme dans le silence de nos chaudes journées d'été passées à parler de la dernière «sortie» de Casini ou de Vendola ...

Fin
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