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Viva il Papa

De (vraies) bonnes raisons pour défendre le pape: retour sur un billet du Père Scalese, au lendemain de l'élection de François (3/10/2013)

Comme je l'ai dit, et je le déplore, le Père Scalese a de nouveau interrompu son site, mais son silence est, par certains aspects, plus éloquent que mon agitation!
Au lendemain de l'élection, j'avais traduit l'un de ses derniers billets, intitulé "Viva il Papa", à l'exception du dernier paragraphe, précédé par ce commentaire:

Un éventuel manque de feeling avec le nouveau pape pourrait tous comptes faits avoir des avantages, parce qu'il nous contraindrait à ne pas nous arrêter à sa personne, mais à aller plus loin, à Celui qu'il représente; il nous obligerait à établir une distinction entre la personne et l'office qu'il recouvre.
Il peut être utile de se rappeler à cet égard ce que l'on raconte de Don Bosco; il semblerait que cela se réfère à nos jours...

(Cf. benoit-et-moi.fr/2013-I/articles/viva-il-papa)

Voici finalement la traduction de ce dernier paragraphe, une leçon, presque une prophétie pour aujourd'hui....

À Turin arrivaient les nouvelles de Rome et là aussi continuaient à chaque occasion les cris frénétiques, obstinés de «Viva Pio IX ».
Mgr Fransoni [archevêque de Turin], cependant, avait dès le début compris que sous ces expressions exagérées d'enthousiasme se cachait l'artifice des sectes (ndt: j'imagine qu'il s'agit de la franc-maçonnerie); sollicité par le pape pour impliquer les fidèles dans l'aide aux Irlandais qui se battaient contre la faim, le 7 Juin 1847, il écrivait dans une lettre pastorale: «C'est un moyen très approprié de rendre hommage au pape (...). Pas comme ceux qui applaudissent Pie IX, non pas pour ce qu'il est, mais pour ce qu'ils voudraient qu'ils soient. Il faudrait aussi réfléchir que ce n'est pas le battement tonitruant de paume contre paume , ni les applaudissements qui peuvent lui être adressés , mais plutôt l'écoute docile de ss avis et leur prompte exécution, de même que ses commandements, ses invitations».

Don Bosco ne pensait pas autrement que son archevêque.
Bien sûr, à l'Oratoire aussi, c'était un cri unanime d'hosanna au grand Pontife; au point que Don Bosco parlait toujours du pape avec la plus grande estime; il répétait fréquemment qu'il était nécessaire de rester unis au Pape parce qu'il était l'anneau qui unit les fidèles à Dieu, et il préconisait chutes et punitions fatales à ceux qui prétendaient s'opposer, voire légèrement censurer le Saint-Siège; et tel était l'amour qu'il savait inspirer envers lui à «ses jeunes» , qu'ils se sentaient prêts à lui être toujours obéissants et fidèles et à le défendre, y compris au prix de leur vie.
Les jeunes répétaient donc : «Viva Pio IX»; mais avec étonnement, ils entendirent que Don Bosco essayait de changer les mots dans leur bouche : «Ne criez pas "Viva Pio IX", mais "Viva il Papa" ».
« Mais pourquoi, demandèrent-ils, voulez-vous que l'on crie "Vive le Pape!" ? Pie IX n'est-il pas justement le pape?» .
«Vous avez raison, répondit Don Bosco, mais vous ne voyez pas plus loin que le sentiment naturel; il y a des gens qui veulent séparer le Souverain de Rome du Pontife, l'homme de sa dignité divine. On fait l'éloge de la personne, mais je ne vois pas que l'on souhaite s'incliner devant la dignité dont elle est revêtue. Donc, si nous voulons être en sûreré, crions: «Viva il papa».
Et tous les jeunes répètaient : «Viva il Papa!»
(Mémoires biographiques , vol III , chapitre 21).

Bon... cela ne m'empêche pas de me demander, par pure curiosié, ce que pense, en ce moment, mon ami Padre Giovanni.