Des nouvelles de Benoît XVI par Mgr Gänswein
Il participait à une rencontre sur le thème de "l'Eglise au temps de deux papes": "Quand Benoît XVI a pris une décision, il est plus dur que le marbre et le fer". Reportage sur Korazym.org (17/11/2003)
Mater Ecclesiae
Photo Florence B.
Gänswein: le pape Benoît continue à servir l'Eglise et rencontre souvent son successeur
Anna Artymiak
http://www.korazym.org
Ma traduction
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«La décision de renonciation du Pape Benoît a été inflexible».
Ainsi s'est exprimé l'archevêque Georg Gänswein lors d'un débat sur le thème «Etre Eglise au temps de deux papes» organisé par le Centre Social «Il Melograno » (ndt: il pourrait s'agir de cela).
«Ceux qui connaissent un peu le pape Benoît XVI, a dit le préfet de la Maison pontificale et secrétaire du pape Benoît XVI, savent que tout ce qu'il dit [l'est] de manière très soft, très courtoise et très bien pesée, mais il est plus dur que le marbre et le fer, et il est préférable de ne pas le contredire. A partir de ce moment, j'ai dû vivre avec ce fardeau sur l'estomac, sur l'âme et sur le coeur ».
L'archevêque a expliqué ce qu'a signifié ce pas pour le pape: «Nous devons repartir de ce que le Pape a dit le 11 Février. La raison est là. Il ne se sentait plus les forces de l'esprit et de l'âme pour continuer à servir l'Eglise comme Successeur de Pierre. Et nous ne devons pas l'oublier, le soir même de son élection, le 19 Avril 2005, sur le balcon des bénédictions, il a dit: "Je suis un simple ouvrier dans la vigne du Seigneur". C'est une belle expression, mais elle n'est pas seulement belle, c'est la vérité. Dès lors qu'il ne se sentait plus capable d'être un instrument dans les mains du Seigneur, il a senti le besoin de prendre du recul. Il est clair que c'est la première fois que cela se produit. Et cela, seul peut le faire quelqu'un qui comprend bien ce qu'il fait, qui ne fuit pas, mais qui, en pleine responsabilité, comme il le dit à plusieurs reprises, coram Domino, c'est-à-dire en conscience, a pensé et surtout prié et à la fin, tel a été le résultat ».
Et a propos de la réponse du pape à la question sur la renonciation dans le livre de Peter Seewald, «Lumière du monde» [1], Mgr Georg souligné qu'un pape, en effet, peut simplement renoncer, parce qu'il faudrait quelqu'un pour accepter la démission, mais le pape n'a personne au-dessus de lui que le Seigneur, et donc ne peut que renoncer librement. «La question était claire - dit-il - et la réponse était très claire: oui, si on n'a plus la force de faire ce qu'on doit faire, mais qu'on ne doit pas fuire. Il faut dire cela, et c'est important, dans un moment de grande difficulté, ou dans un moment de danger, le berger ne doit pas laisser ses brebis seules. Et il est clair que le pape Benoît n'a pas fui ».
Sur la vie quotidienne du pape émérite, l'archevêque a expliqué: «Nous sommes six, le pape et les quatre memore qui étaient dans l'Appartement. L'endroit est peut-être le plus beau, géographiquement, de tout le Vatican, dans les jardins; c'est un bâtiment des années 30, qui a été construit pour Radio Vatican, il y avait un édifice pour la direction et une maison pour le directeur technique, puis dans les années 80, Jean-Paul II a demandé qu'il y ait au Vatican des religieuses cloîtrées, alors la maison a été agrandie et on a fait une chapelle. Et quand le pape a pris sa décision, il a dit: "Je voudrais aller là". Bien sûr, il fallait faire des aménagements (ndt: cela permettrait de dater sa décision, sans doute bien antérieure à ce qui est généralement admis: il faudrait que je retrouve quand les travaux ont commencé à mater Ecclesiae). Maintenant, il vit là, il va bien, il est clair que c'est un homme âgé, un peu frêle et fragile physiquement, mais il n'a jamais été un grand sportif. Mais la tête fonctionne très bien. Et comme il l'a dit quand il a quitté le pontificat, il veut se retirer sur la montagne, et là, d'une autre manière, il continue à faire sa mission. Il prie, il lit, il reçoit des visites, il se promène et il a une ample correspondance privée; et il y a un excellent contact avec son successeur».
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Note
[1] "Lumière du monde", Ch2: "Signe des temps":
Q;: Avez-vous pensé à vous retirer?
R: Quand le danger est grand, il ne faut pas s'enfuir. Le moment n'est sûrement pas venu de se retirer. C'est justement dans ce genre de moments qu'il faut tenir bon et dominer la situation difficile. C'est ma conception. On peut se retirer dans un moment calme, ou quand tout simplement on n'en peut plus. Mais on ne peut pas s'enfuir au milieu du danger en disant: "Qu quelqu'un d'aure s'en occupe".
Q: On peut donc imaginer une situation dans laquelle vous jugeriez opportun un retrait du Pape?
R: Oui, quand un Pape en vient à reconnaître en toute clarté que physiquement, psychiquement et spirituellement, il ne peut plus assumer la charge de son ministère, il a le droit, et, selon les circonstances, le devoir, de se retirer.
