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Questions sur Jésus (III)

Une femme musulmane originaire de Côte d'Ivoire s'adresse à Benoît XVI (13/11/2013)

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>>> Questions sur Jésus (II)

Quatrième question
«Cher Saint-Père, ici en Côte d'Ivoire, nous avons toujours vécu en harmonie entre chrétiens et musulmans... Aujourd'hui, tout a changé...»
La question suivante vous est adressée par une femme musulmane de Côte d'Ivoire, pays en guerre depuis des années. Cette femme s'appelle Bintù et vous adresse un salut en arabe qui signifie: «Que Dieu soit au milieu de toutes les paroles que nous nous échangerons et que Dieu soit avec toi». Cette expression est prononcée au début de chacun de leur discours. Puis, elle poursuit en français: «Cher Saint-Père, ici en Côte d'Ivoire, nous avons toujours vécu en harmonie entre chrétiens et musulmans. Les familles sont souvent composées de membres des deux religions. Il existe aussi une diversité d'ethnies, mais nous n'avons jamais eu de problèmes. Aujourd'hui, tout a changé: la crise que nous vivons, à cause de la politique, sème la division. Combien d'innocents ont perdu la vie! Combien de réfugiés, combien de mamans et combien d'enfants traumatisés! Les messagers ont exhorté à la paix, les prophètes ont exhorté à la paix. Jésus est un homme de paix. Vous, en tant qu'ambassadeur de Jésus, que conseilleriez-vous pour notre pays?».

Je voudrais répondre à ce salut: Dieu soit aussi avec toi, qu'il t'aide toujours.
Je dois dire que j'ai reçu des lettres déchirantes de Côte d'Ivoire, qui rendent compte de toute la tristesse, de la profondeur de la souffrance, et je suis attristé que nous puissions faire si peu.
Nous pouvons toujours faire une chose: être en union de prière avec vous et, dans la mesure du possible, agir dans la charité. Nous voulons surtout encourager, autant qu'il est possible, les contacts politiques et humains.
J'ai chargé le cardinal Turkson, qui est président de notre Conseil justice et paix, d'aller en Côte d'Ivoire et de chercher à servir de médiateur, de parler avec les différents groupes, avec les différentes personnes pour encourager un nouveau départ.
Nous voulons surtout faire entendre la voix de Jésus, auquel vous aussi vous croyez comme prophète. Il a toujours été l'homme de la paix.
On pouvait s'attendre, lors de la venue de Dieu sur terre, à ce qu'il s'agisse d'un homme d'une grande force, qui détruise les puissances adverses, qu'il soit un homme de grande violence pour établir la paix.
Rien de cela en fait. Il est venu faible avec la seule force de l'amour, totalement sans violence jusqu'à se laisser crucifier
.
Voilà le vrai visage de Dieu. La violence ne vient jamais de Dieu, elle n'aide jamais à faire de bonnes choses, elle est un moyen destructeur et ne constitue pas un chemin pour sortir des difficultés. Il est donc une forte voix contre tout type de violence.

J'invite fortement toutes les parties à renoncer à la violence et à chercher les chemins de la paix. Vous ne contribuerez pas à la recomposition de votre peuple par la violence même si vous pensez avoir raison. La seule voie est de renoncer à la violence, de reprendre le dialogue et de tenter de trouver ensemble la paix avec une nouvelle attention de l'un pour l'autre, avec une nouvelle disponibilité à s'ouvrir l'un à l'autre.
Et cela, chère Madame, est le vrai message de Jésus: chercher la paix par les moyens de la paix et faire cesser la violence. Nous prions pour vous, pour que toutes les composantes de votre société entendent cette voix de Jésus et que reviennent ainsi la paix et la communion.

A suivre...
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