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Repas de Noël avec des pauvres de Rome

Reprise: le 26 décembre 2010, dans la Salle Paul VI, Benoît XVI offrait à déjeuner à plus de 350 pauvres: "Chers amis! Sachez que le Pape vous aime, vous porte dans son cœur, vous embrasse tous dans une étreinte paternelle et prie pour vous". (26/12/2013)

Après l'Angelus, le Pape se rendait en toute discrétion dans la Salle Paul VI, pour partager le repas de 350 personnes (SDF, malades du sida, immigrés...) qui bénéficient, à Rome, de l'assistance des soeurs de Mère Teresa de Calcutta.

Les images ci-dessus (dans l'OR), on ne les a pas vues dans les gros medias. Normal, car, comme leur a dit le Saint-Père dans son merveilleux discours a braccio, leurs protagonistes ont "une présence humble, discrète, cachée aux yeux des hommes, mais unique et précieuse pour le cœur de Dieu".
Mais surtout, elles étaient trop éloignées du portrait qu'ils avaient décidé une fois pour toutes de présenter à l'opinion.
Peu importe, au fond. Comme j'ai souvent eu l'occasion de le dire "la charité du Pape ne se donne pas en spectacle". Même si un conseiller en communication (il n'y en avait pas à l'époque) avait décidé de le médiatiser, l'acte n'aurait pas fait plus de bien aux bénéficiaires, ni surtout eu plus de prix, aux yeux de Dieu.

Le discours improvisé du pape

(ma traduction)
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Chers amis ,

Je suis très heureux d'être avec vous aujourd'hui et j'adresse mon salut cordial à la Révérende Mère générale des Missionnaires de la Charité, aux prêtres, aux religieuses, aux frères contemplatifs et à vous tous ici présents pour vivre ensemble ce moment de communion.

La lumière de Noël remplit nos cœurs de la joie et de la paix, annoncées par les anges aux bergers de Bethléem: « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'il aime »(Lc 2:14).

L'Enfant que nous voyons dans la grotte, c'est Dieu lui-même qui s'est fait homme, pour nous montrer combien il nous aime (ndt répétition: en talien, il y a deux mots, amare, et voler bene): Dieu est devenu l'un d'entre nous, pour se faire proche de chacun, pour vaincre le mal, pour nous libérer du péché, pour nous donner l'espérance, pour nous dire que nous ne sommes jamais seuls. Nous pouvons toujours nous adresser à lui, sans crainte, en l'appelant Père, certains qu'à tout moment, dans toutes les situations de la vie, même dans les plus difficiles, il ne nous oublie pas. Nous devons nous dire plus souvent: Oui, Dieu se soucie vraiment de moi, il m'aime, Jésus est né aussi pour moi; je dois toujours avoir confiance en lui .

Chers frères et sœurs, que la lumière de l'Enfant-Jésus, le Fils de Dieu fait homme, illumine notre vie pour la transformer en lumière, comme nous le voyons de manière particulière dans la vie des saints. Je pense au témoignage de la bienheureuse Teresa de Calcutta, un reflet de la lumière de l'amour de Dieu. Célébrer le centième anniversaire de sa naissance est un motif de gratitude et de réflexion pour un engagement renouvelé et joyeux à servir le Seigneur et les autres, en particulier les plus nécessiteux . Le Seigneur lui-même a voulu être dans le besoin, comme nous le savons. Chères sœurs, chers prêtres et frères, chers amis du personnel, l'amour est la force qui change le monde, car Dieu est amour (cf. 1 Jn 4,7 à 9).

La bienheureuse Teresa de Calcutta a vécu la charité envers tous, sans distinction, mais avec une prédilection pour les pauvres et les abandonnés: un signe lumineux de la paternité et de la bonté de Dieu. Elle a su reconnaître en chacun de nous le visage du Christ, aimé par elle de tout son être: le Christ, qu'elle adorait, et recevait dans l'Eucharistie, elle continuait de le rencontrer dans les routes et les rues de la ville, devenant «image» vivante de Jésus qui versait sur les plaies de l'homme la grâce de l'amour miséricordieux. A ceux qui se demandent pourquoi Mère Teresa est devenue si célèbre, la réponse est simple: parce qu'elle a vécu de manière humble et cachée, pour l'amour et dans l'amour de Dieu. Elle-même affirmait que sa plus grande récompense était d'aimer Jésus et de le servir dans les pauvres. Sa petite silhouette, les mains jointes, ou caressant un malade, un lépreux, un mourant, un enfant, est le signe visible d'une vie transformée par Dieu. Dans la nuit de la douleur humaine, elle a fait resplendir la lumière de l'Amour Divin et a aidé beaucoup de cœurs à trouver cette paix que Dieu seul peut donner.

Remercions le Seigneur, parce que dans la Bienheureuse Teresa de Calcutta, nous avons tous vu comment notre existence peut changer quand elle rencontre Jésus; elle peut devenir pour d'autres un reflet de la lumière de Dieu. A tant d'hommes et de femmes dans les situations de misère et de souffrance, elle a donné la consolation et l'assurance que Dieu n'abandonne personne, jamais! Sa mission se poursuit à travers ceux qui, ici comme ailleurs dans le monde, vivent son charisme d'être des missionnaires de la Charité. Notre reconnaissance est grande, chères sœurs, chers frères, pour votre présence humble, discrète, cachée aux yeux des hommes, mais unique et précieuse pour le cœur de Dieu. À l'homme à la recherche du bonheur souvent illusoire, votre témoignage de vie dit où est la vraie joie: dans le partage, le don, l'amour avec la gratuité même de Dieu, qui rompt la logique de l'égoïsme humain.

Chers amis! Sachez que le Pape vous aime, vous porte dans son cœur, vous embrasse tous dans une étreinte paternelle et prie pour vous. Tous mes voeux! Merci d'avoir voulu partager la joie de ces jours de fête .

J'invoque la protection maternelle de la Sainte Famille de Nazareth que nous célébrons aujourd'hui - Jésus, Marie et Joseph - et je vous bénis tous, vous et vos proches.