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Va, et ne pèche plus

Jésus et la femme adultère

Emile Signol, 1840

Benoît XVI commente l'évangile de la femme adultère (4/9/2013)

Le 19 mars 2010, en plein scandale pédophilie, Benoît adressait une admirable lettre aux catholiques d'Irlande: benoit-et-moi.fr/2010-I
Trois jours plus tard, lors de la prière de l'Angelus du 21 mars, commentant l'évangile du jour (la femme adultère, Jean, 8), il revenait à mots couverts sur le thème du péché et du pardon, du devoir de ne pas juger.
Il est curieux que plus un seul vaticaniste ne se souvienne de ces homélies d'angélus, aujourd'hui qu'ils exaltent la miséricorde (réelle) dont témoigne le Pape François, comme si c'était une nouveauté absolue.
Ma traduction.

     

Nous sommes arrivés au cinquième dimanche de Carême, dans lequel la liturgie nous propose, cette année, l'épisode évangélique de Jésus sauvant une femme adultère de la condamnation à mort (Jean 8,1-11).
Alors qu'il enseigne dans le Temple, les scribes et les pharisiens conduisent à Jésus une femme surprise en adultère, pour lequel la loi mosaïque prévoyait la lapidation. Ces hommes demandent à Jésus de juger la pécheresse, afin de «la mettre à l'épreuve» et de la forcer à faire un faux pas. La scène est chargée d'un caractère dramatique: des paroles de Jésus dépendent la vie de cette personne, mais aussi sa propre vie. Les hypocrites accusateurs, en effet, font semblant de lui confier le jugement, alors qu'en fait c'est lui, justement, qu'ils veulent accuser et juger. Au lieu de cela, Jésus est «plein de grâce et de vérité» (Jean 1,14). Il sait ce qu'il y a dans le cœur de chaque homme, il veut condamner le péché, mais sauver le pécheur, et démasquer l'hypocrisie.
Saint Jean l'Evangéliste met un détail en évidence: alors que les accusateurs l''interrogent avec insistance, Jésus se penche et commence à écrire avec son doigt sur le sol. Saint Augustin observe que ce geste montre le Christ comme le Législateur divin: en effet, Dieu a écrit la loi avec son doigt sur des tables de pierre.

Jésus est le législateur et la justice en personne. Et quelle est sa sentence? "Que celui qui parmi vous n'a jamais péché lui jette la première pierre".

Ces paroles sont pleines de la force désarmante de la vérité, qui abat le mur de l'hypocrisie et ouvre l'esprit à une justice plus grande, celle de l'amour, qui est l'accomplissement de chaque précepte (cf. Rm 13,8-10) . C'est la justice qui a aussi sauvé Saül de Tarse, le transformant en saint Paul (cf. Ph 3,8-14).

Lorsque les accusateur "s'en allèrent un par un, à commencer par les plus âgés", Jésus, absolvant la femme de son péché, l'introduit à une vie nouvelle, orientée vers le bien: "Moi non plus, je ne te condamne pas, va, et à partir de maintenant ne péche plus".

C'est cette même grâce qui fera dire à l'Apôtre [Paul]: "Tout ce que je sais, c'est ceci: oubliant ce qui se cache derrière moi, et tendu vers ce qui est devant moi, je cours vers le but, le prix que Dieu m'appelle à recevoir ici-bas, le Christ Jésus" (Philippiens 3:14).

Dieu ne désire pour nous que le bien et la vie: Il veille à la santé de notre âme à travers ses ministres, en nous libérant du mal avec le sacrement de la Réconciliation, de sorte qu'aucun ne soit perdu, mais que tous parviennent à se convertir.
En cette Année Sacerdotale, je désire exhorter les pasteurs à imiter le saint curé d'Ars, dans le ministère du pardon sacramentel, de sorte que les fidèles en redécouvrent le sens et la beauté, et soient guéris par l'amour miséricordieux de Dieu, qui "va jusqu'à oublier volontairement le péché, pour pardonner "(Lettre de début de l'Année sacerdotale).

Chers amis, apprenons du Seigneur Jésus à ne pas juger et à ne pas condamner les autres. Apprenons à être intransigeants avec le péché - en commençant par le nôtre! - et indulgents avec les personnes.

Que le sainte Mère de Dieu, nous y aide, exempte de toute faute, et médiatrice de toutes grâces pour le pécheur repentant.

     

La femme adultère (Jean 8,1-11)
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Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en train de commettre l’adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus : "Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Or dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes là. Et toi, qu’en dis-tu ?" Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit "Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre". Et il sa baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol. Quant à eux, sur cette réponse, ils s’en allaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui. Il se redressa et lui demanda "Femme, où sont-ils donc ? Alors, personne ne t’a condamnée ? Elle répondit "Personne, Seigneur".
Et Jésus lui dit "Moi non plus, je ne condamne pas. Va, et désormais ne pêche plus"